Euro 2024 : l’Autriche peut-elle réellement bousculer la hiérarchie ?

Par Victor Garlan
5 min.
Marcel Sabitzer @Maxppp

Au pied du mur suite à sa défaite inaugurale face à la France, l’Autriche a créé la sensation en terminant à la première place du groupe D grâce à des succès probants face à la Pologne et aux Pays-Bas. Revancharde, la "Das Team" a prouvé qu’elle était en capacité de renverser ses adversaires dans cet Euro.

Incontestablement l’une des belles surprises de ce début d’Euro 2024. À l’occasion de la 3e et dernière journée de la phase de poules, l’Autriche croisait le fer avec les Pays-Bas, mercredi soir. À l’Olympiastadion de Berlin, les deux équipes ont livré un beau spectacle dans une rencontre complètement folle marquée par de nombreux rebondissements. Finalement, c’est la Das Team qui a remporté la guerre des nerfs face à une équipe néerlandaise fébrile et inquiétante défensivement (2-3). Non seulement les Burschen ont grillé la politesse en terminant à la première place du groupe D devant des Français et des Néerlandais annoncés aux prémices de la compétition comme les principaux favoris, mais les Autrichiens se sont assurés un avenir dans le tournoi plus serein en basculant dans la partie de tableau la moins encombrée, au détriment des Bleus, tenus en échec par la Pologne dans le même temps (1-1).

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Un mental à toute épreuve et un effectif pleinement impliqué !

Pourtant, tout avait très mal débutée pour l’Autriche. Pour son entrée en lice, la sélection emmenée par Ralf Rangnick s’est incliné de peu face à l’équipe de France (0-1), à cause notamment d’un but contre son camp du malheureux Maximilian Wöber. Si dès lors, de nombreux observateurs ne donnaient pas cher de la peau des Burschen, ces derniers ont déjoué tous les pronostics. En ballottage défavorable après leur défaite inaugurale, les Burschen se sont totalement relancés en s’offrant le scalp de la Pologne malgré le retour aux affaires de Robert Lewandowski (3-1). Revigorée par cette victoire, l’Autriche a confirmé sa montée en puissance en battant les Pays-Bas de fort belle manière. Entreprenants à l’image d’un Alexandre Prass très inspiré dans son couloir pour pousser Donyell Malen à la faute, les Autrichiens ont fait preuve d’agressivité et ont montré une belle capacité de réaction après avoir été repris par deux fois au score à l’image de Romano Schmid.

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Symbole de la résilience de son équipe, le milieu offensif du Werder Brême, qui ne comptait à ce jour qu’une poignée de secondes disputées contre la France et quelques minutes contre la Pologne à son actif, a permis aux siens de reprendre l’avantage d’un coup de tête ravageur, et ce, malgré son 1,68m. Dans le sillage du joueur du 24 ans, auteur de son premier but en sélection, Marcel Sabitzer a définitivement refroidi les ardeurs néerlandaises. Impressionnant dans l’entrejeu et doté d’un sens du placement hors du commun pour se faire oublier par les défenseurs adverses, le milieu de terrain du Borussia Dortmund a été récompensé de ses efforts en inscrivant le but de la victoire dans les dix dernières minutes, son premier dans le tournoi. Une belle manière pour le joueur de 30 ans qu’il a fait une croix sur la terrible désillusion vécue à Wembley en Ligue des Champions.

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L’Autriche au rendez-vous des 8es de finale ? Tout sauf une anomalie !

C’est ailleurs en marge de cette finale perdue contre le Real Madrid que l’ancien joueur du Bayern Munich et de Manchester United avait annoncé en accord avec son sélectionneur qu’il ne participerait pas au match amical de l’Autriche face à la Suisse début juin, indiquant qu’il avait besoin de faire une pause pour récupérer mentalement. «Nous sommes des athlètes professionnels, mais aussi des personnes. Vous ne pouvez pas cacher ou réprimer vos sentiments. Tous ceux qui m’ont vu après le match savent ce que cela m’a fait», déclarait à l’époque le natif de Wels devant la presse. Elu homme du match par l’UEFA contre la Pologne, Marcel Sabitzer respire la confiance absolue au sein d’une sélection autrichienne audacieuse qui embrasse parfaitement les principes de jeu inculqués par son sélectionneur, Ralf Rangnick. Grand artisan du renouveau autrichien, le technicien de 65 ans a d’ores et déjà démontré que sa «Das Team» avait franchi un nouveau cap à l’image de son parcours lors de la phase de poules.

«Si vous aviez parié sur notre victoire et sur une défaite de la France, vous seriez un homme ou une femme très riche», souriait le natif de Backnang avant d’ajouter : «Mais c’est ce qu’il y a de bien dans le football et nous avons été récompensés par une performance formidable de mes joueurs. Nous avons commencé le tournoi par une défaite 1-0 avec un but contre son camp contre la France, et si vous connaissez la pression que nous avons eue contre la Pologne quand nous savions que nous devions gagner pour avoir une chance réaliste de nous qualifier, alors terminer en tête du groupe est incroyable.» Bien qu’ambitieux, Ralf Rangnick n’en demeure pas moins mesuré à l’heure d’aborder la suite de la compétition. «J’ai déjà dit il y a des mois que je ne pense pas qu’il soit très probable de gagner l’Euro. Si quelqu’un me demande si je l’exclurais complètement, je dis que ce n’est toujours pas très probable, mais les gars veulent aller aussi loin que possible et nous y allons étape par étape», a-t-il déclaré en conférence de presse.

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Surprenante en phase de groupes, l’Autriche devra désormais se défaire de la Turquie, qualifiée pour les huitièmes de finale à la faveur d’une victoire face à la Tchéquie (2-1). Un adversaire que connaît bien l’Autriche puisque les deux sélections s’étaient affrontées lors de la dernière trêve internationale. Le 26 mars dernier, cette confrontation avait largement tourné en la faveur des hommes de Ralf Rangnick (6-1). Mais pour Florian Grilitsch, il n’est pas question de se voir trop beau. «Je ne pense pas que le tournoi recommence maintenant. C’est une nouvelle situation dans les matchs à élimination directe. C’est tout ou rien et la pression est différente. Nous voulons gagner contre les Turcs, nous voulons passer au tour suivant. Nous voulons aussi être performants comme nous l’avons été récemment, et comme nous l’avons été au cours des mois précédents. Nous savons que tout allait dans notre sens lors du 6-1 contre la Turquie en mars, y compris en terme de dynamique. Beaucoup de choses étaient alignées mais nous ne nous laisserons pas distraire par cela», a assuré le joueur d’Hoffenheim. Une chose est certaine, l’Autriche rêve d’aller le plus loin possible dans ce championnat d’Europe.

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