L’équipe de France doit-elle se séparer de Didier Deschamps ?

Par Samuel Zemour - Raphaël Raffray
4 min.
Didier Deschamps  @Maxppp

En perte de vitesse depuis la finale perdue lors de la Coupe du monde 2022, l’équipe de France a encaissé une lourde défaite contre l’Italie, au Parc des Princes (1-3). Le bon moment pour remercier Didier Deschamps et insuffler un nouvel élan ? C’est en tout cas la question que l’on s’est posée, moins de deux ans avant le Mondial 2026.

La défaite contre l’Italie pourrait laisser des traces. Opposée à une formation italienne qui paraissait en manque de repères sur le dernier Euro 2024, l’équipe de France s’est complètement loupée contre la formation de Luciano Spalletti, au Parc des Princes (3-1). S’il ne s’agit pas d’une qualification pour une Coupe du monde ou un Championnat d’Europe et qu’il n’y a rien d’alarmant, cette défaite en phase de poules de Ligue des Nations, à domicile, commence à faire douter du sélectionneur tricolore. C’est d’ailleurs la première fois depuis 2015 que les Bleus concèdent deux défaites consécutives, toutes compétitions confondues. Et après un Euro 2024 séduisant dans le parcours, mais peu rassurant dans le jeu, l’avenir de Didier Deschamps est forcément remis en cause. «Il a un contrat jusqu’en 2026, il remplit les objectifs et donne satisfaction. La question n’est pas, aujourd’hui, d’actualité», assurait pourtant Philippe Diallo, le président de la FFF, ce samedi. Mais faut-il encore faire confiance à Didier Deschamps ? C’est la question que la rédaction s’est posée.

La suite après cette publicité

OUI, Didier Deschamps doit partir

Son pragmatisme a cependant fait les beaux jours des Bleus. Depuis qu’il est arrivé sur le banc tricolore en 2012, Didier Deschamps a clairement fait passer l’équipe de France dans une autre dimension. Une sortie encourageante en quarts de finale du Mondial 2014 contre l’Allemagne, une finale perdue à l’Euro 2016, puis une consécration à la Coupe du monde 2018, en passant par un échec à l’Euro 2021, celui-ci sans conséquence puisque les Bleus sont retournés en finale du Mondial 2022. Il y a pourtant eu un sans-faute lors des éliminatoires à l’Euro 2024, avec seulement un nul concédé contre la Grèce (2-2), mais depuis, quelque chose semble s’être brisé. Depuis le déclin d’Olivier Giroud, Didier Deschamps n’a jamais su trouver la formation idéale pour faire jouer son attaque et coordonner son équipe. Les deux défaites contre l’Allemagne, en amical avant l’Euro, en sont la preuve. L’efficacité offensive des Bleus a disparu et le style de jeu n’est même plus reconnaissable, loin de ce qu’avait réussi à faire l’équipe de France lors des deux dernières Coupes du monde.

À lire Lens - OL : le public lensois a broyé la LFP et Vincent Labrune

Mais l’Euro 2024 a surtout montré les limites du système Didier Deschamps. Avec une composition d’équipe qu’il aura eu du mal à trouver tout au long de la compétition, ses choix sportifs ont également été peu compréhensibles, à l’instar du cas Antoine Griezmann, du manque de temps de jeu de Bradley Barcola ou de la sélection de Kingsley Coman, qui n’aura joué que 16 minutes contre les Pays-Bas. Sans parler du capitanat de Kylian Mbappé, peu fructueux jusqu’à présent. L’équipe de France ne semble plus suivre et n’a d’ailleurs remporté que 36% de ses rencontres, toutes compétitions confondues, en 2024 (4/11), soit son plus faible ratio de victoires lors d’une année civile depuis l’année 1992. Et lorsque les individualités ne fonctionnent plus, les Bleus sont perdus. La défaite contre l’Italie n’a fait que confirmer la fin d’un souffle. Avec les arrivées de Bradley Barcola, Michael Olise, Manu Koné et d’autres nouvelles têtes pour l’avenir et pour entamer un nouveau cycle avant les qualifications à la Coupe du monde 2026, il est peut-être temps de dire merci pour tout à Didier Deschamps.

La suite après cette publicité

NON, Didier Deschamps doit rester

Pour les détracteurs du sélectionneur des Bleus, il est, paraît-il, temps de tourner la page Deschamps. Mais referme-t-on une livre, vieux de 12 ans aussi facilement ? Et surtout par qui le remplaçait-on ? Une question qui parait, aujourd’hui, bien importante dans la gestion de cette succession. Si le nom de Zinédine Zidane revient avec insistance, il est bon de rappeler que l’ancien champion du monde 1998 n’a plus entraîné depuis plus de trois ans, et la fin de son aventure avec le Real Madrid. Même si le natif de Marseille dispose, en effet, d’un beau palmarès avec les Merengues (2 championnats et 3 Ligues des Champions), il n’a cependant aucune expérience sur un banc de touche international. La gestion d’un groupe étant bien différente entre le football de club et le football de sélection, Deschamps semble, sur ce point, prendre quelques points d’avance sur son possible remplaçant.

Le palmarès de Deschamps joue aussi en sa faveur. En plus de dix ans à la tête de l’Équipe de France, Didier Deschamps peut se targuer d’avoir atteint quatre finales de compétitions majeures. L’entraineur affiche un ratio de 50 % de victoires avec ses deux titres glanés en 2018 avec la finale de la Coupe du monde remportée face à la Croatie (4-2) puis celle de la Ligue des nations 2021 gagnée contre l’Espagne (2-1). En 159 matches (pour 101 victoires, 33 matches nuls et 25 défaites), Deschamps, aura ainsi acquis une expérience et une connaissance approfondie des grands tournois. Rares sont les prétendants pouvant compter sur un aussi gros CV.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité