Grosse surprise à Londres ce soir, où le Real Madrid s’est incliné 3-0 pour ce quart de finale aller de Ligue des Champions. Declan Rice a fait la différence avec un doublé sur coup franc.

Après Manchester City en barrages et l’Atlético de Madrid en 8es de finale, le Real Madrid se rendait cette fois sur la pelouse d’Arsenal pour entamer ces quarts de finale de Ligue des Champions. Le tenant du titre endossait forcément le rôle de favori même si son niveau de jeu est poussif ces dernières semaines. En plus de cela, Carlo Ancelotti devait se passer des services de Tchouaméni, suspendu, mais se targuait au moins de pouvoir faire appel à Courtois, longtemps incertain. Arteta devait quant à lui surtout se passer des services de Gabriel. C’est Kiwior qui prenant place en charnière aux côtés de Saliba.
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Preuve que le Polonais n’est pas un habitué des grands rendez-vous, il a bien failli coûter une belle situation dès 40 secondes de jeu avec ce tir cadré de Mbappé. Associé à Bellingham, Rodrygo et Vinicius, le Français se signalait une première fois, pas la dernière, mais rarement en bien. On pense à cette opportunité gâchée pour une position évidente de hors-jeu suite à une nouvelle erreur de Kiwior (24e) mais surtout à ce bon ballon de Bellingham dans la profondeur. L’ancien Parisien ne parvenait pas à suffisamment enrouler son ballon et se heurtait à Raya (31e). C’est à peu près tout sur l’ensemble du match.
Le doublé de Rice sur coup-franc
Vous l’aurez compris, le Real Madrid n’a pas du tout brillé ce soir à l’Emirates Stadium. Rapidement, les Londoniens ont pris la mesure de ce choc mais il a longtemps manqué le geste décisif dans la zone dangereuse (14e, 38e, 40e). Courtois devait même s’employer pour conserver sa cage avant la pause sur cette double tentative de Rice et Martinelli (45e). Les Gunners revenaient des vestiaires avec plus d’entrain, tandis que les Merengues, notamment les joueurs offensifs disparaissaient complètement. Ils finissaient par débloquer la situation sur un coup-franc absolument splendide de Declan Rice (1-0, 58e).
L’Anglais inscrivait le premier coup-franc de sa carrière… et même le second. Quelques minutes plus tard, il récidivait, cette fois très légèrement décalé côté gauche pour nettoyer la lucarne d’un Courtois médusé (2-0, 70e). Jusque-là, le Belge avait sauvé les siens en repoussant devant Martinelli et Merino, secondé sur sa ligne par Alaba (67e). Bellingham sauvait à son tour la mise de son équipe (73e). Le Real se trouvait dans les cordes, avant le KO suite à ce débordement de Lewis-Skelly que reprenait victorieusement Merino (3-0, 75e). Au terme d’un match maîtrisé de quasi-bout en bout, les Gunners frappent un énorme coup. Il reste à confirmer dans une semaine au Santiago-Bernabéu face à un Real Madrid, qui sera privé de Camavinga, expulsé dans le temps additionnel.
L’homme du match : Rice (9) : replacé sur la gauche du milieu de terrain, l’Anglais a beaucoup combiné avec Martinelli, et s’est projeté plus qu’à l’accoutumée dans la surface adverse, en témoigne sa tête impressionnante juste avant la pause, claquée par Courtois (44e). Il est récompensé de son activité par un coup franc exceptionnel, brossé autour du mur sur lequel Courtois est battu (58e), puis sur un deuxième absolument incroyable, venu mourir dans la lucarne du Real (70e). Défensivement, il a bien contenu Jude Bellingham en première mi-temps, restant assez proche de son compatriote même sans le ballon. Remplacé par Kieran Tierney (80e), après avoir pris un coup sur la cheville.
Arsenal
- Raya (5,5) : appliqué sur son face à face avec Mbappé, même si le Français lui frappe dessus (31e), David Raya a vécu une soirée très tranquille, étant plus mis en danger par des passes en retrait hasardeuses que par des frappes madrilènes qui l’étaient tout autant, comme cette tentative enroulée de Vinicius qui passe à gauche de ses cages. Une journée de plus au bureau pour le portier espagnol.
- Timber (7) : l’un des meilleurs Gunner ce soir. Impactant offensivement, il a multiplié les courses dans le dos de Bukayo Saka, mettant à mal David Alaba de retour dans son couloir gauche et profitant des replis défensifs hasardeux de Vinicius. Il rattrape une erreur de Saliba, qui avait glissé, en reprenant magistralement Kylian Mbappé partant seul au but (38e). Il aurait pu s’offrir une passe décisive, son centre pour Rice étant repoussé du bout des doigts par Courtois (44e). Remplacé par Ben White (90+1e) en toute fin de rencontre.
- Saliba (5,5) : patron de la défense d’Arsenal, William Saliba a réalisé une excellente prestation, dézonant souvent pour compenser les espaces laissés par le système à trois derrière en attaque de Mikel Arteta. Sa seule erreur du match ? une vilaine glissade qui aurait pu envoyer Mbappé au but, heureusement sans conséquences car rattrapée par le bon retour de Timber (38e). Sans forcément ressortir du collectif d’Arsenal, il a réalisé une nouvelle grande rencontre en Ligue des Champions.
- Kiwior (5) : s’il a commencé son match par une relance atroce qui a envoyé Kylian Mbappé seul face au gardien (24e), le défenseur polonais a parfaitement contenu l’ancien attaquant Parisien, faisant jouer sa vitesse pour empêcher le Français de prendre de l’espace dans le dos de la défense. En seconde période, il a été très peu mis en danger et s’est montré appliqué pour jouer vers l’avant avec le ballon, le Real Madrid se liquéfiant offensivement.
- Lewis-Skelly (5,5) : dans le jeu, le jeune prodige a beaucoup intégré le milieu de terrain, mais a eu du mal à être trouvé entre les lignes pour faire des différences. Sur ses rares ballons, il a pu fluidifier le jeu, et a fait souffrir Luka Modric par sa vitesse en se mettant face au jeu. Il fera finalement la différence sur un décalage très vif pour Mikel Merino, qui a tué le match avec un troisième but (75e). En défense, on aimerait dire que «MLS» a fait le boulot face à Rodrygo, mais son vis-à-vis n’a jamais tenté quoi que ce soit pour paraitre dangereux.
- Rice (9) : voir ci-dessus.
- Partey (6) : le milieu international ghanéen a réalisé un match très physique au milieu de terrain, intervenant très souvent pour couper les contre-attaques madrilènes. Il a même eu la première occasion du match, une frappe un peu trop écrasée à l’issue d’une combinaison intéressante sur le côté gauche (14e). Averti pour un coup d’épaule en retard sur Eduardo Camavinga (53e)
- Odegaard (4,5) : au milieu d’une équipe d’Arsenal dominatrice, le Norvégien a offert un match neutre, ou il a très peu cherché à envoyer le jeu vers l’avant. Au contraire, les possessions sont devenues stériles une fois que le ballon arrivait sur son côté. Il s’en est trop souvent remis à des exploits individuels de Bukayo Saka pour faire des différences.
- Saka (7,5) : l’ailier anglais avait pourtant très mal commencé, avec une relance complètement manquée à la sortie d’un coup franc offensif, qui a offert une grosse occasion au Real en contre (4e). Mais il s’est vite remis la tête à l’endroit, provoquant constamment le couloir d’un David Alaba aux abois. Il aurait pu être décisif, mais il s’est manqué sur des centres qui auraient pu faire de gros dégâts. Remplacé par Leandro Trossard (74e), décisif moins d’une minute après son entrée en jeu pour Merino, décalant Lewis-Skelly (75e).
- Martinelli (6) : très sollicité, Gabriel Martinelli a disputé un duel âpre pendant toute la rencontre avec Federico Valverde. Et souvent, les dribbles du Brésilien ont fait la différence, créant l’opportunité de Thomas Partey (14e), avant de passer proche de l’ouverture du score, butant sur un Courtois impérial (44e). En seconde période, il rebute sur le portier belge en face à face (68e), mais n’a eu de cesse de faire des différences qui ont été souvent fatales au Real Madrid.
- Merino (6) : encore placé en pointe de l’attaque pour compenser les absences de Kai Havertz et Gabriel Jesus, le milieu espagnol a joué très bas sur le terrain, libérant beaucoup d’espace pour les projections nombreuses de Declan Rice. Mais avec le ballon, ce fut beaucoup plus dur pour Merino pendant plus d’une heure, qui a eu beaucoup de mal à exister offensivement dans la surface madrilène. Sur sa première opportunité, il bute d’abord sur Alaba, puis sur Courtois (68e). Il est finalement récompensé de son activité titanesque par un superbe but en première intention du pied gauche, dans le petit filet de Courtois. Sans le ballon, il n’a pas rechigné à multiplier les courses pour presser Rudiger et Asencio, et gêner au mieux la relance.
Real Madrid
- Courtois (5) : peut-être le seul qui n’a rien à se reprocher ce soir côté merengue malgré les 3 buts encaissés. Il a multiplié les interventions décisives, commençant dès le début en repoussant tant bien que mal sur une frappe de Thomas Partey (14e). Une première période calme, qui s’est tout de même conclue sur une double parade, dont un premier arrêt réflexe exceptionnel sur une tête de Declan Rice (44e). Difficile de lui reprocher quoi que ce soit sur ce but du milieu de terrain anglais tant le coup franc est bien tiré (57e). Il sort une nouvelle double intervention monstrueuse à la 67e. Rebelotte sur le deuxième but sur coup franc où Rice la place à merveille encore (70e), ou même sur le troisième où Merino la place parfaitement.
- Valverde (4) : encore positionné en tant que latéral droit, l’Uruguayen a été un peu moins brillant que d’habitude. Défensivement, il n’a pas souffert plus que ça face à ses vis à vis londoniens, sécurisant plutôt bien son couloir et laissant peu passer ses rivaux sur son flanc. Mais il a assez peu apporté lorsqu’il fallait attaquer, alors que son équipe aurait bien eu besoin de ses rushs balle au pied, de sa grinta et de sa fougue… Il est repassé au milieu pour les 20 dernières minutes du match et n’a pas forcément été meilleur…
- Asencio (4,5) : le jeune défenseur espagnol a été assez correct dans sa surface. Il y a cette action polémique avec ce possible penalty en première période, mais de façon globale, il a bien tenu son rang avec plusieurs interventions qui ont évité des déconvenues. Globalement bien positionné et plutôt imposant dans les duels avec les attaquants adverses.
- Rudiger (3,5) : l’Allemand a été un peu plus en difficulté que d’habitude. On l’a senti un peu nerveux, et sans avoir été catastrophique pour autant, il a fait des erreurs qui ne sont pas habituelles chez lui. Il lâche par exemple Merino et le laisse frapper tranquillement sur le troisième but d’Arsenal (75e). Plus tôt, on l’avait aussi vu assez peu serein, comme ce dégagement manqué sur le dos de Camavinga en début de rencontre.
- Alaba (3,5) : de retour au poste de latéral gauche qu’il n’occupait pas depuis des années, l’Autrichien a, comme beaucoup d’observateurs le redoutaient avant le match, eu beaucoup de mal. Offensivement, il n’a rien proposé et a laissé un Vinicius Jr qui aurait aimé avoir quelqu’un avec qui combiner trop esseulé. Défensivement, on l’a senti un peu dépassé également. Il fait par exemple une faute axiale évitable sur Saka qui mène au coup franc de Declan Rice (57e). Il sauve tout de même un but gunner sur sa ligne (67e). Remplacé par Fran Garcia (79e) qui n’a pas forcément plus apporté que lui.
- Camavinga (3) : critiqué dernièrement par l’opinion publique madrilène, le Français jouait gros ce soir. Et ça avait assez bien commencé, du moins sur la première période. Malgré quelques approximations en tout début de rencontre, il a bien fait l’essuie-glace devant la défense, récupérant bon nombre de ballons, et trouvant facilement ses partenaires mieux positionnés. Seulement, au retour des vestiaires, il s’est un peu effondré et a vécu un deuxième acte compliqué, étant moins trouvé par ses partenaires et moins efficace défensivement. Il a terminé celui qui pouvait être le match de la rédemption par un carton rouge dans le temps additionnel. Voilà qui ne va pas faire ses affaires…
- Modric (3,5) : le taulier croate a eu du mal à se montrer ce soir. Il a globalement peu pesé sur le jeu madrilène, jouant trop latéral et étant à court d’idées. Il n’a jamais réussi à mener son équipe vers l’avant, ne créant absolument aucune différence entre les lignes. Une prestation trop insuffisante pour ce niveau, et qui poussera sûrement la direction madrilène à y réfléchir à deux fois avant de lui offrir un nouveau contrat. Lucas Vazquez l’a remplacé à la 70e, occupant le poste de latéral droit où il a fait le job.
- Bellingham (5) : la star des Three Lions a été assez intermittente. JB5 a eu du mal à créer du jeu et a souvent brillé par son absence, un peu comme son partenaire Luka Modric. Mais l’Anglais a tout de même réussi à tirer son épingle du jeu à plusieurs reprises, et quand il a été inspiré, il a par exemple offert deux caviars dont Mbappé n’a pas profité (30e, 51e). Pas le pire ce soir, loin de là, mais on peut en attendre un peu plus au vu de ce qu’il est capable de faire…
- Vinicius Jr (3) : le Brésilien a déçu ce soir, lui qui adore habituellement ces soirées européennes. Sur l’entame de match, c’était pourtant le Madrilène le plus dangereux, créant les situations les plus chaudes pour son équipe, à l’image de son enroulé qui loupe le cadre de peu (21e). Mais globalement, il a été assez mauvais, et il s’est éteint au fur et à mesure que la rencontre avançait, disparaissant et enchaînant les erreurs. Du déchet technique, des mauvais choix ; c’est la pire version de Vinicius Jr qu’on a pu voir ce soir à Londres.
- Mbappé (3) : mauvaise copie rendue par le Bondynois, qui est encore passé à côté dans un gros match. Ses appels avaient causé quelques frayeurs dans l’arrière-garde londonienne en première période, mais rien d’autre à signaler de positif sur l’ensemble de la rencontre… Il a loupé une superbe occasion, tirant sur David Raya après un caviar de Bellingham (30e). Trouvé par l’Anglais, il a encore manqué le cadre, avec un angle assez fermé cette fois (51e). Il n’a jamais semblé à l’aise sur la pelouse de l’Emirates, ne se trouvant pas avec ses deux coéquipiers du front offensif. Il n’a fait aucune différence et a donc traversé la rencontre sans peine ni gloire.
- Rodrygo (2) : comme souvent ces dernières semaines, il a été très effacé. Collé à la ligne de touche côté droit, il a été transparent et n’a créé aucun danger pour les défenseurs gunners, qui se permettaient même parfois le luxe de ne pas être au marquage sur lui. Et même quand il a eu le cuir entre les pieds, il n’a rien tenté, à tel point qu’il est difficile de le noter… Remplacé par Brahim Diaz à la 85e, mais le Marocain n’a pas eu le temps de se montrer.
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