Sur la pelouse de la Bozsik Aréna, l’équipe de France a assuré l’essentiel en s’imposant facilement face à Israël (4-1). En contrôle, les Bleus, surpris sur la seule réelle occasion israélienne, confortent ainsi leur deuxième place dans le groupe 2. Un match où Eduardo Camavinga a particulièrement brillé.
Deuxième du classement du groupe 2 de la Ligue A, l’équipe de France affrontait ce soir le dernier de la poule, Israël. Battus par l’Italie (1-3), mais vainqueurs de la Belgique (2-0), les hommes de Didier Deschamps ne devaient pas rater l’occasion de prendre des points face à l’adversaire le plus faible du groupe. Néanmoins, les Bleus se retrouvaient dans une configuration inédite depuis dix ans, privés de Kylian Mbappé (laissé à disposition du Real Madrid) et d’Antoine Griezmann (retraite internationale). Dans ce match délocalisé en Hongrie pour les raisons géopolitiques que l’on connaît, DD débarquait avec un onze de départ plutôt séduisant sur le papier malgré les absents de marque.
Avec du classique en défense (Maignan, Koundé, Konaté, Saliba, Hernandez), un duo merengue à la récupération (Camavinga, Tchouameni) et un secteur offensif très fourni (Dembélé, Olise, Nkunku et Kolo Muani). Tout a parfaitement commencé pour les vice-champions du monde en titre. Sur une frappe de Camavinga, Glazer s’est complètement troué, offrant l’ouverture du score aux Français (7e, 0-1). Une énorme boulette pour commencer son festin, la France n’en demandait pas tant. Très remuant sur son côté droit, Dembélé a ensuite eu l’occasion d’apporter le danger devant le but adverse en trois minutes. La première fois après un festival de dribbles connus par une frappe non cadrée (12e). Et la deuxième sur un centre dangereux dégagé par Feingold (15e). Dominateurs, les Français passaient une soirée tranquille avant de se faire surprendre sur la première action de but israélienne conclue par une tête bien placée de Gandelman (1-1, 24e).
Des Bleus efficaces !
De quoi redouter le match piège ? Quatre minutes plus tard, Christopher Nkunku s’offrait son premier but en bleu après s’être joué de trois défenseurs et redonnait l’avantage aux siens (2-1, 28e). Dans la foulée, Dembélé, encore lui, distillait un nouveau centre qui força Feiglod à dégager une nouvelle fois en catastrophe en corner (32e). Au retour des vestiaires, les Tricolores restaient maîtres du cuir, mais le match devenait de plus en plus pénible à suivre. La faute à un stade neutre sans ambiance, mais surtout à un paquet de déchets techniques des deux côtés. À la mi-temps, Didier Deschamps faisait la grimace et n’hésitait pas à donner quelques conseils à Michael Olise, peu en vue dans l’axe de l’attaque française. Difficile dans ces conditions de se mettre quelque chose sous la dent à part une frappe de Dembélé pleine axe captée sans souci par Glazer (63e).
À vingt minutes du terme, Deschamps tentait d’injecter du sang neuf avec l’entrée de Bradley Barcola, Youssouf Fofana et Mattéo Guendouzi. Mais pas de quoi insuffler un réel impact dans le jeu tricolore dans l’immédiat, même si Gropper a dû se jeter pour éviter qu’un tir de Tchouameni à l’entrée de la surface ne finisse dans ses buts (85e). Cette avance minime laissait toutefois les Bleus sous la menace d’un match nul, rendant la fin de match crispante. Heureusement pour les Bleus, les entrants ont fini par faire la différence en fin de match. Barcola a été à l’origine de l’action ayant mené au but de Mattéo Guendouzi (3-1, 87e), puis ce fut au tour de l’ancien Marseillais de se muer en passeur décisif pour le Parisien (4-1, 89e). Grâce à ce succès scellé en fin de partie, la France profite du match nul de l’Italie face à la Belgique pour revenir à un petit point des Transalpins avant d’aller défier les Diables Rouges lundi prochain.
- L’homme du match : Eduardo Camavinga (8) : aligné dans l’entrejeu tricolore, le Merengue n’a pas tardé avant de se mettre en évidence. Profitant d’une énorme bourde du portier israélien, il ouvrait le score sur une frappe pourtant assez neutre (7e). Très actif, juste techniquement et autoritaire dans le duel, il était cependant averti pour un excès d’engagement (18e). Pas de quoi freiner ses ardeurs. Dans un grand soir, il a constamment brillé des deux côtés du terrain. Précis dans l’orientation du jeu, passeur décisif sur le but de Nkunku et dans tous les bons coups, le numéro 6 français était tout simplement inarrêtable pour des Israéliens dépassés par son talent. Taille patron. Remplacé par Fofana (70e), auteur d’une entrée très rassurante.
Israël
Israël
- Glazer © (2,5) : il plombe son équipe dès la 6e minute avec cette intervention totalement manquée sur l’ouverture du score d’Eduardo Camavinga. Il s’incline une deuxième fois face à Nkunku (28e). Sans l’intervention de ses défenseurs (15e, 32e), le score aurait pu s’aggraver dans le premier acte. Après la belle action collective des Français, il capte le ballon juste devant Kolo Muani (59e). Il capte ensuite le ballon sur la frappe de Dembélé (63e). En fin de rencontre, il est battu par Guendouzi (87e), puis Barcola (89e), après deux contre-attaques.
- Feingold (3,5) : si le jeune défenseur de 20 ans est intervenu à deux reprises, devant Kolo Muani (15e) et Nkunku (32e) pour les empêcher de marquer, il se fait mystifier par Nkunku, avec de la réussite, sur le second but français, alors que ce dernier est dos au but au départ de l’action (28e). Un match où il aura plus globalement souffert.
- Nachmias (4,5) : le défenseur central du Maccabi Tel Aviv a répondu présent défensivement, notamment dans le domaine aérien. Il a été bien aidé par un Randal Kolo Muani, auteur d’une performance insuffisante.
- Baltaxa (4,5) : il a répondu physiquement à la vitesse des joueurs offensifs français, en remportant surtout sept duels au sol sur huit. Il s’est également permis quelques dégagements dans sa surface pour soulager sa défense. Un match sérieux malgré la physionomie de cette rencontre.
- Abada (3) : en première période, il a été dépassé par les montées de Théo Hernandez, dans le dos de Christopher Nkunku. Dans le second acte, il a dû affronter un Ousmane Dembélé très en jambes ce soir et n’a jamais réussi à prendre le dessus face au joueur du Paris Saint-Germain.
- Jaber (4) : contrairement à Fani, il a davantage tiré son épingle du jeu en seconde période, puisque la France avait clairement baissé son rythme. Il termine la rencontre avec six duels remportés et huit ballons récupérés. Mais comme l’intégralité de ses coéquipiers, il était en difficulté dans la création. Remplacé par Denny Gropper (76e).
- Fani (3,5) : en début de première période, le milieu d’1,64m a tenté d’organiser le jeu israélien, mais il a été constamment suivi par Camavinga, qui ne lui a pas laissé faire ce qu’il souhaitait avec le ballon. Remplacé par Ethane Azoulay (67e), lui aussi en grande souffrance face à l’impact du milieu de terrain français.
- Haziza (3) : que ce soit offensivement, dans ses projections, ou défensivement, pour contrer les montées de Koundé ou les accélérations de Dembélé, le piston gauche du Maccabi Haïfa a été en grande difficulté ce soir. Remplacé par Dan Biton (76e).
- Gandelman (4,5) : un seul tir pour Israël en première période et un but. La faute à un oubli de Saliba alors que le joueur de La Gantoise était dans son dos, puis à une belle tête qui bat Maignan (24e). Une éclaircie dans ce match où son équipe a globalement été transparente offensivement. Remplacé par Dor Peretz (62e), trop peu impactant.
- Gloukh (3) : sa passe décisive pour Gandelman sur l’égalisation israélienne (24e) est la seule action à retenir de sa rencontre ce soir. Il a ensuite été dans l’incapacité de remporter le moindre duel et a disparu de la rencontre.
- Baribo (2,5) : l’avant-centre a été l’auteur d’une prestation neutre. S’il n’a perdu qu’un ballon sur l’intégralité de la rencontre, il n’a pas fait grand-chose, une fois qu’il en avait la possession. Remplacé par Anan Khalaili (62e), lui aussi parfaitement cerné par l’arrière-garde tricolore.
France
- Maignan (5) : une nouvelle fois aligné dans les cages tricolores, le dernier rempart de l’AC Milan a vécu un début de soirée très tranquille à la Bozsik Aréna de Budapest. Profitant de la domination des siens, il n’a jamais été mis à contribution… avant d’aller chercher le ballon au fond de ses filets. Sur la seule occasion israélienne du premier acte, il était surpris par la tête précise de Gandelman (24e). Un but frustrant qui plus est après une seconde période où il n’aura absolument rien eu à faire.
- Koundé (6,5) : très performant sous le maillot du FC Barcelone, le numéro 5 des Bleus a confirmé qu’il était l’une des références à son poste. Jamais dépassé sur le plan défensif, il a constamment pris le meilleur dans son duel avec Oscar Gloukh, excepté sur l’égalisation où il est trop éloigné. Mis en confiance par l’emprise collective des Bleus, il n’a pas non plus hésité à se projeter pour apporter une solution supplémentaire ou un décalage. Un match plein.
- Konaté (6,5) : sous le feu des projecteurs après sa conférence de presse d’avant-match où il n’a évité aucun sujet, le défenseur de Liverpool a répondu présent sur le terrain. Aux côtés de Saliba, il a parfaitement géré les déplacements de Thai Baribo et n’a jamais été pris. Autoritaire sur ses rares interventions, il s’est contenté de soigner ses relances. Un match appliqué pour celui qui a récupéré le brassard de capitaine lors de la sortie de Tchouameni.
- Saliba (6) : impérial avec les Gunners, l’ex-défenseur de l’OM a globalement bien tenu son rang. S’il est surpris dans les airs après avoir couvert son adversaire direct sur l’égalisation israélienne, il n’a ensuite rien laissé aux attaquants israéliens, très discrets. Un match sérieux.
- Hernandez (6) : présent dans un rôle de latéral gauche, le défenseur de l’AC Milan a réalisé un premier acte cohérent. Jamais pris à défaut sur le plan défensif, il a tenté d’apporter sur le plan offensif mais a manqué de précision (ou de chance) dans ses centres. Au retour des vestiaires, il a continué sur sa lancée, sans forcer son talent. Une nouvelle fois percutant, il a délivré de nombreux centres dans la surface avant d’être récompensé d’une passe décisive sur le but de Guendouzi (87e). Remplacé par Digne (90e).
- Tchouameni (7,5) : capitaine en l’absence de Kylian Mbappé, le milieu de terrain du Real Madrid a livré une grosse prestation aux côtés de son coéquipier en club. Impérial dans le duel et solide dans les airs, il n’a cessé de se donner pour couper les circuits de passes israéliennes. Des qualités athlétiques permettant aux Bleus de régner dans l’entrejeu et ainsi de dicter leur rythme. Omniprésent, il était tout proche de valider sa prestation par un but mais sa tentative était détournée in-extremis (85e). Remplacé par Zaïre-Emery (90e).
- Camavinga (8) : voir ci-dessus
- Nkunku (7) : préféré à Barcola sur le côté gauche de l’attaque française, le joueur de Chelsea a parfaitement fêté son retour avec les Bleus. Disponible pour ses coéquipiers, il ouvrait son compteur en sélection après un joli numéro individuel (28e). Impliqué dans le premier pressing, il a aussi brillé par de nombreux décalages trouvés dans le bon tempo. Toujours bien placé, sa mobilité a constamment mis à mal la défense israélienne. Repositionné dans le coeur du jeu après l’entrée de Barcola, il a continué à travailler pour le collectif avant de céder sa place. Remplacé par Guendouzi (77e), sérieux lors de son entrée en jeu, buteur pour mettre fin aux espoirs israéliens et passeur sur le dernier but de Barcola.
- Olise (4) : dans un rôle de numéro 10, le talent du Bayern Munich a été un ton en dessous ce jeudi soir. Plus discret qu’à l’accoutumée et souvent positionné trop bas sur le terrain, il n’a pas eu l’impact escompté. Coupable de quelques pertes de balle, il se signalait toutefois d’une frappe enroulée non cadrée (36e). Encore trop discret après la pause, il cédait finalement sa place. Remplacé par Barcola (70e), buteur en fin de match d’une frappe enroulée parfaite (90e).
- Dembélé (5,5) : titularisé en tant qu’ailier droit, l’international français - qui fêtait sa 52e sélection - n’a pas traîné avant de montrer ses qualités de percussion. Fort de plusieurs gestes de classe mondiale, le Parisien a cependant (encore) péché dans la finition, à l’instar de cette frappe dévissée (12e), de cette nouvelle tentative non cadrée (32e) ou de ce tir trop axial (63e). Coupable, par ailleurs, d’un certain déchet technique, il a tenté d’apporter le danger côté gauche. En vain. Un match cohérent mais sans réelle étincelle même s’il est à l’origine du dernier but français.
- Kolo Muani (4) : critiqué pour son rendement sous le maillot parisien, l’ancien buteur de l’Eintracht Francfort profitait de cette trêve internationale pour grappiller du temps de jeu. A la pointe de l’attaque française, le joueur de 25 ans se montrait rapidement décisif en servant Camavinga, auteur de l’ouverture du score. Pas assez tranchant au moment de reprendre un service de Dembélé (33e), il a malgré tout tenté d’apporter par son jeu de remise et sa prise de profondeur. Un impact cependant globalement insuffisant, à l’image de cette dernière percussion dans la surface où son tir manquait de tranchant (84e)…
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