Ligue 1

OGC Nice : Julien Fournier lâche ses vérités sur l’affaire Galtier

A dix jours de l’ouverture du procès à Nice de Christophe Galtier pour discrimination et harcèlement morale, Julien Fournier, l’homme qui a déclenché l’affaire, est revenu sur cette affaire.

Par Maxime Barbaud
4 min.
Julien Fournier a fait un point sur le mercato de Nice @Maxppp

«Si j’explique les vraies raisons, il n’entre plus dans un vestiaire en France et en Europe.» Julien Fournier avait mis le feu aux poudres en septembre 2022 sur les ondes de RMC avec cette déclaration à propos de Christophe Galtier. Des accusations qui ont été développées dans un mail envoyé quelque temps plus tôt à Dave Brailsford au directeur des sports d’INEOS, propriétaire de l’OGC Nice. Le directeur sportif d’alors rapportait une discussion ayant eu lieu en amont où l’entraîneur aurait affirmé qu’il y avait trop «de noirs et de musulmans» dans l’effectif car il fallait «tenir compte de la réalité de la ville.» Le contenu du mail a fini par s’ébruiter dans la presse au printemps 2023. C’est le déclenchement de "l’affaire Galtier".

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Les accusations sont trop graves pour ne pas bouger. Le parquet de Nice décide d’ouvrir une enquête préliminaire pour "discrimination". A travers différentes perquisitions mais surtout des témoignages évoqués par L’Equipe ce jour, l’épisode décrit dans le mail de Fournier serait loin d’être isolé entre des propos déplacés sur les Algériens, sur la pratique du ramadan, le port d’une «tenue traditionnelle» de Jean-Clair Todibo, des recrues musulmanes, sur les «deux King Kong» pour qualifier les deux défenseurs de l’AS Saint-Etienne Harold Moukoudi et Mickaël Nadé. Autant d’éléments suffisants aux yeux de la justice pour citer Galtier à comparaître pour discrimination et harcèlement moral. Il risque jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Julien Fournier : «je ne suis pas surpris par les réactions»

Devant la presse ou les enquêteurs, l’actuel entraîneur d’Al-Duhail (Qatar) a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Il va pouvoir se défendre dans dix jours à l’occasion de son procès à Nice. De son côté, Jean-Pierre Rivère a toujours cherché à minimiser les choses. À la police, le président du club a toujours adopté une attitude floue, préférant parler d’une guerre d’égos entre deux personnes. Julien Fournier n’a pas souhaité s’exprimer ce soir sur RMC à propos du président niçois mais il a réagi aux différents témoignages sortis dans L’Equipe. «Je ne suis pas surpris par les réactions dans la journée car c’est ce que j’ai vécu. Ce que j’ai dénoncé plein de joueurs l’ont vécu. J’ai aussi découvert des choses ce matin», indique-t-il avant de revenir sur le déclenchement de l’affaire l’an dernier.

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«Pendant longtemps, des gens ont interprété ça comme un règlement de compte entre Christophe (Galtier) et moi. C’est moi qui l’ai fait venir à Nice et j’ai encore beaucoup de considération pour l’entraîneur qu’il est. Il est reconnu et c’est un entraîneur qui a toujours bien travaillé. Maintenant, le regard (des gens, ndlr) a changé. Ce n’est plus Fournier contre Galtier. Laisser penser que j’étais dans une cabale m’a fait mal, poursuit Fournier. D’après lui, s’il a dénoncé cette affaire, c’est après une discussion avec Dave Brailsford, qui venait tout juste de remplacer Bob Ratcliffe. Mis au courant, le dirigeant anglais lui a alors expliqué que de ne rien faire encore plus grave que les faits en eux-mêmes.

Brailsford à Fournier : «c’est grave le racisme mais c’est encore plus grave de ne pas le dénoncer»

«J’ai écrit ce mail au moment où on se sépare en bonne intelligence. Bob Ratcliffe est tenu au courant de chaque moment mais il est démis de ses fonctions en avril. Quand Dave (Brailsford) arrive et je lui parle de tout ça. Il me dit : "oui c’est grave le racisme mais c’est encore plus grave ne pas dénoncer le racisme." J’ai gambergé cette phrase tout le week-end. Donc j’ai voulu mettre par écrit tout ce que je savais. Sur ces sujets-là, on s’est affrontés toute l’année avec Christophe. J’ai essayé de faire rempart avec les joueurs, qui sont les victimes. Je ne peux pas entendre le fait que je n’ai pas dénoncé ces faits», martèle celui qui est parti du Gym à l’été 2022, comme Christophe Galtier.

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En désaccord avec le coach sur le profil social des recrues, il reconnaît que la venue de Brahimi à l’hiver 2022 a envenimé les choses. «Dans une saison, tu as des périodes cruciales. Il y a cette période en août (2021) où il y a cette prise de bec. Arrive janvier où Billal Brahimi a cristallisé des tensions. Le ramadan arrivant, ces tensions sont montées.» Après un très bon départ (l’OGC Nice est 2e de Ligue 1 à la trêve), la fin de saison fut bien plus compliqué, avec notamment cette défaite en finale de la Coupe de France contre Nantes (1-0). Pour Julien Fournier, c’est ni plus ni moins que le résultat d’une mauvaise ambiance entre un entraîneur et un vestiaire qui ne le soutient plus.

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