Nancy-OM : les notes du match
L'OM l'a fait. En s'imposant logiquement face à des Nancéiens longtemps dominés (0-1), les hommes d'Elie Baup remportent pour la première fois de leur histoire leur cinq premiers matches de la saison et confirment surtout leur statut de leader du championnat.
Avec ses quatre victoires consécutives lors de ses quatre premiers matches, l’Olympique de Marseille rêvait d’en ajouter une cinquième à son compteur, une première dans l’histoire du club pour un début de saison. De leur côté, les Lorrains avaient pour but de s’éloigner de la zone rouge. Et au final, ce sont les Phocéens qui ont su tirer leur épingle du jeu.
Dans ce match à enjeu, les Marseillais ont très vite pris le contrôle du cuir. Plus organisés et plus à l’aise techniquement, les hommes d’Elie Baup ont asséné de nombreux coups sur le flanc de la défense lorraine. Un choix tactique payant, car très rapidement, les actions chaudes sont arrivées. À commencer par cette frappe d’André Ayew repoussée sur sa ligne par Vincent Muratori (11e). Trois minutes plus tard, c’est André-Pierre Gignac qui oblige N’Dy Assembe à se déployer pour contrer la frappe enroulée du Marseillais (14e). Positionnés très haut, les Phocéens ont littéralement étouffé des Nancéiens incapables de se projeter vers l’avant et multipliant les pertes de balle ou des longs ballons voués à l’échec face à la muraille adverse. Bien organisé et profitant du bon repli défensif de ses attaquants, l’OM a continué d’accumuler les actions chaudes.
Étrangement libre de tout marquage, Valbuena a alors joué à merveille son rôle de chef d’orchestre. À l’origine de la première occasion d’APG (14e), Petit vélo a remis ça à la 21e, mais l’ancien Lorientais perdait une nouvelle fois son duel avec le portier adverse. Un Gignac qui a été très en vue, mais à qui l’efficacité a fait défaut (23e, 33e, 38e). Au retour des vestiaires, Jean Fernandez décide alors de bouger ses hommes en opérant deux changements d’un coup. Malheureusement pour le technicien nancéien, la sortie prématurée d’Haïdara suite à une mauvaise chute lors d’un duel aérien, l’a obligé à griller toutes ses cartouches. C’est là que Marseille choisit alors de frapper.
Une nouvelle fois, sur un débordement côté gauche, André Ayew a tout le temps pour trouver son frère Jordan seul au centre. Malheureux à la 30e, le jeune Ghanéen ne se fait pas prié cette fois-ci et crucifie N’Dy Assembe d’une tête imparable (0-1, 53e). Une juste récompense pour une équipe maîtresse des débats qui péchait par manque d’efficacité. Archi dominée, l’ASNL a attendu d’encaisser un but pour enfin réagir. Une réaction qui a failli être payante si Mandanda n’avait repoussé magnifiquement le coup franc cadré de Mollo (62e). Mais si les Nancéiens ont chahuté leurs adversaires durant dix minutes, cette révolte a paru trop désorganisée pour faire mouche. C’est d’ailleurs uniquement sur coups de pied arrêtés que les coéquipiers de Puygrenier ont pu approcher la cage marseillaise.
Suite à ce temps fort nancéien, l’OM a cependant choisi de contenir leurs hôtes et de n’opérer que par contre, laissant la mainmise du ballon. Nancy n’en demandait pas tant. L’entrejeu phocéen peine alors à contenir les vagues d’attaques et en deux minutes (78e à 80e), il a fallu toute la vigilance de Mandanda pour garder le score. Décousue, la fin du match proposa une séance d’attaque défense où la lucidité a clairement fait défaut aux deux formations, l’OM ayant même pu faire le break sur une frappe plein axe de J.Ayew (86e). Au final, c’est donc l’OM qui parvient à s’imposer au terme d’une rencontre que les hommes d’Elie Baup auraient pu tuer dès la première période. Plus que jamais leaders du championnat avec cinq succès consécutifs, les Marseillais confirment. Les Nancéiens, quant à eux restent à un point de la zone rouge.
Homme du match : J.Ayew (6,5) : comme son frère, il a été très actif sur le côté droit. Une activité qui a failli profiter à Gignac (23e) ou a lui-même (30e). Souvent lancé dans la profondeur, le Ghanéen a été mordant par sa vitesse. Buteur décisif (53e) d’une tête imparable, il a concrétisé la domination stérile des siens. A noter toutefois qu’il manque une balle de match (86e) qui aurait évité une fin de match tendue à son équipe.
Nancy :
N'Dy Assembe (6,5) : dans un match où l'OM a dominé les débats, le gardien de but a forcément été très sollicité. Et si les Phocéens ont dû attendre le retour des vestiaires pour marquer, c'est bien parce que le dernier rempart lorrain a fait le métier, comme le prouvent ses belles parades devant Gignac (14e, 21e, 32e).
Muratori (4) : titularisé en qualité d'arrière droit, le gaucher a livré une prestation honorable. Vaillant, il a fait preuve de courage, à l'image de son sauvetage sur sa ligne sur un tir d'André Ayew (11e). Pas vraiment à son aise offensivement, il a donc toutefois eu le mérite d'aller au charbon.
Sami (3,5) : match compliqué pour le défenseur central lorrain. Pas vraiment à son avantage tout au long du match, le joueur a erré telle une âme en peine, incapable d'apporter une quelconque opposition à ses adversaires.
Puygrenier (4,5) : l'ancien du Zenit ne s'est pas ménagé. S'il a parfois été pris de court, le défenseur a multiplié les interventions, se montrant plutôt solide dans les airs, et apportant son jeu de tête offensivement.
Haidara (5) : l'un des rares Nancéiens à ne pas être hors de propos sur ce match. Sans être transcendant, l'international Espoirs tricolore s'est battu, tentant d'apporter offensivement et offrant une opposition défensive à ses vis-à-vis. Malheureusement pour lui, le latéral s'est blessé sur un duel aérien, ne pouvant assurer sa réception. Remplacé par Loties (49e).
Sané (4,5) : positionné en qualité de sentinelle juste devant sa défense, l'ancien Bordelais a été courageux. L'OM dominant la bataille du milieu de terrain dans les grandes lignes, le récupérateur a dû s'employer longuement pour tenter de gratter quelques ballons et relancer le jeu de son équipe.
Grange (3) : match plus que compliqué pour le milieu de terrain de l'ASNL. Hormis sur quelques passes bien senties, le joueur n'a jamais su peser sur les débats, courant derrière le ballon et ne se montrant guère à son avantage à la récupération. Remplacé par Mangani (45e), qui a apporté sa clairvoyance dans l'entrejeu.
Karaboué (4,5) : si brillant la saison dernière, le milieu de terrain est plus en difficulté depuis la reprise. Malgré tout, c'est lui qui a lancé une mini révolte au retour des vestiaires, tentant sa chance sur une frappe qui n'a certes pas trouvé le cadre, mais a eu le mérite d'exister, dans une partie où les occasions nancéiennes ont été très rares.
Mollo (5) : l'ancien Caennais a comme souvent été le plus grand danger offensif de son équipe. S'il n'a pas évolué à son meilleur niveau, l'ailier a fait parler sa qualité technique pour adresser quelques bonnes passes, notamment sur ses coups de pied arrêtés, souvent vicieux.
Bakar (4) : l'attaquant n'a pas vraiment brillé devant l'OM, le club favori de son cousin Soprano. Hormis sur une ou deux fulgurances en deuxième mi-temps, l'ancien Monégasque a eu toutes les peines du monde à exister, ne prenant que trop rarement le dessus sur ses adversaires.
Moukandjo (3,5) : seul en pointe, l'attaquant n'a pas vraiment eu l'occasion de se mettre à son avantage. Loin d'être un pur avant-centre, l'ancien Monégasque a souvent dézoné, créant quelques solutions, mais délaissant une surface de réparation adverse rarement mise en danger. Remplacé par Louis (45e), qui a tenté d'apporter ses qualités de percussion.
Marseille :
Mandanda (6) : le gardien marseillais a vécu une soirée plus que tranquille. Quasiment jamais inquiété, il a répondu présent sur un coup franc cadré de Mollo (62e) ainsi qu’une frappe de Mangani (80e).
Kaboré (5,5) : positionné sur le flanc droit de la défense olympienne, le Burkinabé a parfaitement tenu son rang. Si ses centres n’ont pas toujours été justes, il a tout cas fermé son couloir.
N'Koulou (6): à l’instar de son gardien, le Camerounais n’a pas trop eu à s’employer. Présent dans le jeu aérien sur les occasions adverses sur coups de pied arrêtés, il détourne de la tête une frappe à bout portant (57e).
Fanni (5,5) : polyvalent, l’ex-Rennais n’a pas spécialement été mis en danger, mais ses imprécisions lors du temps fort nancéien ont failli coûter un but qui n’aurait pas récompensé la domination de son équipe.
Morel (6) : bon physiquement dans ses duels, très vite porté vers l’offensive avec la majeure partie des centres de son équipe à mettre à son actif, il est à l’origine du but vainqueur des siens. A noter toutefois quelques oublis dans son replacement défensif en seconde période. Mais sans conséquences.
Abdullah (6): titularisé, le jeune Olympien a certes quelque peu souffert en seconde période, mais cela n’enlève rien à sa prestation globale. Dur sur l’homme, il a su imposer son physique pour museler les vagues d’attaques nancéiennes quasi inexistantes.
Cheyrou (6) : avec Valbuena, il a alimenté ses attaquants en munitions, profitant de l’apathie adverse pour être assez libre de ses mouvements. Très actif, il a surtout été précieux dans ses tâches défensives lorsque Nancy s’est enfin décidé à pousser.
Valbuena (6,5) : le milieu offensif a été un véritable feu follet durant les 45 premières minutes. Etonnamment libre de ses mouvements, il a distillé un grand nombre de ballons à ses attaquants. Il a d’ailleurs été à l’origine des grosses actions (14e, 21e, 23e). Mais cette débauche d’énergie a fini par se payer puisqu’il s’est éteint très vite au retour des vestiaires. Remplacé par Raspentino (84e).
A.Ayew (6,5) : l’aîné des frères Ayew a réalisé un match sérieux. Si Muratori lui enlève un but sur sa ligne (11e), le Black Star a fait mal par ses percées sur le flanc gauche. Egalement généreux dans son repli défensif, il a vu sont ravail être récompensé par une passe décisive pour son frère Jordan (53e).
J.Ayew (6,5) : voir ci-dessus.
Gignac (5): heureusement pour le buteur marseillais que son équipe l’a emporté ce soir. Car s’il est apparu en forme, mobile et très entreprenant sur le terrain, APG s’est surtout distingué par la quantité d’actions franches ratées (14e, 21e, 23e, 33e, 38e). la faute à un N’Dy Assembe aux gants chauds ou à un cruel manque d’efficacité. Mais ne lui jetons pas la pierre tant son activité, surtout défensive, est à souligner.
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