L’histoire ratée entre Lionel Messi et le PSG
Après deux saisons en demi-teinte, Leo Messi va s’en aller du PSG. Après sa suspension de deux semaines, il ne sera pas prolongé. Malgré quelques éclairs ici et là, l’Argentin ne sera pas parvenu à convaincre grand monde où il aura plus frustré que briller. Cette triste fin d’histoire illustre la nature de cette relation forcée entre la Pulga et le club français.
Le mariage fut pourtant grandiose. Les petits plats ont été mis dans les grands pour l’occasion, les caméras du monde entier s’étaient branchées sur le Parc des Princes pour cette première conférence de presse de Lionel Messi avec le PSG. Ce 11 août 2021, le club français avait même réservé deux salles pour accueillir les journalistes venus de tous les pays. Du jamais vu. Trois jours plus tard, c’est au tour du public parisien de faire connaissance avec sa nouvelle recrue. Un podium est installé sur la pelouse pour présenter la star, avec son et lumière bien entendu. Le CUP scande son nom et chante en son honneur. Tout le monde semble conquis.
La suite ne sera pas à la hauteur des festivités. Les débuts sont timides, à l’image de ces premiers ballons sur une pelouse de Ligue 1 à Reims le 29 août. Mauricio Pochettino peine à trouver le bon équilibre entre les trois joueurs offensifs, Messi, Neymar et Mbappé, et le reste de l’équipe. Le PSG est souvent coupé en deux. L’Argentin est à court de forme, doit s’absenter avec l’équipe nationale, et enchaîne des petits pépins physiques qui lui font tout de même rater 7 des 12 premiers matchs de championnat. Il doit même attendre le 20 novembre pour inscrire son premier but en Ligue 1 face à Nantes. Heureusement, en Ligue des Champions, les choses se passent mieux.
Une union célébrée en mondovision
C’est pour cela que Paris est venu le chercher. Pour enfin décrocher ce fameux trophée qui l’obsède tant. Durant la phase de groupes, Messi marque notamment le but de la victoire parisienne face à Manchester City (2-0, le 28 septembre 2021) après s’être appuyé sur Mbappé. Le public hurle sa joie pendant que l’Argentin remercie son passeur. C’est peut-être la seule véritable émotion ressentie entre la Pulga et son nouveau public. Le 1er décembre suivant, Messi présente son 7e Ballon d’Or en grandes pompes sur une estrade prévue à cet effet avant la réception de Nice. Mais personne n’est dupe, ce nouveau trophée a été glané grâce à sa dernière saison à Barcelone et à sa victoire en Copa America.
C’est lors des 8es de finale qu’un premier basculement s’opère. À l’aller face au Real Madrid, Messi vont son penalty être repoussé par Courtois. Mbappé donnera finalement la victoire aux siens dans les arrêts de jeu. Au retour, l’Argentin est à l’image de son équipe, concentré et sérieux jusqu’à l’heure de jeu et le cataclysme né de l’erreur de Donnarumma. Comme ses coéquipiers, il terminera la tête basse. La fin de saison est triste même s’il conclura l’exercice avec un premier titre de champion de France (34 matchs TTC, 11 buts et 14 passes décisives). Il est attendu au tournant à la rentrée avec un statut de lieutenant de Mbappé, prolongé in extremis.
Le PSG comme tremplin vers la Coupe du Monde
Les choses ont changé durant l’été. Galtier, qui a remplacé Pochettino, souffre d’un déficit de notoriété par rapport aux joueurs qui composent le vestiaire. Les débuts sont pourtant enchantés. Toujours associé à Mbappé et Neymar, Messi brille durant les premiers matchs, Ligue 1 et Ligue des Champions confondues. «On a joué un football fantastique, il y a eu beaucoup de liant entre les lignes, et notamment entre le milieu et nos trois attaquants qui ont été fabuleux. Il y a eu une très grande connexion entre eux. Quand tout le monde joue pour l’équipe, cela renvoie une très belle image», s’enflamme même Galtier après le succès 7-2 contre le Maccabi Haïfa en C1.
La Pulga affiche sa volonté de bien faire et de se tenir en forme avant d’aborder la Coupe du Monde, très probablement sa dernière à 35 ans. C’est un secret de polichinelle pour tout le monde mais ce Mondial au Qatar est le grand rendez-vous de sa saison. Il ne l’a pas loupé. Si au PSG il est presque une star parmi les autres, laissant même le leadership à Mbappé, en Argentine c’est le patron respecté et admiré. Au terme d’un mois de compétition débuté mollement mais achevé avec brio, il remporte enfin le précieux sésame durant une finale où Kylian Mbappé a bien failli faire voler son rêve en éclat. Couronné, le roi Messi peut rentrer à Paris et remporter une ultime C1.
La désillusion face au Bayern
Buteur face à Angers pour son retour à la compétition (2-0), le nouveau champion du monde est accueilli avec son nouveau statut. Malgré le contexte de la finale face à la France, le public parisien salue celui qui est un peu plus rentré dans la légende. «Merci et bravo aux supporters de l’avoir accueilli comme il a été accueilli. Croyez-moi que ça lui fait chaud au cœur, assure Galtier. Il paraît apaisé, léger, très en forme sur un plan physique. Évidemment qu’avec ou sans Leo, ça donne un autre visage.» L’idylle dure encore quelques semaines, Messi enchaîne même une série de 5 buts en 6 matchs de Ligue 1 jusqu’à ce que les choses se gâtent. Pour tout le monde.
La double confrontation face au Bayern Munich rappelle la dure réalité. Avec ou sans Neymar, avec ou sans Mbappé, ce PSG n’est pas armé pour faire le poids face à une équipe qui vit pourtant elle aussi une saison compliquée. À l’aller comme au retour, Messi est dépassé par des Bavarois bien plus organisés et physiquement plusieurs crans au-dessus. En plus d’être une nouvelle déception, cette élimination signe la fin de l’aventure de Lionel Messi au PSG. Malgré des statistiques à faire pâlir plus d’un attaquant (71 matchs TTC avec le club français, 31 buts, 33 passes décisives), et des négociations entamées depuis de longues semaines pour prolonger, la star ne sera pas conservée.
Plus dure est la chute
L’Argentin n’aura pas réussi à élever le PSG, notamment en C1. Il a même fini par lasser, prenant un peu pour tout le monde avec les sifflets du public ; un crime de lèse-majesté en Argentine. Ce mariage presque artificiel était une union de raison, voire arrangée plus que d’amour. Messi est venu à Paris à reculons, ne pouvant prolonger avec le Barça, son club de toujours. Il en partira la tête basse. Pire encore, son image s’est même dégradée avec cette suspension de deux semaines suite à ce voyage commercial et promotionnel en Arabie saoudite non autorisé par la direction, alors qu’un entraînement se tenait au même moment. L’histoire de Messi au PSG connaît malheureusement une triste fin.
En savoir plus sur