La saison cataclysmique de Montpellier prend un tournant terrifiant
Montpellier a sans doute signé son arrêt de mort avec une prestation pitoyable et le spectacle désolant de ses supporters qui ont mis le feu à une tribune de la Mosson. Un chaos qui va laisser des traces et qui va plonger, sauf improbable sursaut, les champions de France 2012 dans les affres de la Ligue 2…

Décidément rien n’épargne Montpellier cette saison. Entre deux mercatos ratés (l’été comme l’hiver), un effectif pas taillé pour la Ligue 1, les sorties lunaires de son président Laurent Nicollin, une humiliation 4-0 au Puy en Coupe de France, l’échec de la dernière chance face à un autre adversaire pour le maintien Saint-Etienne ce dimanche face à des supporters en colère qui ont mis le feu à une tribune et une Ligue 2 qui se rapproche à grands pas, le bilan commence à être lourd pour le MHSC. De quoi provoquer l’ire et la colère des supporters montpelliérains qui ont rapidement compris dès l’entame de la saison que cette saison serait un véritable calvaire.
Le paroxysme de cette saison cataclysmique est donc arrivé ce dimanche en fin d’après midi lorsque des fumigènes ont mis le feu à la tribune Heidelberg, celle qui abrite les Ultras de la "Butte Paillade 1991" à la 63e minute. Il faut dire qu’à ce moment-là, les joueurs de Jean-Louis Gasset avaient réussi l’exploit d’encaisser un second but alors qu’ils étaient à 11 contre 10. C’en était trop pour les Ultras de la Paillade, excédés. L’arbitre de la rencontre M. Letexier demandait alors l’interruption du match pendant que la Préfecture de l’Hérault demandait lui l’arrêt définitif de la rencontre, ce qu’elle arrivera à faire quelques minutes plus tard.
Montpellier coule… la tribune de la Mosson flambe
Joint par le Midi Libre, le préfet François-Xavier Lauch en a dit plus sur les raisons de cette décision… plutôt radicale, mais justifiée selon ses dires. «L’arbitre demande l’interruption du match parce qu’il y a des fumigènes. Moi, je demande l’arrêt parce que l’on constate un feu en tribunes. Donc, il nous faut intervenir. On a des instructions très strictes du ministère de l’Intérieur, celles de ne rien laisser passer sur ces faits très graves, qui n’ont rien à voir avec le sport. Les conditions de sécurité dans l’enceinte n’étaient plus adéquates. Le sous-préfet présent sur place s’est réuni avec l’arbitre et la Ligue pour demander, en mon nom, l’arrêt du match. Ce qui n’est pas totalement courant dans le football professionnel. Après, on a engagé une manœuvre d’évacuation de la tribune avec une des deux compagnies de CRS sollicitées ce soir».

🔗 https://t.co/Yc9F4omo1Z 👈 https://www.dazn.com/fr-FR/fixture/ContentId:a3c7j1lcb824lliq8synsmwic/a3c7j1lcb824lliq8synsmwic/9xdx2hyfk96mmtifhhvzk6krn DAZN
Vers 19h, six blessés légers, dont deux stadiers et une spectatrice touchée par une bombe agricole ont été déclarés par la Préfecture, de même que deux interpellations. «Heureusement qu’on avait ce monde (autant de forces de sécurité) sinon je ne sais pas ce qui aurait pu se passer», expliquait d’ailleurs Pierre-Marie Grappin, directeur de la sécurité du MHSC au quotidien local. Si Teji Savanier restait prostré dans les couloirs du stade, Andy Delort, qui n’a toujours pas marqué le moindre but en 7 titularisations depuis son retour à Montpellier cet hiver, ne s’est pas caché en zone mixte. «On le sentait. Les supporters ont joué le jeu jusqu’à ce qu’on prenne ce deuxième but. C’est touchant, c’est dur. Mais j’ai vécu tellement de bons moments dans ce stade, je suis revenu pour tout donner et je vis mal cette situation pour le club et ses employés. C’est dur pour moi, le club, tout le monde. Je ne sais pas quoi dire.»
Jean-Louis Gasset jette l’éponge
Du côté du coach, venu à la rescousse à l’automne dernier d’un club déjà très malade, il n’en revenait pas au micro de DAZN. «Je suis atterré. Que ça se finisse en eau de boudin surtout dans le match où on pouvait être en survie. Le jouer comme ça, alors que les supporters nous ont reçus normalement… Je leur avais demandé de patienter, de nous laisser encore cette chance. On n’a pas su la saisir», expliquait-il avant d’aller encore plus loin. «Je suis revenu chez moi en pensant pouvoir y arriver, mais je n’ai pas trouvé le bon bouton pour remettre cette équipe en route. Je n’ai pas tout fait bien, mais j’y ai mis tout mon cœur. Je suis peut-être un has-been du foot. J’ai mal et j’ai honte. C’est terminé.»
Sportivement clairement, vu l’état psychologique désastreux du MHSC, les failles de sa défense (61 buts encaissés en 26 matches, l’une des dix pires du big 5 en Europe), la qualité de son effectif et les 8 points de retard sur le premier non relégable Reims envoient tout droit Montpellier en Ligue 2. Mais le pire est à venir, car on voit mal comment le club présidé par Laurent Nicollin, récidiviste dans ce domaine (la tribune de la Butte a déjà été suspendue cette saison), pourrait échapper à une lourde sanction de la commission de discipline de la LFP. Forte amende, huis clos partiel ou total d’un ou plusieurs matches, cette dernière devrait statuer dans les prochains jours sachant qu’il n’y a pas d’urgence vu la longue trêve internationale et le prochain match de Ligue 1 qui se disputera contre Auxerre. La commission de discipline pourrait prendre son temps d’autant qu’elle doit aussi statuer sur le sort de la rencontre (victoire sur tapis vert de l’ASSE, match à rejouer dès la première minute, match entériné au moment où le match a été arrêté ou match à reprendre à la 63e minute).
Quoi qu’il arrive, la fin de saison de Montpellier s’annonce très longue malgré un calendrier relativement favorable avec beaucoup de clubs de bas de tableau, mais aussi l’OM et le PSG à jouer. Néanmoins, cette saison va laisser des traces et nul doute que les jeunes joueurs formés au club et qui piaffent d’impatience de joueur au plus haut niveau devraient remplacer des joueurs vieillissants et grassement payés qui ont causé la perte du club. D’ailleurs, on voit mal comment Bruno Carotti, le directeur sportif du MHSC, nommé en 2011, pourrait résister à cette période de chaos 13 ans après le seul et unique titre de champion de France du club et 8 ans après le décès de l’emblématique Louis Nicollin. La révolution de palais s’annonce intense et va faire de nombreuses victimes. Mais d’ici là, il va falloir terminer la saison, pas sûr que les joueurs, le coach et les supporters se réjouissent de cela vu le niveau affiché lors des derniers matches, des 7 défaites consécutives du club héraultais et du seul but marqué durant cette période, série en cours…
En savoir plus sur