Entretien avec… Cyril Théreau : «Franchir un cap et revenir en France»

Attaquant axial de Charleroi, Cyril Théréau est actuellement le meilleur buteur du championnat belge. Le Français originaire d’Ardèche vit une troisième saison dans son club, où il compte bien confirmer ses bonnes prestations actuelles. Peu connu en France, Footmercato a voulu en savoir plus sur ce joueur discret, mais efficace. Entretien.

Footmercato : Commençons par évoquer votre parcours pour le moins atypique. Vous avez commencé en France (Orléans, puis le SCO d’Angers) avant de partir en Belgique à Charleroi. Pourquoi ce choix ? Aucun club de L1 ou de L2 ne voulait de vous à l’époque ?

Cyril Théréau : En fait, à l’époque, on était descendu en National avec Angers et j’avais la possibilité de partir dans des clubs de L2, mais le SCO a un peu bloqué. J’ai fait une saison moyenne en L2 où j’ai mis 10 buts. J’ai ensuite été blessé et donc je n’ai pas pu jouer beaucoup de matchs. Et j’ai eu cette opportunité de partir à l’étranger.

« Des gros matchs en Ligue des Champions »

FM : Après ces quelques mois passés à Charleroi, vous signez pour une saison au Steaua Bucarest (Roumanie), où vous faites une belle saison avec 10 buts inscrits. D’ailleurs, cette année, vous avez été élu « Meilleur joueur étranger de tous les temps » par les supporteurs roumains. Une belle récompense…

CT : Bien sûr ! Ça s’est vraiment bien passé. En fait quand je suis arrivé, le championnat avait déjà commencé depuis une dizaine de matchs, J’ai donc marqué 10 buts en 16 matchs. Je me sentais vraiment bien. J’avais aussi fait de gros matchs en Ligue des Champions. Ensuite, je me suis blessé à nouveau et je n’ai pas pu jouer le reste de la saison. Eux souhaitaient absolument me garder, mais en raison de choix personnels, j’ai voulu retourner soit en Belgique, soit en France. J’ai donc poussé le club à me laisser partir, et à m’accorder le transfert à Anderlecht.

FM : Malgré votre belle saison, vous revenez en Belgique à Anderlecht pour quelques mois, puis à nouveau à Charleroi. C’est un club et un championnat dans lesquels vous avez l’air de bien vous sentir ?

CT : Ce n’est pas vraiment ça. En fait, ce sont plutôt mes agents qui m’ont poussé à cette époque-là à signer à Anderlecht en cours de saison. Mais au départ, il y avait d’autres clubs comme Auxerre et Sochaux qui avaient montré un intérêt concret. Il y eut plusieurs clubs dans différents pays. Mais pour faire plaisir à ma femme qui est Belge, et aussi parce que j’allais avoir un enfant, j’ai décidé de retourner en Belgique. Ce n’était pas vraiment une question sportive, mais plutôt personnelle.

« Un joueur, qui a goûté à ça, a envie de jouer tous les matchs »

FM : Justement, vos expériences au Steaua et à Anderlecht vous ont permis de jouer la Champions League. Quels souvenirs gardez-vous de ces matchs de très haut niveau ?

CT : C’est énorme ! Un joueur qui goûte à ça, il a envie de jouer tous les matchs. J’ai fait de gros matchs, et ça s’est vraiment bien passé. Ça donne envie de toujours faire plus pour pouvoir regoûter à ça. Maintenant je suis en forme, et j’espère retrouver ça le plus vite possible. J’ai, par exemple, joué au stade Bernabeu du Real devant 80.000 personnes, et avec la musique de la Ligue des Champions. Quand tu rentres sur le terrain, c’est vraiment quelque chose, et il n’y a que la ligue des champions qui peut te procurer ça.

FM : Vous êtes actuellement en tête du classement des buteurs du championnat belge devant Jovanovic du Standard de Liège. C‘est une belle récompense pour cette troisième saison au club…

CT : Bien sûr, surtout que la saison dernière a été très difficile. J’ai re-signé avec Charleroi, mais j’ai eu pas mal de problèmes personnels et avec certaines personnes du club. Ça a été très difficile sur beaucoup de points. Et j’ai aussi eu beaucoup de blessures. Je pense qu’il y avait un lien. Car un moment donné, je m’étais un peu braqué et je n’avais pas vraiment envie de jouer pour Charleroi. Mais je me suis remis en question et je me suis dit que la seule façon de pouvoir retrouver le haut niveau était de m’asseoir un peu sur ma façon de voir les choses et de faire le maximum pour faire une grosse saison. Actuellement, je suis épargné par les pépins physiques, je me sens bien, je fais des bons matchs et je marque des buts. Et là, je suis sur la bonne voie pour redevenir le joueur que j’étais il y a 2 ans.

FM : Est-ce qu’avec ce nouveau statut de meilleur buteur, certains clubs français ont pris récemment contact avec vous ?

CT : Non, actuellement, il n’y a rien. Il y a beaucoup de on-dit. Maintenant, j’ai une bonne expérience dans le football. Pour l’instant, je me contente de faire mes matchs, de marquer et les portes s’ouvriront automatiquement. À ce moment-là, je sais qu’il y a aura des clubs français qui reviendront. J’avais eu la possibilité, après le Steaua, de revenir en France, mais on m’a un peu forcé la main pour rester en Belgique. C’est quelque chose que j’ai regretté par la suite. La France me fait rêver. J’espère que cette chance se représentera un jour, sinon je serai déçu de ne pas l’avoir pas saisie.

« Un rêve de jouer à l’OM ! »

FM : D’ailleurs, vous aimeriez revenir dans le championnat de France ? Quel maillot aimeriez-vous porter ?

CT : Ca a toujours été l’OM, puisque je suis originaire du Sud de la France ! C’est un rêve de jouer à l’Olympique de Marseille. Mais c’est un club où les joueurs doivent avoir un certain vécu. L’important pour moi est de franchir un cap, afin de revenir en France et prouver enfin ce que je vaux. J’espère vraiment pouvoir me mettre à ce niveau-là. Et si ça ne vient pas, j’irai dans un autre championnat. Mais je suis français, et la France est le championnat dans lequel j’ai envie d’évoluer.

FM : Pour conclure, que peut-on vous souhaiter pour les mois à venir ?

CT : Que physiquement, je continue à aller bien, et que je me sente bien. Ensuite que je continue à enchainer les bonnes prestations, et essayer de faire atteindre ses objectifs à mon club. Et, bien entendu, que je continue à marquer un maximum de buts, et à garder la confiance que j’ai en ce moment. Et ensuite, je pense que le reste viendra automatiquement.