Bundesliga

Un mercato payant, des cadres en feu : le Bayern Munich peut-il tout rafler ?

Leader incontesté de Bundesliga, le Bayern Munich entend bien marquer cette saison de son empreinte. Et pas seulement en Allemagne.

Par Matthieu Margueritte
4 min.

Dans le très haut niveau, les meilleurs n’ont jamais le droit à l’erreur. Ça, les joueurs du Bayern Munich le savent plus que jamais. Privés de titre national depuis deux saisons par le Borussia Dortmund, les hommes de Jupp Heynckes restent également sur deux défaites en trois finales de Ligue des Champions (2010 et 2012). Un constat qui agace en coulisse. Résultat : les dirigeants bavarois ont décidé, dans un premier temps, de mettre le paquet sur le marché des transferts en déboursant pas moins de 70 M€, dont 40 M€ pour exploser le record de la recrue la plus chère de l’histoire de la Bundesliga désormais détenu par l’Espagnol Javi Martinez.

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Priés de mieux faire cette saison, les partenaires de Franck Ribéry se sont exécutés. Leader de son championnat avec pas moins de neuf points d’avance sur le Borussia Dortmund, le Bayern Munich affiche des statistiques impressionnantes. Après une série de huit succès lors de leurs huit premiers matches, les Munichois affichent aujourd’hui une feuille de route de grande qualité, à savoir 11 victoires (1 nul et 1 défaite) en 13 matches, 38 buts inscrits et seulement 5 encaissés. Soit la deuxième meilleure attaque (derrière les 43 buts du Barça) et la meilleure défense des cinq grands championnats européens. Sur la scène européenne, hormis un couac sur la pelouse du BATE Borisov (défaite 3-1), le Bayern a déjà validé son ticket pour les huitièmes de finale et pointe au cinquième rang des meilleures forces de frappe de la Ligue des Champions (12 réalisations), à un but des leaders. Un constat qui en impose.

Un mercato qui porte ses fruits

Pour expliquer cet excellent premier tiers de saison, deux facteurs se distinguent. D’une part, le début d’exercice canon des cadres de l’équipe. Deuxième meilleur passeur de Bundesliga (6 offrandes), Franck Ribéry (4 buts) continue de répondre présent, tout comme le jeune Tony Kroos qui fait déjà mieux que l’an passé (5 buts, 5 passes décisives). Tout ça sans oublier le grand retour de Thomas Müller. Révélation du Mondial 2010, l’Allemand a vécu un exercice 2011/2012 sans grand relief. Cette année, changement de décor. Co-meilleur passeur de son club avec Ribéry, l’international germanique est également le deuxième meilleur artilleur du Bayern (7 réalisations) et a déjà égalé son total de la saison passée.

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Enfin, après 70 M€ déboursés cet été en termes de recrues, Munich dispose d’un banc nettement plus fourni. Et si Javi Martinez et Xherdan Shaqiri ont mis ou mettent du temps pour s’imposer dans le onze type, l’Espagnol (1 but, 2 passes décisives) et le Suisse (2 passes décisives) montent clairement en puissance. Et que dire du Croate Mario Mandzukic ? Arrivé en provenance de Wolfsburg contre 13 M€, ce dernier a parfaitement su pallier l’absence (sur blessure) de Mario Gomez. Auteur de 9 buts en 12 rencontres, il est d’ailleurs co-meilleur buteur de la Bundesliga. Enfin, en défense, le Brésilien Dante Bonfim s’est quant à lui immédiatement imposé comme un titulaire et sert souvent de rampe de lancement grâce à ses relances. Bref, le Bayern a su faire de bonnes pioches.

Mais le Bayern ne serait pas le Bayern sans les critiques, même venues de l’intérieur. Tenu en échec à Nuremberg (1-1) et à Valence (1-1), le club allemand a vu Karl-Heinz Rummenigge tirer (déjà) la sonnette d’alarme. « Nous devons nous réveiller et ne pas reproduire ce qu’il nous est arrivé la saison dernière. » Résultat : Hanovre en a pris cinq à l’Allianz Arena ce week-end (5-0). Une réaction qui a plu au dirigeant bavarois. « C’était important de voir l’équipe réagir parce que nous entrons dans une semaine décisive. » À une semaine du choc face au Borussia Dortmund, le vice-champion d’Europe arrive donc comme un train lancé. Et si une victoire contre le champion en titre le rendrait presque inarrêtable en championnat, l’objectif numéro un du Bayern reste un succès continental. Un but que le géant de Bavière peut largement atteindre, mais qui reste très fragile. « Nous pouvons parler de discours de crise quand l’un de nous parle avec des mots négatifs, ce qui fait que la presse évoque une crise », avait répliqué Franz Beckenbauer à Rummenigge. Doté d’un effectif plus costaud, le Bayern saura-t-il se montrer également solide mentalement pour confirmer son début de saison canon ?

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