OM : le système Zubizarreta
Que fait exactement Andoni Zubizarreta ? Critiqué pour les mercatos, relativement auréolé de louanges pour sa gestion des autres équipes de l’OM, sa tâche est loin d’être simple. Focus sur le directeur sportif de l’OM.
Depuis cet été et le départ de Rudi Garcia, Andoni Zubizarreta, le directeur sportif de l’Olympique de Marseille, est sous pression et sous les projecteurs aussi. En effet, les décisions concernant les transferts étaient en général dévolues à l’ex-entraîneur de l’OM, aujourd’hui à Lyon. Maintenant, c’est le Basque qui a repris la main et on l’a senti quand le choix d’un nouveau technicien s’est porté sur André Villas-Boas, dont il était proche depuis que l’ancien gardien travaillait au FC Barcelone.
Cet été, il a enfin obtenu gain de cause pour le transfert de Valentin Rongier (FC Nantes) qu’il suivait depuis son arrivée en France en octobre 2016. En ce qui concerne l’arrivée du défenseur Alvaro Gonzalez, lui aussi une belle réussite, on se doute bien qu’il a dû activer ses réseaux en Espagne. En revanche, à propos de l’arrivée de Dario Benedetto, l’Espagnol s’est tenu relativement éloigné des négociations (qu’il n’apprécie guère) et son recrutement est plus du fait de l’entraîneur portugais, André Villas-Boas. Mais qu’est-ce qui peut bien se passer cet hiver ?
« Il n’y a pas d’argent, donc cela est un peu restreint »
De l’avis quasi-unanime, Zubizarreta n’est pas un spécialiste afin de trouver des portes de sortie aux Olympiens. C’était déjà compliqué par le passé, cela risque de l’être encore plus dans le cas d’un Kevin Strootman au salaire mirobolant. Pourtant, tout s’est très bien déroulé pour l’arrivée de l’entraîneur. « Pour l’arrivée d’André, il n’y a eu aucun problème dans les négociations. Les deux voulaient la même chose. Ils ont une excellente relation. Ils se voient en général en tête à tête quand il s’agit d’évaluer des joueurs. Mais il n’y a pas beaucoup de décisions concernant les mercatos à l’OM. Il n’y a pas d’argent, donc cela est un peu restreint », nous a-t-on expliqué dans l’entourage du Portugais.
Interrogé par Le Phocéen, le directeur sportif, annoncé proche de la sortie à un moment donné, est revenu sur les critiques dont il a été la cible sur les mercatos : « je comprends les critiques. Quand je jouais, je savais si j’avais fait quelque chose de bien ou non, je le savais. Quand c’est faux, ça fait mal, mais quand c’est vrai c’est encore plus douloureux. Je pense qu’on a bien travaillé sur les mercatos. Trouver des joueurs pas connus et qui sont très bons, maintenant c’est presque impossible sauf si tu vas chercher des joueurs dans des championnats mineurs, mais c’est plus risqué ». En plus de cela, le Basque s’appuie sur son fidèle bras droit, Albert Valentin, qui chapeaute la cellule de recrutement et les scouts et donc fait remonter, ou non, les rapports sur les joueurs intéressants.
Le centre de formation, son véritable intérêt
Pourtant, le monde des agents est relativement partagé sur son cas. Certains nous confient que l’entente est excellente avec lui d’autres sont plutôt hallucinés de sa manière de fonctionner. « Parfois, on n’a plus de nouvelles de lui pendant des jours. Il a l’air à fond sur un joueur puis effectue un silence radio avant de revenir ou pas. C’est assez rare de voir ça dans le milieu où tout va très vite », nous avance un des représentants de joueurs de l’effectif actuel.
Les autres louent sa bonhomie et son savoir-vivre tout en expliquant qu’il n’a pas l’air vraiment à l’aise dans le jeu des négociations voire que cela l’ennui. Mais cela tombe bien, car il semble plus à l’aise et actif concernant le centre de formation. Si les négociations de contrat concernant Boubacar Kamara ont abouti au bout d’un certain temps et que celles avec Lihadji patinent toujours, l’ancien du Barça et de Bilbao a un oeil attentif sur la structuration des équipes de jeunes (et évidemment féminines) de l’OM. C’est peut-être même en cela qu’il est le plus actif.
« La formation, c’est beaucoup plus complexe que tout simplement un joueur et une situation de contrat. C’est un travail à long terme (…) en sachant qu’il faut présenter à chaque fois au Vélodrome une équipe compétitive », avait ainsi lâché Zubizarreta à RMC Sport voici maintenant quelques mois. C’est aussi pour cela qu’on le trouve (à juste titre ou non) moins épanoui dans les négociations et dans les transferts, ce que les fans aimeraient. Mais depuis un certain moment, on propage la fausse idée que directeur sportif c’est faire des transferts. Zubizarreta, lui, continue de prouver le contraire.