Droits TV : un scénario catastrophe à venir pour la LFP ?

Par Josué Cassé
4 min.
Le micro de Canal + @Maxppp

Le mardi 17 octobre prochain, la Ligue de Football Professionnel lancera officiellement l’appel d’offres pour l’ensemble des droits de diffusion de la Ligue 1 pour la période 2024-2029. Un enjeu majeur pour son président Vincent Labrune qui espère toujours atteindre la barre du milliard. Pourtant, l’instance n’est pas à l’abri d’un scénario cauchemardesque…

Le début de semaine s’annonce décisif pour l’avenir de la Ligue 1. Lundi, sur les coups de 10 heures et dans un bunker ultra sécurisé, la Ligue de Football Professionnel va, en effet, recevoir les offres qualitatives puis financières pour les droits TV du championnat de France avant de trancher définitivement ce mardi 17 octobre. Après le fiasco Mediapro et la rupture annoncée entre l’instance et Canal +, Vincent Labrune, président de la LFP, peut cependant craindre le pire, lui qui espère toujours atteindre la barre symbolique du milliard d’euros. Loin de ce rêve, l’ancien boss de l’OM pourrait, en effet, vivre un scénario catastrophe comme le rappelle Le Parisien dans son édition du jour.

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Le cauchemar après le rêve du milliard ?

Bien décidée à simplifier les choses pour les candidats potentiels, la LFP a décidé de proposer deux packages. D’un côté le meilleur de la Ligue 1 et de l’autre, les autres matches. Dans le lot 1, on retrouve ainsi le choix 1 (dimanche 21h), le choix 2 (samedi 21h) et le choix 4 (samedi 17h). Le lot 2 est lui composé des choix 3 (vendredi 20h45) et des autres rencontres restantes (5, 6, 7, 8 et 9). Par ailleurs, la Ligue a fixé des prix plancher (530 millions d’euros pour le lot 1 et ses trois meilleurs matches de chaque journée et 270 millions d’euros pour le lot 2 et les six matchs restants). Oui mais voilà, à quelques heures de ce rendez-vous tant attendu, la possibilité qu’aucune offre ne soit satisfaisante est réelle. «Par le passé, les appels d’offres n’ont jamais été infructueux mais cette fois-ci, tout le marché a intérêt à ce que ça se solde de gré au gré», explique, en ce sens un ancien dirigeant de la Ligue.

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Un gré à gré, c’est à dire des négociations en direct entre la Ligue et les diffuseurs, qui devrait alors considérablement réduire le montant espéré. Un scénario que pourrait notamment privilégier Canal +. La chaîne cryptée avait d’ailleurs récemment dénoncé les règles édictées par la Ligue et les sommes astronomiques en jeu. Dans un courrier envoyé le 25 septembre au dirigeant du football français, le PDG de Canal Maxime Saada confiait d’ailleurs qu’il passerait son tour. «Vous n’avez eu de cesse de pénaliser Canal+ dans l’exploitation de ses droits, en particulier en matière de programmation, au détriment de nos abonnés et en donnant le sentiment à toutes nos équipes qu’Amazon était systématiquement privilégié. Faute de compensation du préjudice subi par Canal+ et compte tenu de l’absence totale de transparence de votre nouveau processus d’attribution, il apparaît dès lors clairement que les conditions ne sont aujourd’hui pas réunies pour que le groupe Canal+ dépose une offre les 16 et 17 octobre. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, Cher Vincent, l’expression de mes salutations distinguées».

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Canal + s’agace, Amazon discret, BeIN et DAZN en embuscade ?

Un véritable tremblement de terre puisque Canal + a toujours diffusé, depuis 1984, des rencontres de la première division du championnat de France, faisant de la Ligue 1 l’un de ses principaux arguments de vente auprès de ses abonnés. Pour autant, Le Parisien rappelle également que la chaîne cryptée dispose d’un sacré avantage en étant distributeur de plusieurs acteurs potentiels de cet appel d’offres (BeIN, DAZN voire Apple). Dès lors, sans avoir besoin d’investir, Canal + pourrait proposer la L1 sur ses canaux. Soucieuse de ses finances après avoir déboursé des sommes importantes pour récupérer la Ligue des champions, le Top 14, la Premier League ou encore la Formule 1, la chaîne cryptée pense, par ailleurs, qu’Amazon, actuel diffuseur de la Ligue 1, n’est pas prêt «à faire main basse sur l’ensemble». «Je ne crois pas qu’Amazon qui, selon nos estimations, ne dépasse pas le 1,5 million d’abonnés à son Pass Ligue et perd 130 millions d’euros par saison, achète tout le championnat», ajoutait, à ce titre, Philippe Bailly, président de NPA Conseil et expert des médias.

Discret, Amazon laisse donc planer le doute et place la LFP dans une situation inconfortable. Un son de cloche similaire pour Netflix, Disney + ou encore Apple TV +, qui n’ont pas répondu aux récents appels du pied de la Serie A. Seront-ils candidats à cet appel d’offres ? Diffuseront-ils la Ligue 1 à l’étranger, à l’heure où la LFP espère aussi une explosion du prix de ses droits internationaux. Rien n’est moins sûr… Enfin, BeIN Sports et DAZN restent également en embuscade. Si un connaisseur du marché cité par Le Parisien ne voit pas «BeIN abandonner le foot français et rentrer au Qatar», DAZN nourrit de son côté de grandes ambitions pour sa nouvelle plateforme exclusivement dédiée au sport. Une chose est sûre, à la veille du dépôt des offres, le suspense est total et la partie d’échecs s’annonce très relevée. Un scénario qui ne semble, aujourd’hui, pas faire les affaires de la LFP…

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