Ligue des Champions

PSG - FC Barcelone : Beraldo, Donnarumma… la défense a pris l’eau !

Au Parc des Princes, le Paris Saint-Germain s’est incliné (2-3) face au FC Barcelone dans le cadre des quarts de finale aller de la Ligue des Champions. Une défaite frustrante mais globalement logique au regard de la fébrilité défensive des hommes de Luis Enrique.

Par Josué Cassé
9 min.

Premier rendez-vous manqué. Mardi soir, devant les yeux de son public, le Paris Saint-Germain a livré une prestation globalement décevante. Malgré un sursaut d’orgueil au retour des vestiaires, les Rouge et Bleu ont finalement rendu les armes (2-3) face au FC Barcelone. Peu inspiré offensivement, souvent transpercé dans l’entrejeu - Vitinha aura bien tenté de sauver la mise - le club de la capitale a surtout pêché sur le plan défensif. Orphelins d’Achraf Hakimi, suspendu pour ce match aller, les champions de France alignaient d’ailleurs une défense inédite pour ce choc européen. Sur le côté droit, Marquinhos suppléait son coéquipier marocain alors que Nuno Mendes prenait lui place dans le couloir gauche. Dans l’axe, Luis Enrique misait enfin sur ses deux gauchers Lucas Beraldo et Lucas Hernandez. Un ajustement tactique qui n’aura finalement pas payé. Rapidement dépassée par la mobilité des attaquants barcelonais, l’arrière-garde parisienne a souffert tout au long de la soirée. Symbole de ces failles observées ? La prestation cauchemardesque livrée par Lucas Beraldo.

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Le calvaire de Lucas Beraldo

Pour son troisième match de Ligue des Champions sous le maillot parisien, le Brésilien de 20 ans a vécu un véritable calvaire et aura globalement souffert de la comparaison dans ce domaine avec Pau Cubarsi (17 ans), l’axial gauche du Barça qui a trois ans de moins que lui. En grande souffrance dans son duel avec Robert Lewandowski et pris par la mobilité d’Ilkay Gündogan, Lamine Yamal ou encore Raphinha, auteur d’un doublé, l’ancien joueur de São Paulo a plombé ses coéquipiers. À contretemps, il n’a jamais semblé en mesure de stopper son adversaire direct. En retard, à l’image de son carton jaune reçu pour une faute grossière sur Jules Koundé (88e), et coupable de montées suicidaires sur les décrochages du numéro 9 catalan, il a trop souvent causé du tort aux siens. Au marquage individuel sur RL9, il s’est alors fait dominer dans la plupart de ses duels, tout en laissant des espaces dans son dos. Peu rassurant dans ses relances, il a confirmé ce laxisme au retour des vestiaires. Aux abonnés absent, le jeune numéro 35 francilien, discrédité d’un 2 par la rédaction FM, n’est pourtant pas le seul élément friable ce soir.

Dans son association avec l’Auriverde, Lucas Hernandez (28 ans) a, lui aussi, fait preuve d’une fragilité certaine et n’a jamais totalement trouvé ses repères au cœur de cette défense. Peu complice avec ses acolytes, à l’instar de certaines mésententes dans le duel aérien, l’ex-joueur du Bayern Munich ne s’est finalement pas montré à la hauteur du rendez-vous. Replacé dans un rôle de latéral droit après la pause, il aura cependant eu le mérite de se battre face aux vagues catalanes. Un constat assez proche de celui qui peut être fait au sujet de Marquinhos. Devenu le joueur le plus capé de l’histoire du PSG devant Jean-Marc Pilorget avec désormais 436 matches sous le maillot parisien, le capitaine des Rouge et Bleu a limité la casse au cours du premier acte. Souvent attiré par l’axe, il a malgré tout fait preuve d’une belle solidité dans ce rôle inédit. De retour en tant que défenseur central après la pause, celui qui a reçu la note de 4 a, pourtant, également participé à la déroute défensive des siens.

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Le PSG a perdu la bataille tactique…

Loin d’être autoritaire dans les airs, il a par ailleurs souvent laissé les attaquants barcelonais partir dans son dos. L’égalisation des Blaugranas en est, à ce titre, le parfait exemple avec Raphinha. Une nouvelle fois trop juste sur le corner de Gündogan menant au troisième but d’Andreas Christensen, le droitier d’1m83 tentait d’expliquer les difficultés observées. «On a eu des difficultés parce que c’est une équipe de haut niveau. Personne n’attendait un match facile. Ceux qui pensaient ça ne connaissaient pas cette équipe de Barcelone. On a essayé de presser très haut et eux se sont entraînés à casser cette ligne avec Lewandowski. Dans le jeu, ils ont un milieu de terrain qui aime bien garder le ballon. On a eu de bons moments dans le match, mais ce sont des détails qui font la différence. Un but sur corner, un autre dans le dos. Ce sont des détails qu’il ne faut pas accepter pour le match retour. On va discuter tranquillement pendant la semaine, le coach va analyser. Il faut surtout faire attention au gardien. Sur une passe facile, ils ont réussi à casser toute une ligne», assurait le capitaine parisien au micro de Canal + avant d’en remettre une couche en zone mixte.

«Je pense qu’on a été trop haut, trop ouvert, on était à la maison, ce sont des choses qui avaient marché dans les précédents matches et aujourd’hui ça a moins bien marché. Ils ont bien contrôlé ces moments, ils jouaient court quand on ne les pressait pas, Raphinha allait chercher ce ballon au milieu de terrain et les moments où on allait presser, on laissait plus d’espaces ouverts et ils jouaient vers l’avant avec une passe vers Lewandowski et ils cassaient toute cette ligne de pressing, c’est pour ça qu’on a eu beaucoup de difficultés. Ils ont fait beaucoup ça dans ce match, ce sont des petits détails mais je suis sûr que le coach va analyser ça, on va en parler, c’est quelqu’un qui dit la vérité dans le vestiaire, on va en parler, on a déjà discuté, il y a avait la frustration du résultat, c’est normal mais tout le monde est encore motivé pour aller chercher cette victoire là-bas. Le coach a fait des petits changements à la mi-temps déjà qui nous ont permis de mieux presser, d’être mieux en place, on s’est motivé, on a réussi à revenir au score et marquer ce deuxième but mais après le deuxième but et le troisième du Barça, ce sont des buts qu’on ne peut pas prendre comme ça, surtout à la maison, ce sont des détails qui font la différence dans ce genre de match».

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Questionné, à son tour, sur les soucis défensifs rencontrés face aux Culers, Lucas Hernandez, de passage en zone mixte, préférait quant à lui tenir un discours optimiste. «Je pense que c’est un match qui s’est joué à des petits détails et ce soir les petits détails ont penché de leur côté, surtout avec ce troisième but de Barcelone sur corner, je pense que c’est un but qu’on peut éviter mais c’est le résultat, c’est le football. Maintenant, on doit aller à Barcelone pour renverser la situation et nous qualifier. En première mi-temps, ils ont bien joué le coup avec une supériorité numérique au milieu de terrain, ils ont eu plusieurs occasions et situations dangereuses, à la mi-temps, on a réglé ces petits problèmes, on a très bien débuté et on a renversé la situation après malheureusement ça s’est joué à des petits détails mais on a l’équipe qu’il faut pour se qualifier. On doit avoir cette concentration, même sur corner, je le répète, ce troisième but nous fait très mal mais la qualification reste ouverte et je suis sûr qu’avec cette équipe et le coach qu’on a qu’on va aller chercher cette qualification à Barcelone».

Des petits détails que Luis Enrique a également mentionnés en conférence de presse… «La défaite ne nous fait pas plaisir. On a dominé en première période, mais après leur but on a douté. On a affronté un adversaire avec énormément de qualités. On a changé nos plans à la pause et le match a changé, on a marqué deux buts. Mais le Barça a continué à très bien jouer ensuite. Il y a eu des temps forts, des temps faibles, et finalement le résultat n’est pas bon pour nous. Je n’ai pas été surpris par le match du Barça. On sait qu’on doit travailler la pression haute, il nous faut des joueurs capables de défendre sur Lewandowski et Raphinha, et on devra avoir plus de pression offensive à Barcelone. Cette qualification va dépendre de petits détails et il faut travailler ces détails pour le match retour», confiait notamment l’ancien sélectionneur de la Roja. Si les centraux parisiens ont donc failli, la copie rendue par Gianluigi Donnarumma ne peut, elle aussi, être occultée.

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Gianluigi Donnarumma rattrapé par ses angoisses…

Impérial depuis le début de la saison, le dernier rempart italien a également été rattrapé par ses angoisses du printemps européen. Coupable d’une première sortie plus que douteuse dans les airs, il pouvait remercier Nuno Mendes, héroïque au moment de sauver les siens sur sa ligne (20e). Une simple erreur d’appréciation ? Malheureusement non. Dans la foulée, le champion d’Europe 2021 déviait timidement un centre fuyant de Lamine Yamal et permettait alors à Raphinha de conclure du pied droit dans le but vide (37e). Climatisé, le Parc des Princes allait d’ailleurs une nouvelle fois être le théâtre de la fragilité de son portier au retour des vestiaires. Alors qu’Ousmane Dembélé et Vitinha venaient, tour à tour, de réchauffer les cœurs parisiens et que les champions de France en titre semblaient reprendre le contrôle des opérations, Donnarumma refroidissait la ferveur francilienne. Une relance approximative au pied, un ballon récupéré par les Blaugranas dans l’entrejeu et le doublé, quelques secondes plus tard, de Raphinha (62e). De quoi remettre, une fois de plus, le jeu au pied du Transalpin au centre des débats. Plus inquiétant encore, ce dernier n’a jamais trouvé les ressources mentales pour rebondir.

Loin d’être exempt de tout reproche sur le dernier but catalan, Donnarumma - bien qu’abandonné par sa défense - ne s’imposait pas dans ses six mètres et laissait Andreas Christensen offrir la victoire à l’actuel 2e de Liga. Une prestation morose débouchant inévitablement sur quelques commentaires acerbes du côté des observateurs, à commencer par Jérôme Rothen dans l’After Foot, sur RMC.« Sur un corner comme ça, mettre une tête dans les 5,50m…», se désolait, dans un premier temps, l’ancien joueur du PSG avant de revenir sur l’œuvre globale du natif de Castellammare di Stabia. «Même le deuxième but de Raphinha, il est sur les talons, il recule, il n’essaye aucun geste… Limite il va tomber sur les fesses. Ce qui est terrible, c’est qu’on avait l’impression que cette année était la bonne. Il avait retrouvé de la régularité et le premier match où t’as besoin de joueurs cadres… Il n’a plus d’excuse avec le CV qu’il a. Ce n’est plus un jeune gardien avec Navas dans les pattes. Il a été mis N°1, maintenant il doit assumer». Une chose est sûre, mardi prochain en Catalogne, le PSG devra gommer toutes ces erreurs s’il veut espérer rejoindre le dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions européennes…

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