EFL League One

La dernière danse de l'impressionnant Adebayo Akinfenwa

Avant de disputer le dernier match de sa carrière face à Sunderland, en finale des play-offs de la League One, l'attaquant anglais de Wycombe Adebayo Akinfenwa est revenu sur sa carrière plus qu'atypique...

Par Anas Bakhkhar
7 min.
@Maxppp

S'il y a bien un footballeur qui correspond parfaitement à la maxime du célèbre poète irlandais «il ne faut pas se fier aux apparences», c'est bien Adebayo Akinfenwa. Avec ses 105 kilogrammes pour 1,85m, l'attaquant anglais a néanmoins réussi à se faire un nom dans le football outre-Manche, et ce malgré une carrière passée principalement entre les troisièmes et quatrièmes divisions, entre-semées de passages en Lituanie et au Pays de Galles. Et pour le dernier match de sa carrière en finale de play-offs face à Sunderland, le buteur de 40 ans espère offrir aux supporters des Wanderers la promotion en Championship, qu'ils ont déjà connus lors de la saison 2020/2021 avant de retrouver dans la foulée le troisième échelon.

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Pour se rendre compte à quel point La Bête a laissé une empreinte dans le paysage footballistique anglais, au-delà de son parcours atypique, il faut voir au-delà du rectangle vert. En plus d'être suivi par plus d'1,4 million d'abonnés sur Instagram - soit plus que certains comptes officiels de clubs de Premier League - et de posséder une marque de vêtements Beast Mode (en rapport avec son surnom), Akinfenwa a reçu les éloges de l'entraîneur de Manchester City Pep Guardiola, qui l'avait considéré comme une «légende du football anglais» en conférence de presse avant d'affronter Wycombe en Coupe de la Ligue à l'Etihad (victoire de City 6-1). Le coach de Liverpool Jürgen Klopp l'avait même félicité pour la montée en Championship il y a deux ans, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux...

«Il est bâti comme un rugbyman, comme un lutteur»

Né dans le quartier d'Islington, au nord du Grand Londres, Adebayo Akinfenwa a dû s'envoler à plus de 1.700 kilomètres à l'est de sa ville natale pour débuter son parcours de footballeur. Grâce à son agent, dont le beau-frère est membre du staff du FK Atlantas, il signe son premier contrat professionnel en Lituanie. C'est dans ce même championnat qu'il remporte la Coupe nationale, qui sera son premier et seul trophée de sa carrière pro. Mais alors qu'il est victime d'injures raciales, il décide de revenir au Royaume-Uni après deux saisons, où il alternera entre la Premier League galloise et les divisions inférieures anglaises, qui lui permettront de devenir l'un des gloires du football pro outre-Manche. Tellement qu'il a même été invité par le développeur américain EA pour le lancement de l'édition 2015 du célèbre jeu vidéo FIFA, aux côtés de la légende de la sélection anglaise et de Manchester United Rio Ferdinand.

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Dans un entretien accordé à The Guardian, The Beast a confié ne pas avoir connu un parcours si facile en Angleterre, notamment en raison de son physique imposant : «il est bâti comme un rugbyman, comme un lutteur, je ne comprends pas tout le battage médiatique autour de lui. C'est bien parce que nous avons tous droit à nos opinions, mais je veux que les gens sachent que la chose la plus forte que nous possédons est notre esprit et que si nous y croyons, nous pouvons y arriver. L'esprit est une chose puissante. Ce n'est pas parce que les gens disent quelque chose que c'est vrai. On m'a dit que j'étais trop grand pour jouer au football... et cela fait 22 ans que je joue à ce jeu. Je n'ai besoin de la reconnaissance de personne.»

«C'est le moment...»

Finalement, les statistiques parlent pour lui : après plus de 690 rencontres jouées de l'autre côté de la Manche, 220 buts inscrits et 96 passes décisives délivrées. Des chiffres qu'il a pu atteindre en faisant évoluer son jeu au fil du temps : «petit ou grand, je peux diriger le ballon de la tête et j'ai un bon toucher. Je sais que je ne vais pas m'enfuir devant n'importe qui, je ne vais pas faire un pas en avant, mais mettez-moi dans des zones où je sais qu'il n'y a personne de meilleur, c'est-à-dire ces coups de tête au second poteau, dans "ma surface", et c'est ce sur quoi je me suis concentré, surtout dans les dernières étapes de ma carrière. Je mentirais si je disais que je pensais encore jouer à 40 ans... mais tout est dans le timing.»

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«Je n'étais pas le footballeur typique, je le sais», a-t-il poursuivi dans les colonnes du quotidien britannique. «Je me regarde à la télévision, dans le miroir, je sais que je ne le suis pas, mais en même temps je suis à l'aise et je connais mes forces.» Mais à 40 ans et 11 jours, dont plus de la moitié consacrée au football, Adebayo Akinfenwa sait désormais qu'il est temps pour lui de passer à autre chose : «c'est le moment. Que je sois impliqué pendant deux minutes, 10 minutes ou 15 minutes, si j'avais pu l'écrire, je l'aurais écrit de cette façon. Une fois que je suis dans mon match, que je suive un défenseur ou que j'aille chercher un coup de tête, j'oublierai tout. Mais au coup de sifflet final, je me dis: Oui, vous savez quoi, la boucle est bouclée, on a réussi et merci».

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