FC Barcelone-Real Madrid : les notes du match
Dans un Clasico serré jusqu’au bout, le Real Madrid a réussi à prendre les trois points face au Barça dans le temps additionnel grâce à un doublé de l’inévitable Jude Bellingham (2-1). Voici les notes du match.
C’est le rendez-vous que toute l’Espagne, voire l’Europe, attendait. Pour cette 11e journée de Liga, le FC Barcelone et le Real Madrid se retrouvaient pour le premier Clasico de la saison, avec un objectif différent des autres années : rester dans le sillage du leader de Gérone, surprenant leader de la Liga. Si les Merengues se présentaient avec une équipe quasi-complète, malgré les absences de Courtois et Militao, le Barça devait composer sans De Jong, Pedri, Roberto et Lewandowski, dans le groupe, mais trop juste pour une titularisation.
Classement général Liga
Pourtant, ces absences n’ont pas gêné le Barça qui a parfaitement commencé la rencontre devant son public. Profitant d’une défense madrilène en difficulté et de l’intervention manquée de Tchouaméni, Gündogan pouvait pénétrer dans la surface et tromper Kepa pour inscrire son premier but avec les Blaugranas (1-0, 6e). Sans réaction après ce but encaissé, le Real Madrid n’y arrivait pas face au pressing du Barça. Valverde mettait en danger Kroos, qui offrait une balle de break à Lopez, mais le jeune catalan trouvait le poteau (16e).
Le Real Madrid passe en tête de la Liga
En maîtrise, le Barça ne parvenait pas à se mettre à l’abri et Lopez trouvait encore le poteau après une belle action (51e). Mais alors que les attaquants madrilènes ne parvenaient pas à se démontrer, Madrid tentait de faire la différence de loin. Après une première alerte de Tchouaméni sauvée par Ter Stegen (65e), Bellingham, encore lui, lâchait une sublime frappe lointaine de l’extérieur du droit pour égaliser (1-1, 68e).
Mais après cela, le match allait dans tous les sens et les décisions arbitrales étaient contestables, à l’image de deux penalties non-sifflés par le VAR sur Araujo, puis Camavinga. Et dans une fin de match où Barcelone aura globalement dominé, Bellingham aura encore été décisif pour faire basculer la rencontre. Décidément, on ne sait plus jusqu’où le jeune Anglais va s’arrêter. Avec cette victoire in extremis, le Real Madrid revient en tête de la Liga, à égalité avec Gérone. En revanche, le Barça concède sa première défaite de la saison et tombe à quatre points de son grand rival.
- L’homme du match : Bellingham (8) : l’international anglais était évidemment très attendu pour cette rencontre. Homme en forme du côté du Real Madrid, il devait sortir une nouvelle prestation XXL. Face à un Gavi qui ne l’a pas lâché d’une semelle, il a eu du mal à exister dans un premier temps. Du moins jusqu’à cette 68e minute. Car c’est lui qui, d’une frappe surpuissante à l’extérieur de la surface, égalisait. Et ce but lui a redonné confiance. Comme un symbole, preuve de son niveau exceptionnel sur ce début de saison, dans le temps additionnel, il donnait encore la victoire aux siens. Seul dans la surface il s’offrait un doublé qui donnait la victoire à son équipe. L’homme du match forcément.
FC Barcelone
- Ter Stegen (4,5) : le portier allemand a vécu une première période très tranquille dans la mesure où il n’a jamais été inquiété par les attaquants du Real Madrid, bien trop inoffensifs. Vigilant au retour des vestiaires, il réalise plusieurs parades décisives sur des tentatives lointaines madrilènes. À titre d’exemple, il se détend parfaitement pour repousser une belle frappe de Tchouaméni en corner (68e). Mais sur l’action qui suit, il ne peut rien faire sur le coup de canon de Jude Bellingham à l’extérieur de la surface (69e). En fin de partie, il est crucifié à bout portant par l’ancien joueur du Borussia Dortmund et ne parvient pas à empêcher la défaite aux siens (90e+2).
- Araujo (4) : une performance à deux visages pour le numéro 4 du Barça. Plutôt discipliné en première période dans son duel avec Vinicius Jr, l’Uruguayen a bien défendu et ne s’est pas laissé surprendre dans son dos par le Brésilien. Mais au retour des vestiaires, le Catalan a semblé accusé le coup sur le plan physique. Ses interventions n’ont pas toujours été exemptes de tout reproche, comme sur cette situation où il ceinture Camavinga dans sa surface mais bénéficie de la clémence de l’arbitre qui laisse le jeu se poursuivre (80e).
- Christensen (5) : à l’instar de son partenaire, le Danois a rendu une copie propre en première période. Hormis cette mauvaise relance, récupéré par Jude Bellingham, l’ancien joueur de Chelsea se rattrape dans la foulée en passant devant son adversaire (5e). Par la suite, le défenseur du Barça a été à l’aise défensivement et a rarement été inquiété grâce à sa bonne lecture du jeu. Sur l’égalisation du Real Madrid, il n’est pas exempt de tout reproche et aurait dû davantage sortir sur Jude Bellingham pour l’empêcher d’armer sa frappe (69e).
- Martinez (5) : associé à Christensen dans l’axe, l’Espagnol n’a pas eu besoin de forcer son jeu lors du premier acte. Lorsque le Real Madrid s’est remis la tête à l’endroit, l’ancien transfuge de l’Athletic Bilbao n’a pas hésité à aller chercher les Merengues hors de sa zone défensive. Solide dans les airs, le Barcelonais aurait pu marquer le but du break mais a vu sa tête touché le poteau de Kepa (52e). Malheureux sur le deuxième but madrilène, il voit le centre dévié de Modric lui passé au-dessus du crâne et atterrir dans les pieds de Jude Bellingham, qui n’a plus qu’à pousser le cuir dans le but de Ter Stegen (90e+2).
- Baldé (4,5) : titularisé sur le côté droit, le phénomène espagnol a souvent été sollicité dans son couloir en première période. Son association avec Joao Felix a plutôt bien fonctionné et les deux hommes, qui ont régulièrement combiné, ont donné du fil à retordre à Carvajal (26e, 33e). Mais en seconde période, le jeune arrière n’est que très peu sorti de sa moitié de terrain et s’est cantonné aux tâches défensives.
- Gündogan (6,5) : l’international allemand se souviendra longtemps de son premier Clasico et n’en attendait pas moins pour ouvrir son compteur avec le FC Barcelone. Face à une défense madrilène au ralenti, le milieu de terrain catalan a eu raison d’aller au bout de son effort. S’il bénéficie du contre favorable sur le tacle d’Alaba, il ne tremble pas et ajuster parfaitement Kepa (6e). Concernant son influence dans l’entrejeu, l’ex-protégé de Pep Guardiola a été le véritable métronome du Barça et a réussi tout ce qu’il a entrepris, que ce soit à la récupération ou dans les transmissions. Toujours en mouvement, l’Allemand a fait en sorte de se rendre disponible pour récupérer le ballon et aérer le jeu à sa guise sans être inquiété par le pressing adverse. En bref, le natif de Gelsenkirchen a été à la hauteur de l’évènement.
- Gavi (6,5) : aligné en pointe basse dans un milieu à 3, l’Espagnol a démontré à toute l’étendue de son talent dans sa position de prédilection. Comme à son habitude, le prodige de 19 ans a été sur tous les fronts dans l’entrejeu. Bon à la récupération, le natif de Los Palacios y Villafranca a usé de sa technique à conserver le cuir pour soulager son arrière-garde et repartir proprement vers l’avant. En phase offensive, il n’a pas hésité à venir presser très haut pour gratter des ballons précieux dans les pieds de ses adversaires, à l’image de cette récupération sur Kroos dans les 20 derniers mètres qui aurait pu faire très mal aux hommes de Carlo Ancelotti (17e). Mais lorsque le Real Madrid a accéléré en seconde période, l’Espagnol a éprouvé des difficultés à contenir l’influence de Jude Bellingham et progressivement lâché le marquage sur lui. Logiquement, le Madrilène en a profité…
- Fermin (6,5) : révélation du début de saison, le joueur de 20 ans prend de l’épaisseur au fil des rencontres. Buteur face au Shakhtar Donetsk en Ligue des champions, la pépite espagnole aurait pu récidiver au stade Montjuïc. Profitant d’une erreur de la défense madrilène, le joueur de 20 ans était trouvé dans la surface par Gavi mais trouvait le poteau de Kepa (17e). Toujours à l’affût de la moindre opportunité pour faire chavirer le Real Madrid, il déposait un centre enroulé sur la tête de Martinez qui touchait à son tour les montants du portier merengue (52e). Si la réussite lui a fait défaut cet après-midi, il a participé activement à la construction du jeu tout en remportant la plupart de ses duels. Remplacé par Oriol Romeu (72e) qui n’a pas fait le poids et a subi la loi des milieux adverses dans l’entrejeu.
- Joao Cancelo (5,5) : parmi les joueurs à vocation offensive, c’est sans doute lui qui a été le moins en vue en première période. Il faut dire que le jeu côté barcelonais s’est essentiellement concentré du côté de Joao Felix. Habitué à évoluer un cran en-dessous, l’ailier droit du Barça a été davantage présent sur le plan défensif avec une grosse activité pour limiter les projections merengues. Offensivement, il est monté progressivement en puissance et s’est illustré en seconde période. Prenant systématiquement le dessus sur Camavinga, le Lusitanien s’est procuré deux occasions franches (59e, 66e). Remplacé par Raphinha (76e).
- Joao Felix (5,5) : l’ancien transfuge de l’Atlético de Madrid a fait le show. Dans son duel avec Dani Carvajal, le Portugais a eu l’intelligence de se défaire du marquage de l’Espagnol en repiquant dans l’axe et ainsi participer à la construction du jeu. Avec énormément d’activité sur l’aile gauche, le Lusitanien a donné le tournis à ses adversaires, à l’image de ce petit pont lui permettant de déposer Rüdiger avant d’être repris par Carvajal (29e). Mais en seconde période, l’attaquant du Barça a disparu des radars. Remplacé par Lamine Yamal (76e).
- F.Torres (5) : en l’absence de Robert Lewandowski, trop juste pour être titularisé et laissé sur le banc, l’Espagnol débutait dans l’axe de l’attaque blaugrana. Moins tranchant que le Polonais, l’Espagnol a malgré tout pesé en première période par sa faculté à presser les premiers relanceurs. Dos au but, l’ancien joueur de Manchester City a régulièrement été utilisé par ses coéquipiers comme point de fixation, preuve à l’appui sur l’ouverture du score de Gündogan où l’Ibère combine avec l’Allemand. Plus discret au retour des vestiaires, il est remplacé par Robert Lewandowski à l’heure de jeu (60e). De retour après une blessure à la cheville, le Polonais a été muselé par les défenseurs madrilènes et n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent…
Real Madrid
- Kepa (5,5) : le portier qui remplace donc Courtois dans les cages madrilènes n’a pas vraiment eu l’occasion de montrer tout son talent. Il ne peut rien sur le but de Gundogan qui arrive tout seul à bout portant. Il a été beaucoup sollicité par ses coéquipiers dans la relance sans toujours être pertinent. Il a été sauvé par ses montants à plusieurs reprises mais a aussi su réaliser des parades décisives.
- Carvajal (5) : capitaine du jour, le latéral droit espagnol a eu beaucoup de mal face à Joao Felix qui s’est souvent baladé dans son dos. S’il a toujours mis beaucoup d’engagement dans ses interventions et qu’il n’a pas hésité à monter pour apporter le surnombre, il a parfois eu quelques erreurs de placement. Mais il s’est bien rattrapé à chaque fois.
- Rudiger (5) : d’ordinaire beaucoup plus imposant, Antonio Rudiger a fait preuve d’un manque d’engagement assez étonnant. Il a souvent défendu en reculant et s’est fait avoir plusieurs fois face à Joao Felix qui l’a mystifié plus d’une fois. Même dans ses relances, il a pris des risques qui auraient pu coûter cher à son équipe. En seconde période, il a fait mieux et étant bien plus impliqué dans le duel.
- Alaba (4) : l’Autrichien a commencé son match par un tacle beaucoup trop mou qui offre un contre favorable à Gundogan pour l’ouverture du score (6e). Comme depuis le début de saison, il a semblé trop fébrile et serein dans ses interventions. Il a fragilisé sa défense.
- F.Mendy (5) : de retour dans le onze titulaire, l’international français n’a pas eu un apport intéressant sur son couloir gauche. Il a été bien bloqué par Cancelo notamment et surtout, il a été occupé par les tâches défensives alors que son équipe apparaissait bien fébrile dans ce secteur de jeu. Remplacé par Camavinga à la 52e après une nouvelle blessure. Le Français a tout changé tant dans son impact que dans sa capacité à dézoner. Il a joué moins de 45 minutes donc il n’est pas noté par notre rédaction, sinon il aurait certainement eu l’une des meilleures notes de son équipe tant il a été impactant.
- Valverde (5,5) : l’international uruguayen a alterné entre le bon et le moins bon. Après une première période assez compliquée, il est monté en puissance au retour des vestiaires et touchant bien plus de ballons. Surtout, il n’a pas hésité à se lancer dans des longues courses pour proposer en profondeur ou casser une ligne. Ce qu’il ne faisait pas dans le premier acte.
- Tchouaméni (6) : positionné en sentinelle, le Français avait débuté par une contre malheureux qui offrait le but à Gundogan. Mais il a rapidement rebondi en se montrant à son avantage. Bon défensivement, serein balle au pied, il a fait du bien à son équipe. Et il a aussi tenté offensivement en envoyant de belles frappes dangereuses. Une prestation solide dans la continuité de son début de saison.
- Kroos (3) : préféré à Camavinga pour ce Clasico, Toni Kroos n’a pas apporté toute son expérience. Il se fait bousculer complètement face à Gavi ce qui a offert une grosse occasion au Barça (16e). Son manque d’impact physique a été criant face à des Barcelonais remontés à bloc. Il n’a pas su donner le tempo du match et n’a pas eu un apport suffisant dans le jeu de son équipe. Remplacé par Luka Modric à la 63e. Le Croate a plus apporté en 30 minutes que son coéquipier sur la rencontre. Sa qualité technique et ses passes régalent toujours autant et il est décisif sur le but de la victoire. Le jour et la nuit avec Kroos.
- Bellingham (8) : voir ci-dessous.
- Vinicius (4,5) : l’international brésilien a, comme souvent, encaissé des coups pendant une bonne partie de la rencontre. Souvent cadenassé par Araujo, Cancelo ou même Ferran Torres qui n’ont pas hésité à intervenir avec une bonne faute, le Brésilien n’a pas pu s’exprimer. Bien sur, sur quelques fulgurances, il perturbe la défense adverse et jusqu’au coup de sifflet final il reste une menace. Quand son équipe allait mieux, il a aussi montré de belles choses. Mais ça reste peu pour un joueur de son niveau, surtout qu’il est souvent sorti de son match.
- Rodrygo (3) : positionné à la pointe de l’attaque avec Vinicius, Rodrygo a touché très peu de ballons dans de bonnes conditions. Une rencontre frustrante, car il a souvent été tout seul sans possibilité de combiner et il n’a jamais su s’illustrer. Remplace par Joselu à la 63e. L’attaquant espagnol a forcément plus pesé, notamment par sa présence dans la surface de réparation et son jeu dos au but. Il aurait même pu donner la victoire à son équipe dans les derniers instants.
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