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Info FM, Sofiane Feghouli : « Aucune raison de quitter Galatasaray »

En Turquie, Sofiane Feghouli a trouvé tout ce qu’il était allé chercher. Un titre de champion national avec Galatasaray, une qualification pour la prochaine Ligue des Champions mais aussi et surtout le plaisir de jouer au football. En plus de tout ça, l’international algérien a aussi été conquis par tout le nouvel environnement dans lequel il baigne depuis près d’une année maintenant. Pour Foot Mercato, le Fennec a accepté de dresser un bilan de sa saison. Il en a aussi profité pour évoquer son avenir et la crise que traverse la sélection algérienne. Entretien.

Par Dahbia Hattabi
10 min.
Galatasaray SK Sofiane Feghouli @Maxppp

**Foot Mercato : Lors de notre dernière interview en décembre dernier, vous m’aviez confié que vous arriviez à un moment de votre carrière où vous aviez besoin de gagner des titres. C’est chose faite à présent puisque vous avez remporté le championnat avec Galatasaray.

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Sofiane Feghouli** : J’avais besoin de savoir ce que c’est de gagner. Je n’en avais pas eu l’occasion. Quand j’étais en Espagne (au FC Valence), c’était difficile avec le Barça et le Real Madrid. Lors de mon passage en Angleterre, à West Ham, ce n’était pas prioritaire de gagner un titre avec cette équipe. J’ai eu l’opportunité de venir à Galatasaray. Gagner des titres, c’est vraiment ce qui comptait le plus. On a pu remporter le championnat. La coupe, malheureusement, on n’est pas passé loin. Pour diverses raisons, on n’a pas pu aller en finale. Je suis très heureux de remporter ce premier titre enfin !

**FM : Vous l’attendiez depuis longtemps …

SF** : Oui, je l’attendais. En plus, ça a été difficile puisque ça s’est joué jusqu’à la dernière journée. C’est vraiment une sensation forte. Ce n’est pas comme si tu gagnais le championnat avec vingt points d’avance et que tout était joué avant la dernière journée. Là, ça s’est joué jusqu’au bout de la saison. Nerveusement, ce n’était pas facile à gérer. Quand tu gagnes de cette façon, ça donne davantage de saveur à ce titre.

**FM : Connaissant l’ambiance dans les stades en Turquie, j’imagine que ça a dû être la folie au moment de fêter le titre national.

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SF** : C’était super. Galatasaray est un club très familial. On a pu fêter ça tous ensemble au stade avec les familles, les proches, les fans. Il y avait vraiment une belle ambiance. Ce sont de super moments et j’espère en revivre d’autres la saison prochaine.

**FM : D’un point de vue collectif comme individuel, remporter ce titre était un objectif pour vous. On peut dire que le contrat est rempli.

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SF** : Oui, totalement. L’ambition de remporter un titre, de jouer la Ligue des Champions dès la saison prochaine, de faire une saison complète et de jouer, on peut dire que je suis satisfait à tous les niveaux. J’ai pris du plaisir. Je suis très content. En plus, on a eu une bonne ambiance dans le groupe cette saison. C’est une super expérience. Même en dehors du foot, j’ai été agréablement surpris. Je suis très heureux à tous les niveaux.

**FM : Comment jugez-vous votre saison ?

SF** : Je suis satisfait de ma saison (7 buts et 10 passes décisives en 31 matches toutes compétitions confondues, ndlr), je suis arrivé blessé. Je n’ai pas fait de pré-saison. Donc il a fallu faire le nécessaire au niveau de la préparation physique, puis rentrer dans l’équipe petit à petit, gagner du temps de jeu. Malheureusement, quand j’ai commencé à me sentir bien, j’ai été suspendu quasiment un mois et demi. Là encore, il a fallu prendre mon mal en patience. Ensuite, j’ai joué jusqu’à la fin de la saison. Durant la saison, j’ai aussi eu quelques pépins au tendon que j’ai bien gérés avec le staff médical. J’ai souffert physiquement par des petites choses au quotidien. Mais au final, le titre de champion a été la récompense. Ça a été difficile pour moi par moment d’un point de vue physique. Mais dans l’ensemble je suis content. Je suis en vacances. Je peux bien me soigner, me reposer et faire les soins nécessaires pour repartir la saison prochaine frais et au top.

Feghouli veut continuer à Galatasaray

**FM : La dernière fois, vous m’aviez expliqué que vous aviez eu pas mal de pépins physiques à West Ham l’an dernier. Visiblement, cet aspect-là a été mieux géré cette saison en Turquie.

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SF** : Oui, ça a été bien géré. À West Ham, on n’avait quasiment pas fait de préparation physique, que ce soit avant la saison ou après quand j’ai repris la saison avec eux. Je suis parti dans les derniers jours du mercato. Donc d’un point de vue physique, ce n’était pas ça. L’organisation, j’en ai souffert. J’en ai même souffert après à Galatasaray. Quand je suis arrivé ici (en Turquie), j’ai été bien pris en main par le staff médical et les entraîneurs que j’ai eus. Donc ça a facilité les choses. Je vais faire une bonne préparation d’avant saison cet été, bien travailler aussi pour pouvoir tenir toute la saison et me sentir bien.

**FM : Quels sont vos objectifs pour la saison prochaine ?

SF** : Notre objectif sera de bien représenter le football turc et Galatasaray, et d’essayer de créer la surprise en Ligue des Champions. On sait que chez nous on est capables de battre n’importe quelle équipe. Après à l’extérieur, c’est toujours différent. On veut bien figurer, donner une bonne image et essayer aussi de remporter le titre national. On espère confirmer et faire un "back to back". Gagner le titre deux années de suite est compliqué. Ce sera un beau challenge. J’espère qu’on va y arriver (…) Individuellement, j’espère faire une saison pleine, pouvoir jouer mon football librement, prendre du plaisir dans cette équipe et rendre heureux les supporters.

**FM : Les supporters de Galatasaray vous verront donc évoluer encore sous le maillot du club la saison prochaine. Vous ne comptez pas bouger cet été à vous écouter.

SF** : Je suis encore sous contrat pour quatre années. Donc je m’inscris dans la durée avec Galatasaray. Je n’ai plus d’agent depuis pas mal de temps. Donc je n’ai pas reçu d’appel de mon club ou d’autres personnes pour éventuellement bouger. Moi, je me vois totalement à Galatasaray la saison prochaine. Le projet s’annonce excitant. Pour ma part, je n’ai aucune raison de quitter Galatasaray.

**FM : Votre nom revient pourtant souvent quand vient le mercato. En France, on a parlé d’un intérêt de Rennes pour vous. C’était déjà le cas l’an passé. Qu’en pensez-vous ? Est-ce que quelque part ça vous flatte ?

SF** : C’est toujours flatteur d’entendre que des clubs seraient éventuellement intéressés. Dans le football, on ne sait pas vraiment qui est derrière tout ça, si ces rumeurs sont fondées ou infondées. Je ne me focalise pas trop sur ce qui peut se dire. Je suis heureux dans mon club. S’il y a d’autres clubs intéressés par moi, c’est que je fais bien mon boulot depuis pas mal d’années et que je dois continuer ainsi.

**FM : À la même période il y a quatre ans, vous étiez en stage de préparation à la Coupe du Monde avec l’équipe d’Algérie à Genève. Ne pas être au rendez-vous en Russie cette année doit être une immense déception pour vous…

SF** : Je suis très frustré forcément. Après les moments extraordinaires passés en sélection algérienne, c’est toujours difficile de voir que quatre ans après il n’y a pas eu de continuité. On n’a pas su trouver l’alchimie pour continuer à être une bonne équipe. C’est frustrant. Quand je pense à tous les supporters de l’équipe d’Algérie, c’est difficile. Mais bon, quand on regarde l’histoire de la sélection, elle s’est construite sur pas mal d’échecs. Il faudra rebondir et voir ce qui n’a pas été bien fait pour ne plus reproduire les mêmes erreurs. Il faut préparer dès maintenant la Coupe du Monde 2022. Si l’Algérie est une nation importante en Afrique, elle doit figurer dans le gotha mondial. J’estime qu’avec le talent qu’il y a en Algérie, ne pas figurer au Mondial; même si le contexte africain, les qualifications par rapport à d’autres continents, etc..; est une anomalie pour moi.

Toujours prêt à défendre les couleurs de l’Algérie

**FM : Il y a un rassemblement de l’équipe d’Algérie actuellement (entretien réalisé jeudi). On a entendu beaucoup de choses sur vous. On a évoqué votre possible retour en sélection; puis on a parlé d’une absence pour cause de blessure. Enfin, le sélectionneur Rabah Madjer a dit que la porte serait toujours ouverte pour vous. Qu’en est-il vraiment ?

SF** : Je crois que ça doit faire quasiment un an, ou peut-être un peu moins, que je n’ai plus été appelé en sélection (dernière cape le 7 octobre 2017 pour Cameroun-Algérie, ndlr). Là, j’ai reçu une convocation pour le dernier rassemblement de la saison. Malheureusement, comme je vous l’ai expliqué, j’ai des problèmes au tendon depuis quatre-cinq mois. Je m’étais déjà mis d’accord avec le staff médical de Galatasaray pour faire les soins et avoir le repos nécessaire en fin de saison pour pouvoir me rétablir totalement. On s’était mis d’accord pour forcer en fin de saison afin de conquérir le titre. À la fin de la saison, j’ai subi une injection de produits naturels pour pouvoir m’aider à un lavage de la zone qui est douloureuse. Je m’étais mis d’accord avec mon club. J’ai reçu ensuite une convocation de l’Algérie. Je ne pouvais pas me rendre disponible pour la sélection.

**FM : Si vous aviez été à 100% de vos moyens, vous y seriez donc allé…

SF** : Oui, j’aurais répondu présent. C’est toujours délicat comment les choses se passent. Ça aurait été mieux de discuter avec certaines personnes. Mais il n’y a pas de problème. Moi, j’ai toujours défendu les couleurs de l’Algérie. Si on fait appel à moi, comme d’habitude, je donnerais le meilleur de moi-même.

**FM : Vous l’avez dit, cela fait pratiquement une année que vous n’avez plus joué avec les Fennecs. Est-ce que cela vous manque ?

SF** : J’ai passé de grands moments avec l’équipe nationale. Donc oui, ça me manque. Après, je suis aussi pleinement satisfait dans mon club. Mais c’est vrai que l’Algérie a un côté à part. Quand on met le maillot de l’équipe nationale, c’est spécial. C’est clair !

**FM : Vous m’aviez expliqué lors de notre précédente interview que vous n’aviez pas de contact avec le sélectionneur national. Est -ce que cela a évolué ?

SF** : Pour être honnête, je n’ai jamais échangé avec lui. Je suis l’actualité des Verts de mon côté. Mais non, je n’ai pas d’échanges avec lui. C’est le sélectionneur de l’Algérie. Pour moi, l’équipe nationale est au-dessus de tout le monde. Les sélectionneurs passent, les joueurs passent. Moi, je suis fan des Verts quoiqu’il arrive. Je n’ai pas échangé avec lui, je ne sais pas comment il entraîne. Je ne connais pas du tout le type de sélectionneur que c’est.

**FM : J’imagine que vous avez dû suivre tout ce qui a été dit à son sujet cette semaine. En Algérie, on indique qu’il est menacé et qu’un départ n’est pas à exclure. De son côté, Rabah Madjer a dit en conférence de presse qu’il était victime d’une "machination". Que pensez-vous de tout ça ?

SF** : Je pense qu’il faut faire profil bas et travailler. Il faut être discret. On sait que l’Algérie traverse une période difficile. Il faut travailler davantage pour renouer avec le succès. On sait que ça ne se fera pas du jour au lendemain parce que le malaise est profond. C’est un travail d’ensemble. La Fédération (FAF), le sélectionneur, les joueurs doivent se responsabiliser. C’est difficile. Avec l’Algérie, les gens sont parfois impatients, mais ce sont de grands passionnés il faut les comprendre. On connaît le contexte algérien. Il faut travailler, faire profil bas et faire moins de déclarations peut-être. Petit à petit, les résultats reviendront.

**FM : En 2014, on a vu des supporters d’autres nations africaines ou du Maghreb encourager l’Algérie, qui faisait d’ailleurs une belle Coupe du Monde. Est-ce qu’à votre tour vous comptez supporter des nations africaines en Russie ?

SF** : Oui, absolument. Je vais encourager tous mes amis que ce soit les Marocains, je pense à Younès Belhanda, ou les Sénégalais. Je vais soutenir toutes les nations africaines. Je serai de tout cœur avec elles. J’espère que le Maroc va faire quelque chose car ils ont une équipe très solide, rigoureuse et bien organisée. J’espère qu’ils vont créer la surprise et sortir des poules. Ils en ont les moyens. Je les supporterai, bien sûr.

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