Autriche - Turquie : les notes du match

La Turquie a obtenu son ticket pour les quarts en venant à bout de l’Autriche, avec un peu de réussite. En bonne partie grâce à Merih Demiral, auteur d’un doublé.

Par La Rédaction FM
10 min.
Merih Demiral célèbre un de ses buts contre l'Autriche à l'Euro 2024 @Maxppp

Le dernier 8e de finale de cet Euro 2024 opposaient l’Autriche à la Turquie pour une rencontre très ouverte sur le papier. Emmenés par Arnautovic, Sabitzer et Laimer, les hommes de Ralf Rangnick partaient peut-être une toute petite pièce d’avance. Et encore… Ils ont surtout dominé leur poule dans laquelle se trouvaient la France et les Pays-Bas. L’équipe au Croissant-Etoilé présentait elle aussi quelques arguments intéressants, à commencer par Adra Güler et Orkun Kocku, mais elle était également sans son maitre à jouer Hakan Calhanoglu et Samet Akaydin, suspendus.

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Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour confirmer la dynamique turque. Sur le premier corner de la rencontre tiré dès la première minute par Güler, la défense autrichienne panique. Posch dégage sur Baumgnartner, obligeant Penz à une parade maladroite sur sa ligne que Demiral expédie au fond (0-1, 1e). Cueillie à froid, l’Autriche ne tardait pas à réagir, à l’image de la frappe croisée hors cadre de Baumgartner (3e), puis sur ce corner (6e). Les deux équipes mettaient beaucoup d’intensité dans cette première demi-heure animée, à défaut d’être brillante.

La leçon de réalisme turque

Le physique et les duels prenaient le pas sur le jeu, obligeant l’arbitre de la rencontre Artur Soares Dias à sévir (3 avertissements dès la première période). Seul Baumgartner se signalait une dernière fois avant la pause (45e). Conscient que son équipe devait mieux faire, Rangnick opérait deux changements avec les entrées de Gregoritsch et Prass, qui faisaient du bien. Malheureusement pour la Das Team, le manque de réussite d’Arnautovic face au but venait s’en mêler, à moins que ça ne soit la belle sortie de Günok, c’est selon. A l’inverse, le réalisme était maximal chez les ouailles de Montella.

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On prenait les mêmes pour recommencer avec Demiral qui sautait plus haut que tout le monde pour envoyer ce corner au premier poteau, s’offrir un doublé et le break (0-2, 59e). Dos au mur, l’Autriche continuait d’y croire dans cette dernière demi-heure, surtout sur un corner de Sabitzer, Gregoritsch redonnait espoir aux siens. Ces derniers faisaient le siège du but turc, sans se procurer de réelles situations non plus face à une défense qui renvoyait tous les ballons traînant dans sa surface. Seul Baumgartner a bien failli emmener tout le monde en prolongation sans cet arrêt impressionnant de Günok (90e+4e). C’est bien la Turquie qui file en quarts de finale de l’Euro contre les Pays-Bas.

L’homme du match : Demiral (8,5) : si la Turquie a eu du mal devant, elle a pu compter sur un Demiral létal dans la surface adverse et auteur d’un doublé. La rencontre a très bien démarré pour le défenseur d’Al-Ahli, qui, attentif dans la surface, a fait trembler les filets dès la deuxième minute de jeu. Rebelotte en deuxième période avec un joli coup de casque pour le deuxième but de son équipe. Défensivement, il a aussi réalisé quelques interventions importantes dans sa surface, dans le jeu aérien notamment, malgré quelques approximations en début de deuxième période.

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Autriche

- Pentz (4) : il n’est pas exempt de tout reproche sur l’ouverture du score turque (2e), ni sur le deuxième but (59e). Son mètre 82 l’a gêné sur les corners, où il n’a pas réussi à s’imposer et rassurer sa défense. Sauf qu’il s’agit des seules véritables occasions de la Turquie. Un aspect décisif de la rencontre.

- Posch (5) : le latéral de Bologne contre le renvoi de Baumgartner sur l’ouverture du score turque (2e), comme un symbole de son début de match : maladroit. Des passes et contrôles hasardeux, des interventions litigieuses, Posch a eu du mal à entrer dans son huitième de finale. Il s’est repris en seconde période avec plus de fermeté derrière, et de technicité. Il est l’auteur d’une belle passe masquée pour Arnautovic au retour des vestiaires, pour ce qui sera la plus grosse occasion autrichienne avant la réduction du score.

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- Danso (5) : le Lensois est battu dans les airs par Demiral (59e) sur le deuxième but turc. Bousculé par Yilmaz, il n’a jamais été en position de supériorité face à son adversaire direct. Plus à l’aise dans la lecture du jeu, qui lui a permis de faire quelques interventions décisives.

- Lienhart (5,5) : le défenseur de Fribourg a démarré sa rencontre par une grosse occasion sur corner, mais son coup de tête est passé au-dessus du cadre. Ses relances ont permis de casser des lignes. Défensivement, il s’est montré très agressif sur le porteur du ballon, parfois trop. Remplacé par Wöber (65e).

- Mwene (4) : positionné à gauche, le droitier a eu du mal à se projeter avec son mauvais pied. Il a également eu du mal à positionner son corps en défense, souvent dépassé par la vitesse des offensifs turcs. Remplacé à la pause par Prass (5,5). Grâce à son pied gauche, il a permis de fluidifier le jeu de son équipe. Ses transmission n’ont pas toujours été précises.

- Seiwald (5,5) : l’homme de l’ombre de l’Autriche et de Leipzig a encore eu un abattage très important sur le terrain ce soir. Travailleur infatigable, il était au four et au moulin. Moins en vue en seconde période, où Güler a parfois pris le dessus.

- Laimer (4,5) : mal entré dans son match, où le rythme de celui-ci l’a dépassé, Laimer est monté en régime au fur et à mesure de la rencontre, mais son impact est trop minime pour insuffler un nouveau élan à son équipe. Remplacé par Grillitsch (65e).

- Schmid (4,5) : l’ailier du Werder Brême est resté dans son couloir, en apportant par ses centres, plutôt dangereux. En revanche, il n’est pas beaucoup sorti de sa zone, ne donnant que peu de solutions à ses coéquipiers. Il est sorti à la pause, remplacé par Gregoritsch (6). Il a imposé son physique dans la surface adverse, et il a été récompensé par un but sur corner (66e). Son jeu de tête a été important sur les centres.

- Baumgartner (6) : son début de match est assez spécial. Il est malheureux d’entrée, en repoussant le corner sur Posch, profitant à Demiral qui ouvre le score (2e), avant de répondre à cela par deux grosses occasions (3e, 5e). Positionné en meneur de jeu, il a été dans les bons coups autrichiens, en étant le fer de lance des contre-attaques, obligeant les Turcs, à plusieurs reprises, à faire faute pour l’empêcher d’amener le danger. Dans un rôle plus latéral avec l’entrée de Gregoritsch, il a eu plusieurs occasions, notamment dans les dernières secondes, mais il lui manque la cerise sur le gâteau : être décisif.

- Sabitzer (5) : moins à l’aise dans son rôle d’excentré, on l’a senti gêné par son poste. Attiré par l’axe, il a souvent repiqué pour combiner avec ses coéquipiers et trouver des ouvertures pour ses compères en attaque. Sa qualité de centre a servi en fin de match mais aussi sur corner, amenant la réduction du score.

- Arnautovic (3) : match compliqué pour le capitaine autrichien. Assez discret, il a eu du déchet dans son jeu dos au but. Il a eu un rôle plus libre dans le second acte après l’entrée de Gregortisch, sans plus de succès. Il a manqué un face-à-face décisif (51e) qui aurait pu modifier le visage de la rencontre.

Turquie

- Günok (7) : difficile de juger la prestation du portier de la Turquie, assez peu sollicité au final. Il s’offre une grosse sortie sur Arnautovic (51e) par exemple, empêchant les Autrichiens d’égaliser. Sur le but de Michael Gregoritsch, il ne peut pas faire grand chose car il est battu à bout portant. Il sort une parade exceptionnelle sur sa ligne à la 90e+4 devant Christoph Baumgartner qui permet à son équipe de se qualifier en quarts. Un arrêt qui booste sa note, forcément !

- Müldür (5,5) : côté droit de la défense, il a plutôt bien tenu son rang. Il n’a pratiquement jamais été battu par les joueurs qu’il avait en face, et a donc été satisfaisant sur le plan défensif, jouant assez bas et assez collé aux joueurs axiaux. En revanche, contrairement à son coéquipier Kadioglu, son apport offensif a été inexistant, mais ce n’était peut-être pas ce que lui demandait son coach ce soir.

- Ayhan (6) : le capitaine turc a été assez bon dans cette défense à trois alignée par Vincenzo Montella. Il a réussi à écarter le danger de sa surface à plusieurs reprises, surtout quand l’Autriche a dû passer la seconde et attaquer plus sérieusement. Il a aussi été plutôt bon et intelligent à la relance.

- Demiral (8,5) : voir ci-dessus.

- Bardakci (6) : le défenseur axial gauche de la Turquie a été auteur d’une prestation correcte. Surtout en deuxième période d’ailleurs, lorsque les Autrichiens ont multiplié les assauts. Il a été l’auteur de plusieurs interceptions dans sa surface et a coupé plusieurs offensives autrichiennes sur le flanc gauche de la Turquie. Il a aussi réalisé quelques bonnes interventions dans le jeu aérien face à Arnautovic.

- Kadioglu (6,5) : le latéral gauche ottoman a rendu une copie très satisfaisante. Il s’est beaucoup proposé sur son flanc, contribuant beaucoup à la construction du jeu de son équipe et montrant qu’il a une sacrée qualité technique. Il nous a aussi offert plusieurs débordements sur son côté, venant prêter main forte aux joueurs offensifs et prenant le meilleur sur ses vis à vis à plusieurs reprises.

- Yüksek (5) : dans l’entrejeu, il a énormément ratissé et a d’ailleurs écopé d’un jaune qui le privera des quarts. Il a gagné quelques duels et a été plutôt bon dans les tâches défensives, mais il a aussi été assez peu influent dans le jeu de son équipe, subissant beaucoup et n’étant que très peu participatif comme en témoignent ses 35 ballons touchés en 56 minutes. Salih Özcan a pris sa place à la 56e et a surtout dû défendre.

- Köckü (5) : très attendu, le joueur a cependant continué sur la dynamique assez négative de sa saison à Benfica. Pas foncièrement mauvais, mais en-dessous de ce qu’il peut produire. Il a perdu trop de ballons au milieu, ne faisant clairement pas étalage de la vision et de la créativité qu’il a l’habitude de montrer. Son équipe en a clairement souffert, puisqu’il n’a pas réussi à fluidifier le jeu ni à porter le cuir vers l’avant. Même s’il est vrai qu’il jouait un peu plus bas que d’habitude et qu’il a été utile défensivement. Sorti touché, remplacé par İrfan Can Kahveci à la 83e.

- Güler (6,5) : la pépite du Real Madrid a joué dans une position assez axiale. Il s’est proposé et a tenté, mais ce positionnement peu optimal pour exploiter ses qualités du mieux possible l’a handicapé. Mais quand il a eu le ballon, il a su le bonifier. Il tire aussi les deux corners qui sont à l’origine des deux buts de Demiral, avec le deuxième qui est une belle passe décisive pour son défenseur. Le Merengue a été remplacé par Kerem Aktürkoğlu à la 78e, auteur d’une entrée anecdotique.

- Yildiz (4) : le Turinois, côté gauche de l’attaque, a vécu une première période compliquée. Il n’a pas eu énormément de situations pour faire des différences balle au pied comme il aime si bien le faire et a fait beaucoup d’efforts sur le plan défensif. Et lorsqu’il a eu le cuir entre les pieds, il n’a pas réussi à en faire grand chose. Plutôt éteint. Okay Yokuşlu a pris sa place à la 78e pour apporter un peu de muscle au milieu.

- Yilmaz (4) : l’attaquant de 24 ans a beaucoup dézoné, et on a vu sa crête péroxydée se balader un peu partout sur le front de l’attaque, passant de l’axe au côté droit et ainsi de suite, s’aventurant même à gauche par moments. Mais il a traversé la rencontre sans peine ni gloire, n’ayant aucune vraie occasion avant cette situation à la 90e+4 et n’étant pas en mesure de faire des différences. Pas forcément de sa faute, puisque ses partenaires ne l’ont pas aidé, ne lui offrant que peu de ballons intéressants.

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