RC Lens : la difficile confirmation de Will Still
Ancien entraîneur du Stade de Reims où il a réalisé des premiers pas solides sur le banc champenois, Will Still a rebondi du côté du RC Lens. Un choix intéressant en vue de sa progression. Et si les débuts ont été solides, c’est désormais plus compliqué. Le coach de 32 ans cherche encore la formule idéale.
«Lens, comme une évidence ! Tacticien talentueux et fédérateur, Will Still est le nouveau coach du Racing. Habitué aux records de précocité et aux performances importantes depuis le début de sa carrière d’entraîneur, le Belgo-Britannique a paraphé un contrat de 3 années en Artois» voici ce qu’annonçait le RC Lens le 10 juin dernier. Après avoir terminé la saison de la Ligue 1 à la sixième place et vu son coach Franck Haise partir pour Nice, le club artésien a lancé une nouvelle page avec Will Still. Ancien adjoint d’Oscar Garcia à Reims, le coach anglais avait été les Champenois à se maintenir avec la manière lors de la saison 2022/2023 avant de confirmer l’an dernier en allant chercher une neuvième place avec la manière. Débarqué juste avant la fin de saison, il avait payé ses envies de départs, lui qui clamait son souhait de rejoindre l’Angleterre (Premier League ou Championship) dès l’hiver 2024. S’il s’est rapproché de la Perfide Albion, c’est bien dans le nord de la France qu’il a posé ses bagages et les débuts ont été probants.
Conservant le 3-4-2-1 de Franck Haise et apportant sa touche sans dénaturer l’équipe, le coach belgo-anglais avait parfaitement lancé la saison avec des victoires contre Angers (1-0) et Brest (2-0) en Ligue 1 et sur le match aller des barrages de Ligue Europa Conference contre le Panathinaïkos après plus d’une heure à dix contre onze (2-1). Pourtant, le retour était plus compliqué. Battu 2-0 en Grèce, le RC Lens a rapidement dit adieu à la Coupe d’Europe et a dû se concentrer sur la Ligue 1. Le début de saison était également marqué par le départ avorté de Kevin Danso pour l’AS Roma même si l’Ouzbek Abdukodir Khusanov a parfaitement assuré l’intérim et s’est frayé une place dans l’équipe au même titre que les recrues M’Bala Nzola, Anass Zaroury, Hamzat Ojediran et Malang Sarr. Le jeune Rémy Labeau-Lascary a également sa chance sous les ordres de Will Still. Rebattant les cartes avec une nouvelle dynamique, il voit toutefois celle-ci s’essouffler depuis…
Lens en panne devant
Si les matches nuls qui ont suivi contre l’AS Monaco (1-1) et l’Olympique Lyonnais (0-0) n’avaient rien d’inquiétant, ils ont cassé une dynamique. Sur les 10 derniers matches de Ligue 1, Lens ne compte que deux victoires face à l’AS Saint-Étienne (2-0) et le FC Nantes (3-2) pour 5 nuls et 3 défaites dans les chocs contre Lille (2-0), le Pareis Saint-Germain (1-0) et l’Olympique de Marseille (3-1). Glissant au classement et se retrouvant neuvième avant d’affronter le Stade de Reims (8e) ce vendredi pour le compte de la 13e journée, Lens serait inspirer de se ressaisir pour se montrer capable de jouer plus que le ventre mou. Si l’équipe dispose d’une des meilleures défenses du championnat avec seulement douze buts concédés (seuls le PSG, Monaco, et Lille font mieux), Lens n’a marqué que 13 buts (seuls, l’AS Saint-Étienne et Le Havre font pire). Un problème offensif clairement identifié que Will Still va devoir résoudre.
Pour le moment, Przemyslaw Frankowski (3 buts) qui se charge de tirer les penalties et M’Bala Nzola (2 buts) sont les seuls joueurs de l’équipe à compter plus d’un but. Un réel problème que Will Still doit vite corriger. Pour autant le principal intéressé n’est pas inquiet comme il l’a évoqué en conférence de presse : «il y a beaucoup de frustration. Mais on a remis les choses dans leur contexte. On est arrivés il y a 5 mois, il y avait des choses en place pendant 5 ans, que l’on a admirés de loin. Il faut s’adapter aux changements dans le club, mais on a du contenu intéressant. On a perdu 3 matchs dans la saison, contre le LOSC, Paris et l’OM. Il y a des réalités de budgets… Il n’y a pas non plus d’alarme incendie à tirer. Mais à nous de nous concentrer sur la réalité des choses, c’est bien de bien jouer, mais il y a de l’efficacité à trouver. Mais tout n’aller pas se mettre en place du jour au lendemain.»
Devant trouver les quelques réglages qui permettront à Lens de retrouver une dynamique, Will Still sait que cela ne sera pas si évident avec une équipe qui avait des automatismes ancrés avec Franck Haise. Pour autant, il a annoncé que la métamorphose était actuellement en cours : «les temps changent, les gens changent et le foot aussi. Certaines choses ne sont plus les mêmes. Le club a été bâti sur un système de jeu avec des principes basés sur un effectif qui était fait pour jouer comme ça. Un processus en route, mais cela prendra le temps qu’il faudra avant que tout fonctionne.» Le prochain test contre Reims sera donc l’occasion rêvée pour voir si Lens est en train d’évoluer dans le bon sens. Un match au goût particulier pour Will Still qui retrouve son ancien club : «Reims, c’est le club qui m’a permis de me lancer en Ligue 1 et qui a cru en moi. J’aurai toujours une reconnaissance envers Reims. Reims est une belle équipe, c’est un challenge pour nous, mais je n’ai pas plus d’émotions que cela de jouer contre mon ancienne équipe.» Bon coach de Ligue 1 sur les trois dernières années, Will Still est à un moment important de son nouveau défi, à lui d’inverser la dynamique plutôt négative des dernières semaines …
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