Le plan très ambitieux de Luis Enrique pour le PSG

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Luis Enrique avec les joueurs du PSG @Maxppp

À peine arrivé aux commandes du club de la capitale, le coach espagnol n’a pas tardé à imposer son style. Et ne comptez pas sur lui pour changer son plan malgré les deux premiers matches décevants en Ligue 1 des Rouge et Bleu.

Depuis le début de l’ère QSI, le Paris Saint-Germain a souvent été critiqué parce qu’il n’avait aucune identité dans son jeu. Il y a bien eu l’époque du 4-3-3 de Laurent Blanc (2013-2016), avec une équipe toujours considérée aujourd’hui comme la plus complète de l’ère qatarie. À part ça, Paris s’est surtout appuyé sur les exploits individuels des stars de son effectif. Un plan qui a souvent explosé en plein vol en Ligue des Champions (excepté en 2020 et 2021). Logique, on ne plaisante pas avec une compétition où la force du collectif est primordiale. Au final, chaque entraîneur promettait des changements, en vain.

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«L’équipe doit toujours jouer de la même manière»

Aujourd’hui, depuis que le club de la capitale semble vraiment vouloir casser ses codes, l’arrivée de Luis Enrique marque un (petit) tournant, car Paris s’est offert un entraîneur au style très fort. Couronné roi d’Europe en 2015 avec le FC Barcelone, l’Espagnol est un coach dont les équipes affichent une incroyable possession de balle, un nombre incalculable de passes. Des éloges à contrebalancer avec une certaine inefficacité offensive. Après deux matches officiels en Ligue 1, cette tendance s’est d’ailleurs rapidement confirmée. Face à Lorient, le PSG a eu 97% de possession de balle durant les dix premières minutes du match (près de 80% à la fin du match) et affichait 1001 passes contre 286 ! Contre Toulouse, même scénario. 76% de possession et 767 passes contre 232. Mais au final, Paris n’a remporté aucun de ses deux matchs et n’a marqué qu’un petit but, sur penalty. Dominer autant pour si peu de résultat, le constat est frustrant. Pourtant, à l’heure où certains médias espagnols pointent déjà du doigt Luis Enrique, le nouvel homme fort des Rouge et Bleu n’est pas du genre à se laisser influencer par la critique.

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Dans une longue interview accordée à PSG TV, l’ancien sélectionneur de la Roja a évoqué le style qu’il compte imposer aux coéquipiers de Kylian Mbappé. « Nous avons une idée. Etre une équipe qui domine, une équipe qui a le ballon beaucoup plus que l’adversaire. Nous ne laissons donc pas d’espace à nos adversaires. Nous voulons avoir la balle rapidement pour nous-mêmes. C’est comme à l’école. S’il y a un ballon, il est soit pour vous, soit pour votre adversaire. Le ballon est pour nous et à partir de là, nous essayons de dominer le jeu de ne pas changer d’idée. Nous jouons de la même manière pendant tout le match. Ensuite, on gagne, on perd, on fait match nul. Mais il y a des choses qui ne changent pas. On ne peut pas se dire qu’on va sortir et voir ce qui va se passer, non. Ce n’est pas l’objectif, l’équipe doit toujours jouer de la même manière sur n’importe quel terrain, dans n’importe quel match, dans n’importe quel stade, dans n’importe quelle compétition, peu importe. Mais ce n’est pas parce que vous avez la même idée générale que vous jouez de la même manière ».

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Surprendre l’adversaire

Une volonté d’étouffer l’adversaire par un pressing constant, mais aussi un désir de le surprendre par des choix qui peuvent surprendre. On peut ainsi penser aux positionnements de Vitinha et de Kang-in Lee sur les ailes (contre Toulouse), le repositionnement d’Achraf Hakimi sur le flanc gauche en cours de jeu contre le TFC alors que le Marocain est un pur droitier. Des choix étonnants qui ont connu plus ou moins de réussite. Mais une chose est sûre : ce ne seront pas les derniers. Connu pour avoir aligné des onze de départ avec la Roja sans vrai attaquant, Luis Enrique n’est pas un débutant en paris tactiques. Et il y a une raison à ça.

« Nous essayons de dominer le jeu, pas d’être dominés. Nous essayons de toujours faire pression pour que l’adversaire n’ait pas le temps, pour qu’il regarde sa montre et se dise : « ils ont déjà pris le ballon ». C’est important et à partir de là, nous attaquons de différentes manières. Nous occupons des espaces, nous changeons de position et nous sommes totalement imprévisibles. C’est l’objectif : nous attaquons parfois plus avec un latéral, parfois avec un ailier, parfois plus avec un joueur intérieur, parfois plus avec le neuf. Nous faisons circuler le ballon et occupons différents espaces. C’est très difficile pour l’adversaire. Nous allons attaquer, nous allons faire pression, nous allons défendre, nous allons créer des occasions. Je ne sais pas combien de matches nous allons gagner, je ne sais pas combien de titres, mais nous allons nous battre pour tous les titres, c’est certain. » Nul ne sait quel sera le bilan de l’espagnol à l’issue de la saison, mais personne ne pourra lui enlever ses convictions chevillées au corps.

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