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OM, Leonardo Balerdi : « je vais tout faire pour rester le plus longtemps possible ici »

Transféré définitivement à l'OM l'été dernier, Leonardo Balerdi s'épanouit du côté de Marseille. Son arrivée en Allemagne, son sentiment vis-à-vis de la ville, André Villas-Boas, Jorge Sampaoli, ses erreurs et son avenir : le défenseur s'est confié à Foot Mercato.

Par Constant Wicherek
10 min.
Leonardo Balerdi lors de la rencontre entre le MHSC et l'OM en début de saison @Maxppp

Foot Mercato : cela va faire deux années que vous êtes arrivé en Europe, comment jugez-vous votre adaptation ?

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Leonardo Balerdi : cela fait deux ans que je suis là, je me sens de mieux en mieux chaque jour. Parfois, j'ai un peu trouvé le temps long, j'ai eu des moments difficiles. C'est beaucoup de changements. Je me sens bien mieux aujourd'hui. Je prends le temps, j'espère pouvoir améliorer certains aspects de mon jeu.

FM : vous êtes arrivé très jeune en Allemagne. Avec le recul, est-ce que ce n'était pas un peu trop tôt ?

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LB : non, souvent je me dis que le football c'est comme ça. Je suis arrivé jeune en Europe, cela m'a permis de m'adapter plus vite. J'ai 22 ans et cela fait que j'ai deux ans de football européen derrière moi. Je me sens beaucoup plus adapté. Parfois, c'est vrai que je peux me dire que c'était peut-être un peu trop tôt pour faire le saut en Europe, mais cela a ses bénéfices et, par conséquent, j'ai déjà deux années d'expérience en Europe à un jeune âge.

FM : on a tendance à juger un peu tôt les jeunes joueurs et les prix des transferts augmentent. Est-ce que cela a pesé sur vos épaules à Dortmund (il a été acheté 15 M€, NDLR) ?

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LB : on ne pense pas à ça. Si à chaque fois on réfléchissait à cela, combien untel a coûté, ce serait un peu compliqué. Ce que je me dis, c'est que je dois rendre cette confiance, et cette confiance, c'est le prix payé pour moi. Je dois arriver à l'entraînement à l'heure, répondre présent quand il faut s'entraîner et aussi lors des matches pour aider au maximum mon équipe. Je dois aussi faire le maximum pour rendre cette confiance ou ce prix qu'ils ont payé pour moi.

FM : on compare souvent le mur jaune à la Bombonera, qu'en pensez-vous ?

LB : à Dortmund ? Je pense que l'atmosphère est incroyable. Il y a 83 000 personnes à chaque match. Mais, il est vrai que le type de soutien du public qu'on peut avoir là-bas est différent en Argentine ou à Marseille, ça reste un très beau stade avec un public qui chante aussi énormément et qui soutien aussi son équipe.

« C'est une fierté incroyable quand un coach comme lui dit cela »

FM : Pablo Longoria a aussi comparé Marseille à Boca Juniors...

LB : je pense exactement comme Pablo, je l'ai déjà dit : c'est très similaire à Boca, pas que pour le stade qui, pour moi, est l'un des meilleurs de France. Pour ce public, aussi, cette énergie qu'ils ont pour pousser. On a ici à Marseille, comme à Boca, même quand ça ne va pas lors des matches, ce public qui réussit à changer le match avec ce soutien. Ils t'obligent à donner plus, à rester plus concentré. L'adversaire ressent cette pression aussi. Il y a cette peur de l'adversaire quand il vient à la Bombonera. C'est très similaire, que ce soit Boca ou Marseille, quand on joue à l'extérieur, en France ou en Europe, il y a partout des supporters de l'OM, c'est incroyable. Ce sont deux clubs qui sont reconnus mondialement.

FM : quand vous arrivez à l'OM, on ne vous connaît pas bien en France, mais André Villas-Boas vous a fait de superbes compliments. Comment on prend cela alors que vous avez finalement peu joué en professionnel ?

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LB : c'est une fierté incroyable quand un coach comme lui dit cela. Cela m'a aussi donné cette envie de me surpasser, de tout donner à chaque fois pour lui et pour moi. C'est l'un de mes objectifs, essayer d'être l'un des meilleurs défenseurs. J'aimerais y arriver.

FM : l'année dernière, vous étiez seulement prêté à l'OM. À quel moment vous vous êtes dit que vous vouliez rester ?

LB : dès les premiers jours. J'ai beaucoup aimé la ville, le club aussi. Dès le début, je me suis senti comme à la maison. J'avais ce sentiment d'appartenance à l'OM dès les premiers jours. Je me suis dit que si tout allait bien, que je continuais à montrer un beau visage et que le club voulait me garder, je savais que je serais très bien ici. Les gens m'ont donné beaucoup de confiance. Les supporters bien sûr, mais aussi mes partenaires, tout le monde au club. Dès les premiers jours, j'ai eu envie de rester.

FM : ça fait un an que vous vous êtes installé ici, qu'appréciez-vous à Marseille ?

LB : quand j'étais en Allemagne, c'était très différent, notamment la mentalité. Ici, ça se rapproche beaucoup de la mentalité argentine, dans le football, dans la façon de vivre. J'adore la ville, il y a de très beaux endroits ici et le climat bien sûr, mais tout le monde doit déjà le savoir.

FM : quand vous êtes arrivé, vous aviez évoqué le rôle de Dario Benedetto dans votre venue. Regrettez-vous son départ l'été dernier ?

LB : oui, c'est un peu dommage pour moi. C'était un très bon ami en plus d'être un grand joueur. On faisait tout ensemble. Par exemple, en allant à l'entraînement, je préparais le maté quand lui conduisait ou inversement. C'était un peu difficile, c'est un Argentin et un ami, mais s'il se sent bien où il est (à Elche, NDLR). Je suis aussi content pour lui.

« Je pense commettre moins d'erreurs maintenant et qu'il y en aura de moins en moins avec le temps »

FM : on parle beaucoup de certaines erreurs que vous pouvez faire. Comment les expliquez-vous ?

LB : je pense que ce sont des erreurs que j'ai faites lors des premiers matches. Je le rappelle, même si on en a déjà parlé, j'avais peu de matches disputés en professionnel à Boca ou au Borussia Dortmund. C'est vrai que j'ai côtoyé de très grands joueurs, mais je n'avais pas cette compétition que j'ai eue tout de suite à Marseille, avec beaucoup de matches disputés. Oui, on pourrait dire qu'il y a eu ces petites erreurs de jeunesse. Mais j'ai travaillé et je travaille toujours dessus. Je pense commettre moins d'erreurs maintenant et qu'il y en aura de moins en moins avec le temps. Je continue de travailler sur cette concentration et de m'améliorer pour aider l'équipe au maximum.

FM : pensez-vous aussi que le fait d'avoir peu joué, d'être prêté et, finalement, un manque de stabilité personnelle, joue aussi sur cela ?

LB : oui, cela a joué aussi dans la tête. Le mental des joueurs de football est très important. Un joueur qui est concentré et heureux jouera toujours mieux. C'est vrai que c'était un des sujets qui me trottaient un petit peu dans la tête, mais je dois aussi savoir mettre cela de côté et penser au football. Ce sont des choses que j'ai apprises et qu'on apprend avec l'expérience. Il y avait bien sûr cette incertitude : allais-je rester à Marseille ou repartir dans mon club parce que je n'étais que prêté ? Ce sont des choses qui jouent, cela donne une pression supplémentaire, mais je pense avoir fait plutôt bien les choses, car je suis resté à Marseille, qui est le club où je voulais être.

FM : vous avez perdu un Argentin avec Dario Benedetto, mais vous en avez retrouvé un avec Jorge Sampaoli, qu'est-ce que cela a changé pour vous ?

LB : cela m'a beaucoup aidé. Il m'a aidé à comprendre mon positionnement sur le terrain et à gérer les différents moments d'une rencontre. Je pense que l'équipe et moi devons continuer à l'écouter. C'est un très bon entraîneur, il nous aide beaucoup. Cela m'a aidé à avoir plus de temps de jeu et beaucoup de confiance. C'est très important pour progresser.

« Je pense que Jorge a un peu révolutionné ce jeu de position »

FM : quelles sont les différences, dans le contenu de l'entraînement et le discours, entre André Villas-Boas et Jorge Sampaoli ?

LB : la philosophie de Jorge Sampaoli, c'est un pressing très haut, une relance courte et propre. Il veut construire depuis la défense. Mais, il y a surtout ce pressing très haut qu'il demande. Avec André Villas-Boas, il y avait aussi cette relance courte, il voulait qu'on ressorte le ballon proprement, mais par exemple, le contre-pressing était moins intense. On attendait plus à la perte de balle, c'était bien moins intensif qu'avec Jorge Sampaoli, qui demande cette intensité et plus d'agressivité. Ce sont deux très grands entraîneurs avec des qualités différentes. André Villas-Boas, on peut aussi parler de ses qualités de communication en dehors du terrain, parce qu'il parle plusieurs langues. Ce sont deux très bons coaches, mais qui sont très différents.

FM : quel regard portez-vous sur le jeu de position mis en place par Jorge Sampaoli ? Est-ce quelque chose qui vous parlait avant d'être sous ses ordres ?

LB : je pense que Jorge a un peu révolutionné ce jeu de position. Avec André Villas-Boas, on a essayé de le faire un petit peu avec ses relances propres, mais Jorge, dès son arrivée, a tout de suite appuyé sur le fait que les relances devaient être propres avec le moins de touches possibles dans notre camp pour arriver le plus vite possible dans le camp adverse et pour être le plus de temps possible dans le camp adverse. Il a aussi appuyé sur le fait qu'il fallait être très intenses dans les attaques et les contre-attaques. Je pense qu'il y a une différence prononcée avec André Villas-Boas. On est une équipe qui, peut-être, prend plus de risques, mais qui joue de mieux en mieux. Avec le temps, on va assimiler de plus en plus cette idée et ce sera encore mieux.

FM : l'OM était très spectaculaire en début de saison et l'est un peu moins ces dernières semaines. Est-ce que l'enchaînement des matches a changé la dynamique du groupe et le contenu des entraînements ?

LB : c'est vrai qu'on avait une très bonne équipe lors des premiers matches et on a peut-être baissé un peu le niveau ensuite. Il faut prendre en compte la fatigue quand on joue tous les trois jours. Il nous manque aussi peut-être la finition, bien mieux terminer nos occasions et d'être un petit peu plus solides derrière, de commettre moins d'erreurs défensives. On doit aussi continuer ce chemin, engranger le plus de points possible, car les équipes du haut de tableau perdent très peu de points. Si on veut rester dans ce wagon du haut de classement, ce qui est l'objectif, on doit continuer de gagner des matches. Il faut se reposer au maximum quand on le peut et continuer de se donner à 100% ensuite pour aider au maximum l'équipe.

FM : est-ce plus compliqué de travailler le projet de jeu du coach quand vous jouez tous les trois jours ?

LB : oui, quand on joue tous les trois jours, on a moins de temps pour travailler. C'est plus difficile de s'améliorer et de progresser. Mais nous ne sommes pas la seule équipe dans ce cas. On doit juste continuer sur cette lancée. On doit être un peu plus clinique dans cette finition et plus compact défensivement, pour être une équipe plus solide pour la fin du championnat.

« C'est le premier club en Europe où je suis bien adapté »

FM : est-ce que ce système favorise vos qualités ?

LB : personnellement, j'aime beaucoup cette façon de jouer, de défendre, qui peut changer au cours des matches. Je suis très à l'aise avec cela, même si je sais que pour certains autres postes, c'est peut-être un peu plus difficile. On doit continuer comme ça, je suis très à l'aise. Je vois que c'est un jeu avec beaucoup de passes. Je pense qu'on est bien en place sur le terrain. J'aime bien jouer dans cette formation.

FM : l'OM est le club où vous avez joué le plus de matches en tant que professionnel, qu'est ce qu'il représente pour vous ?

LB : cela représente beaucoup pour moi. C'est le premier club en Europe où je suis bien adapté, où je joue beaucoup. C'est un club qui me rappelle Boca Juniors, mon club de cœur, donc je vais tout faire pour rester le plus longtemps possible ici et rendre toute cette joie aux supporters et donner le meilleur pour ce club.

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