PSG : l’absence d’Ousmane Dembélé fait beaucoup parler

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Ousmane Dembélé avec le PSG @Maxppp

Mardi soir, Luis Enrique avait décidé de se passer des services d’Ousmane Dembélé, laissé à la maison à la suite d’un problème disciplinaire. Un choix qui fait jaser au lendemain de la défaite face aux Gunners à l’Emirates Stadium.

Précédemment, au Paris Saint-Germain… Le club de la capitale a décidé de mener une guerre à Kylian Mbappé, qui réclame 55 M€ à son ancienne direction pour des salaires et des primes non versés. Une somme que les pensionnaires du Parc des Princes refusent de payer. Il devrait donc y avoir de nouveaux rebondissements le 15 octobre puisque les deux camps vont se retrouver pour s’expliquer. Mais depuis lundi, le Bondynois n’est plus le héros du feuilleton parisien digne de Netflix. En effet, dans ce nouvel épisode, c’est Ousmane Dembélé (27 ans) qui tient le rôle principal. Tout a commencé lundi dans la matinée. Plusieurs médias ont annoncé que Luis Enrique avait décidé de laisser son joueur à la maison en raison de problèmes disciplinaires.

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Nasri n’a pas compris

Une information confirmée très rapidement par le PSG, puisque Dembouz ne figurait pas dans le groupe retenu pour le déplacement à Londres. Quelques heures plus tard, le coach francilien a été interrogé sur ce sujet brûlant. «Je suis très sincère, mais je n’en vais pas en faire une telenovela. Il n’y a pas eu de dispute entre le coach et le joueur, ça, c’est totalement faux. Il y a juste un problème d’engagement du joueur envers l’équipe et non entre le joueur et l’entraîneur.» Si "Lucho" n’a donc pas voulu en faire un drame, à Paris plus qu’ailleurs, ce type d’événement prend des proportions toujours très importantes. D’autant que le quotidien L’Equipe a précisé mardi matin que le champion du monde 2018, qui ne recevra pas sa prime d’éthique, avait déjà eu quelques désaccords avec son coach par le passé.

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Mais pour beaucoup, se passer du Français n’était pas la meilleure chose à faire au moment où Paris jouait l’un des matches les plus importants de son début de saison (2-0). C’est le cas de Samir Nasri, qui a critiqué avant le coup d’envoi l’Espagnol sur le plateau du Canal Champions Club sur Canal+. « Ils lui ont déjà pris la prime d’éthique apparemment. Ça suffisait comme sanction. Le mettre à l’écart, pour moi, c’est se tirer une balle dans le pied. On peut dire ce qu’on veut, ok il a du déchet, dans le dernier geste, mais il fait tellement de différences et son entente avec Hakimi apporte tellement à son équipe, que je trouve que Luis Enrique veut trop asseoir son autorité.»

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Lucho ne veut pas expliquer son plan

Sans lui, le club de la capitale a donc affronté Arsenal à l’Emirates Stadium. Mais les champions de France n’ont pas fait le poids face aux Gunners, qui ont bien été aidés par un Gianluigi Donnarumma qui était visiblement lui aussi resté à Paris (2-0). Mais l’Italien n’est pas le seul à être passé au travers. Titularisé en l’absence de Dembouz, Désiré Doué a été plutôt transparent. Forcément, Luis Enrique a été interpellé sur son cas et plus globalement sur son plan après l’échec face aux Londoniens. Mais il a été glacial face à la journaliste de Canal+ Margot Dumont. «Non, je n’ai aucune intention d’expliquer ma tactique, car vous ne la comprendriez pas. Il va falloir corriger beaucoup de choses mais je n’ai aucune intention de l’expliquer.»

Une attitude jugée méprisante par la presse, qui ne l’a pas épargné. Dans son édition du jour, L’Equipe a écrit à ce sujet : «depuis sa décision de laisser l’ailier français à Paris au nom de la discipline d’équipe, à la veille du match le plus important du début de saison, Luis Enrique, qui n’a toujours pas gagné à l’extérieur en phase de groupes (ou de ligue) avec le PSG (), savait forcément qu’il serait un personnage central de l’après-match (…) L’absence de Dembélé n’explique pas à elle seule qu’à une pression aussi normale, à ce niveau, le PSG ait apporté une réponse aussi anormale et inquiétante. Mais ce que Paris a montré, offensivement, suggère qu’il vaut peut-être mieux un bon joueur qui répond le dimanche que des joueurs moyens qui ne répondent pas le mardi.»*

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La presse évoque l’absence de Dembouz

De son côté, Le Parisien a titré : "sans Dembélé, ce n’est pas le pied", avant d’ajouter : «on aurait essayé de nous faire croire que sans guiboles, la fête serait plus folle, qu’en l’absence d’Ousmane Dembélé, le Paris Saint-Germain de Luis Enrique ne serait en rien handicapé et aurait toujours le même élan. La deuxième sortie du club de la capitale, ce mardi soir, sur la pelouse de l’Emirates Stadium a, sans réelle surprise, prouvé tout l’inverse : sans Dembouz, c’est plutôt la "lose".» Le média français a tout de même préciser qu’il ne veut pas assurer qu’avec l’ancien du Barça Paris aurait gagné ou qu’il ne fallait pas le punir. Mais Le Parisien estime qu’il aurait pu apporter son grain de folie.

Le journaliste de RMC Sport, Daniel Riolo, est du même avis. «Le gars qui dans ton équipe faisait le plus de dégâts dans les défenses adverses depuis le début de la saison, tu as choisi de l’écarter pour faire respecter ton autorité un lundi. Il aurait peut-être fallu trouver un autre moyen, faire passer ça avec une discussion diplomate, lui faire payer plus tard, je n’en sais rien, mais certainement pas à la veille d’un match comme ça. Ce soir, quand j’ai vu Calafiori sur le côté (…) je n’ai pas pu m’empêcher de penser que Dembélé aurait pu lui poser des soucis sur son côté. Je pense que Dembélé aurait pu faire des dégâts dans cette défense». Ancien joueur du PSG, Edouard Cissé a également regretté son absence dans les colonnes du Parisien.

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Un match différent avec le Français ?

«On peut dire tout ce qu’on veut sur lui, qu’il est parfois maladroit mais c’est un joueur qui fout le bordel dans les défenses adverses. Comme seul détonateur, il n’y avait que Barcola et c’était plus facile à défendre pour Arsenal. Il suffisait de se focaliser un peu plus sur lui pour diminuer son influence et ensuite plus personne ne provoquait. Tu te tires une balle dans le pied en te privant de Dembélé. Il aurait apporté de la crainte chez l’adversaire car c’est un joueur imprévisible, qui te fixe deux joueurs à chaque fois. Il aurait peut-être poussé Martinelli et Calafiori à défendre plus. C’est un joueur qui peut agacer offensivement mais il sème le KO et il vaut mieux l’avoir avec soi.»

Rémi Garde, lui, défend Luis Enrique. «Aucun entraîneur n’a envie de se priver du talent d’un joueur. Je n’ai même pas envie de savoir pourquoi mais s’il l’a fait, ce n’est pas par plaisir. C’est une question de groupe, la ligne rouge a certainement été franchie. Pour revenir au match, on ne sent pas une capacité à mettre beaucoup d’intensité sur la durée avec de la maîtrise collective. Doué était-il prêt, je ne sais pas, j’aurais aimé qu’il fasse plus mal. Offensivement, il faut faire douter l’adversaire, pas que collectivement. C’est bien d’avoir un joueur qui peut éliminer, faire peur.» Ce qui est sûr, c’est qu’Arsenal a apprécié de ne pas croiser la route de Dembouz, comme l’a avoué William Saliba. «Bien sûr que ça nous a fait du bien quand on a appris qu’il (Dembélé) n’était pas là. On s’est concentré sur nous même, même si son absence nous a fait du bien.» Paris, qui se serait bien passé de cette affaire, va devoir passer à autre chose. La suite au prochain épisode.

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