Angleterre - Suisse : les notes du match

Suite à une longue bataille qui s’est achevée aux tirs au but, l’Angleterre est allée chercher son ticket pour les demi-finales de l’Euro. Voici les notes de la rencontre entre les Three Lions et la Suisse.

Par La Rédaction FM
12 min.
Xhaka (Suisse) et Kane (Angleterre) @Maxppp

Le réveil anglais était encore une fois attendu dans ce 3e quart de finale d’Euro. Sauvés miraculeusement au tour précédent par le retourné acrobatique de Jude Bellingham contre la Slovaquie, les Three Lions avaient cette fois un tout autre morceau au menu. Solide en phase de poules et séduisante contre l’Italie en 8e de finale, la Suisse se présentait en confiance et avec toutes ses forces en présence. Murat Yakin alignait à nouveau son 3-4-3 emmené par son trio offensif Ndoye-Embolo-Vargas. Southgate était lui privé de Guéhi, suspendu. Le sélectionneur faisait confiance à Konsa pour accompagner Stones et Walker dans une défense remaniée à trois.

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Ce système devait permettre à Foden d’accompagner Bellingham en soutien de Kane. À nouveau cette recette n’a pas fait de miracle. L’Angleterre avait beau tenir le ballon dans ces premières minutes, l’animation si décriée depuis le début de la compétition restait très laborieuse. Les rares percées du remuant Saka accouchaient d’une souris, et le tir sans danger de Mainoo était la seule chose à défendre pour la Nati (16e), elle-même peu inquiétante en ce début de partie. Les deux équipes n’avaient pas cadré la moindre tentative après 35 minutes… Seul Embolo et son physique de déménageur donnait un peu de fil à retordre à cette charnière new look.

Le collectif anglais déçoit encore et toujours

Foden passait une nouvelle fois à côté de son match, Kane courrait dans le vide, Rice ne prenait aucun risque balle au pied. L’Angleterre ressemblait dangereusement à l’Angleterre. Malgré ce spectacle léthargique en première période, les vingt-deux acteurs repartaient pour un second acte légèrement plus dynamique avec ce premier tir cadré d’Embolo (51e). La Suisse commençait à prendre un peu plus de risque, encouragée par les entrées de Zuber et Widmer. Mis en échec sur cette tête (57e), Embolo insistait. Cette fois, il profitait d’un centre de Ndoye sur le côté droit pour devancer Walker et marquer du bout du pied au second poteau (0-1, 75e).

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Cela avait au moins le don d’envoyer un électrochoc à Southgate, lequel provoquait trois changements (Shaw, Eze, Palmer à la place de Mainoo, Trippier et Konsa, 78e), et a ses cadres. Dans la foulée, Saka était récompensé de ses efforts en repiquant dans l’axe avant d’envoyer une frappe enroulée parfaite dans le petit filet de Sommer (1-1, 80e). Après l’ennui, place au suspense inhérent à la fin d’un match couperet. Le public retenait son souffle à la moindre incursion, même petite et l’Angleterre a finalement eu chaud. Sur ce dernier centre venu de la droite, Embolo chipait une balle de but à Ndoye, bien mieux placé (90e+2).

Les tirs au but fatals à Akanji

Comme pour Espagne-Allemagne et Portugal-France, il fallait passer par une prolongation incertaine. La supériorité individuelle des Three Lions se faisait alors de plus en plus sentir, à l’image d’un Cole Palmer dangereux sur ses prises de balle. Rice obligeait Sommer à une grosse parade (95e), bien secondé par sa défense sur ces tentatives de Foden (100e) et Bellingham (102e). La Suisse aussi a eu ses chances entre le corner direct de Shaqiri sur l’arête de Pickford (117e), qui repoussait la lourde frappe d’Amdouni (118e). La décision a dû se faire aux tirs au but où l’Angleterre l’a emporté grâce premier tir d’Akandji stoppé par Pickford (1-1, 5-4 t.a.b.). Les Three Lions affronteront le 10 juillet prochain le vainqueur du dernier quart entre les Pays-Bas et la Turquie

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L’homme du match : Saka (7) : positionné dans un rôle hybride de milieu droit, voire milieu central, le feu follet d’Arsenal avait souvent plusieurs tâches à réaliser tant défensivement qu’offensivement. Et en première période, il a relevé ce défi avec brio. Bien plus libre que ses coéquipiers, il a constamment cherché à provoquer ses adversaires et a fréquemment pris l’ascendant grâce à sa technique et sa vivacité. En seconde période, l’ailier de 22 ans a encore été mobile même s’il a été également sollicité défensivement. Affichant pourtant plus de déchet techniquement au gré des minutes, c’est lui qui a sonné la révolte en égalisant à la suite d’un but somptueux qu’il est allé se chercher tout seul (80e). Actif même en prolongations, il a continué à tenter mais forcément, de moins en moins frais, il a été de moins en moins précis dans ses offensives. Ratant son tir au but en finale de l’Euro 2021, Saka a répondu de la meilleure des manières ce samedi en transformant sa tentative. Attendu après un Euro en dents de scie, Bukayo Saka est bien présent.

Angleterre

- Pickford (6,5) : dans les buts anglais, il a toujours été satisfaisant durant cet Euro. Encore une fois, le portier d’Everton n’a pas eu grand-chose à se reprocher dans cette rencontre. Rassurant sur le peu d’interventions qu’il a eu à gérer, Pickford n’a rien pu faire sur le but de Breel Embolo. En prolongations, il a également repoussé les quelques tentatives suisses. Au pied ou à la main, ses relances ont été bonnes. Durant la séance de tirs au but, le portier britannique a été impressionnant. S’interposant face à la première tentative de Manuel Akanji.

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- Trippier (4,5) : malgré plusieurs alertes physiques dans cet Euro, le latéral de Newcastle était encore présent dans le onze anglais ce samedi. Avenant défensivement même s’il a parfois été malmené par Dan Ndoye, Trippier n’a pas apporté grand-chose offensivement. N’ayant pas pu éviter plusieurs pertes de balles évitables, il n’a pas fait un grand match. Remplacé par Luke Shaw à la 78e minute.

- Konsa (5) : surprise de Gareth Southgate dans le onze anglais, le défenseur d’Aston Villa était attendu au tournant pour prendre la relève d’un Marc Guéhi inconsistant. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Konsa a envoyé un message clair à son adversaire direct et coéquipier en étant performant ce soir. Présent et insubmersible dans les duels, il a fait parler son sens de l’interception et a été excellent dans la relance. Bon point aussi, il n’a que très peu été fautif lors des offensives suisses dangereuses, à la différence de bon nombre de ses comparses défensifs.

- Stones (4,5) : taulier de la défense anglaise depuis le début du tournoi, Stones a tenu la baraque ce samedi. Face à des clients puissants et véloces comme Breel Embolo, le Cityzen a réalisé un travail sérieux. Si propre à la relance et ne perdant aucun ballon face aux Suisses, l’ancien d’Everton a également été vainqueur dans la majorité des duels qu’il a eue à disputer. Une prestation très solide finalement entachée par son intervention totalement ratée sur l’ouverture du score suisse. Sur le ballon, après le centre de Ndoye, Stones a laissé passer le ballon sous son pied, laissant tout le loisir à Embolo de finir dans le but vide. Dommage.

- Walker (4,5) : positionné dans une défense à droite, le roc de Manchester City a répondu présent. Toujours au rendez-vous sur le plan athlétique et physique, il n’a pas eu beaucoup de difficulté à prendre l’avantage sur son vis-à-vis. Forcément discret offensivement, il n’a pas rayonné sur son implication offensive limitée. Conquérant en seconde période, il a compensé ses pertes de balles évitables en récupérant plusieurs ballons en montrant une abnégation appréciable. Pour autant, il laisse passer Breel Embolo dans son dos lors de l’ouverture du score de l’attaquant monégasque. Toujours aussi investi par la suite, il a rattrapé son erreur mais n’a pas forcément été toujours concentré dans ses marquages.

- Rice (5,5) : parfois chahuté depuis le début du tournoi, la sentinelle des Gunners était reconduit devant la défense anglaise. Toujours aussi précieux à la récupération, l’ancien Hammer a été irréprochable dans son jeu de passes en première période. Ne prenant pas beaucoup de risques pour apporter offensivement via la passe, il a de temps en temps décoché quelques frappes dangereuses qui ont inquiété Yann Sommer. Impeccable dans ses transmissions, il a également été au four et au moulin en étant un véritable marathonien pour son équipe.

- Mainoo (5,5) : désormais intouchable dans l’entrejeu anglais, le prodige de Manchester United a continué sur sa belle lancée. Disponible, il a avalé les kilomètres pour gratter des ballons et colmater des brèches. Il n’a pas hésité à décrocher pour participer plus au jeu et n’a pas toujours été le relais privilégié par ses coéquipiers. Pour autant, son abnégation a été fort appréciable et lui a permis de gratter six ballons, soit son nombre de possessions égarées durant la rencontre. Remplacé par Eberechi Eze à la 78e minute de jeu.

- Saka (7) : voir ci-dessus.

- Bellingham (5,5) : héros de la qualification miraculeuse face à la Slovaquie, le métronome du Real Madrid était forcément reconduit ce samedi dans un dispositif particulier. Dans un rôle de meneur de jeu reculé, il a été continuellement trouvé dans le jeu. Auteur de plusieurs inspirations dont lui seul a le secret, il a cherché à faire la différence via le dribble et a remporté la grande majorité de ses duels. Manquant généralement d’inspiration pour réellement porter le danger devant les buts de Yann Sommer, le Madrilène a été bien plus offensif en seconde période. Pour autant, sa prestation n’a globalement pas été au niveau même s’il a eu le mérite de tenter de faire la différence.

- Foden (3,5) : dans la continuité de son Euro, le prodige de City a été décevant. Dans un rôle de deuxième meneur de jeu excentré, l’offensif de 24 ans a perdu un nombre incalculable de ballons. Impertinent dans son apport offensif, il a parfois cherché à en faire trop en ne montrant pas assez. Bousculé dans les duels, il a été bien trop brouillon sur ses transmissions et ses initiatives. N’ayant rien apporté offensivement, il a occasionnellement été volontaire sur le plan défensif mais ce n’est pas suffisant. Une prestation insipide qui lui a pourtant permis d’être sur le pré durant l’intégralité de la rencontre. Mystérieux.

- Kane (4) : buteur à deux reprises dans cet Euro, l’attaquant du Bayern Munich devait continuer sur sa lancée et porter les Three Lions face aux Suisses. Pour autant, la légende de Tottenham a été particulièrement invisible. Très peu trouvé dans le jeu, il a été sevré de ballons et n’a pas eu beaucoup d’occasions de briller. Se contentant de passes latérales ou de remises, le capitaine anglais n’a pas pu mettre le danger dans la surface. Valeureux, il a toutefois réalisé plusieurs appels pour se montrer disponible. Avenant, il a conservé plusieurs ballons avec brio et a cherché à avoir une réelle occasion de but. Averti à la 67e minute, il a été remplacé par Ivan Toney à la 109e minute.

Suisse :

- Sommer (5): le gardien n’a pas eu grand-chose à faire sur les cinq frappes anglaises lors des 45 premières minutes. Il ne peut rien faire face à la frappe de Saka (80e) pour l’égalisation des Three Lions. Très bel arrêt sur la frappe lointaine de Rice (95e). Il capte la frappe de Bellingham (102e). Il n’arrête aucun tir au but durant la séance.

- Schär (5) : il n’est pas passé loin de concéder un penalty après un contact avec Harry Kane (16e). En deuxième période, il est au départ de l’action qui amène le but d’Embolo. Il transforme son tir au but. Averti à la 32e minute.

- Akanji (6) : il est dans la continuité de son excellent Euro. Le joueur de Man City n’a laissé aucune miette à Harry Kane. Il apporte de la sérénité dans sa défense. Gros point noir de sa soirée, son tir au but arrêté par Jordan Pickford.

- Rodriguez (4) : quelques centres dont un très bon pour Embolo (56e), devancé par Konza, mais sans plus. Bon tacle sur Palmer dans la surface de réparation mais parfois bousculé dans de nombreux duels. Il aurait dû faire mieux offensivement.

- Ndoye (5,5) : contrairement à ces précédents matchs, le joueur a peiné à apporter sur son côté droit. Mais sur l’une de ses rares accélérations, il délivre une passe décisive pour Embolo pour l’ouverture de score (75e). Remplacé par Zakaria (99e).

- Freuler (4) : plus haut sur le terrain, du déchet technique à l’image de son centre (92e), alors qu’il aurait pu prendre son temps. Trop brouillon sur certaines interventions, il n’a pas été convaincant dans ses initiatives et a parfois eu des éclairs à la récupération. Remplacé par Sierro (118e).

- Xhaka (5) : comme face à l’Italie, il a par moment intégré la défense pour la relance. Il contre, de justesse, la frappe de Mainoo (45e). Il est à l’initiative du premier cadré de la Suisse, en trouvant Freuler à l’intérieur (50e).

- Aebischer (4) : il a énormément de balle à stopper les accélérations de Bukayo Saka (13e et 28e), en première période. En deuxième période, son marquage sur Saka est trop léger sur l’égalisation de l’ailier anglais (80e). Remplacé par Amdouni (118e), dont la frappe lointaine a été stoppée (119e).

- Rieder (3) : invisible. Trop peu trouvé dans l’entrejeu suisse, celui qui a été prêté à Rennes n’a pas eu d’influence avec la Nati. Perdant beaucoup de ballons, il a néanmoins été volontaire à la récupération du ballon. Un match raté. Remplacé par Zuber (64e), qui a délivré un très bon ballon pour Widmer qui a trop tergiversé (116e).

- Vargas (4,5) : tout comme Ndoye, quelques accélérations mais sans plus. Il a par moment aidé. Remplacé par Widmer (64e), averti à la 85e minute, qui n’enchaîne pas assez rapidement après le long ballon de Zuber (116e).

- Embolo (6,5) : le Monégasque est souvent descendu pour participer au jeu, dos au jeu, mais ne s’est pas procuré beaucoup d’occasions durant la première mi-temps. Il perd son duel de la tête face à Konsa (56e), après un beau centre de Rodriguez. Il est à la réception du centre de Ndoye, pour pousser le ballon dans les buts de Pickford (75e). Remplacé par Shaqiri (109e), qui trouve le poteau sur corner (117e) et a transformé son tir au but.

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