Il est la dernière cible made in Serie A du PSG. Antonio Candreva, meilleur élément de la Lazio et international italien, reste cependant un inconnu aux yeux du football français. Portrait, en quelques points précis, d'un talent à la progression alambiquée.
Propriété de l’Udinese depuis… 7 ans
Antonio Candreva a débuté sa carrière pro à la Ternana, son club formateur. Numéro 10 talentueux, il convainc l’Udinese de miser sur lui à l’été 2007. Depuis lors, il est la propriété des Bianconeri, avec lesquels il n’a pourtant disputé que trois petites rencontres en carrière. Comme de nombreux jeunes, Candreva a en effet cumulé les prêts. Un premier, fructueux, à Livourne, avant un bref passage à la Juve, et des étapes décevantes à Parme et Cesena. 7 ans se sont écoulés depuis sa signature avec le club du Frioul, qui détient encore, à l’heure actuelle, une partie de ses droits. Après avoir contracté un prêt en 2012, la Lazio a mis en place une copropriété, renouvelée après la première saison complète du joueur à Rome. Selon l'ensemble de la presse transalpine, le club se serait décidé à acquérir le reste de ses droits, contre 9 M€, et il ne manquerait à cette heure que l'officialisation. La fin d’une longue instabilité contractuelle est proche.
Un drôle de départ avec la Lazio
Candreva est donc arrivé à la Lazio en janvier 2012. Le 31 janvier, date de clôture du mercato hivernal, pour être exact. Il constituait alors le seul renfort des Biancocelesti sur ce marché, une curiosité, dans la mesure où coach Edy Reja avait réclamé plusieurs renforts pour poursuivre son beau parcours. Quand bien même il n’était pas la priorité du technicien – laquelle était Guarin – Candreva, qui avait appris l’intérêt laziale à quelques heures seulement du terme du marché, n’a pour autant pas hésité à épouser la cause de l’Aquila, lui, le natif de Rome. Mais c’est justement une partie de cet attachement qui lui a porté préjudice dès le départ : les tifosi de la Lazio n’ont pas tardé à révéler sa foi giallorossa, via des déclarations qu’il avait livrées dans une vieille interview… Candreva s'en est défendu, pas de quoi faire taire la rumeur : un supporter de l’ennemi sous leurs couleurs, les supporters biancocelesti n’ont pas apprécié. Une menaçante banderole « Bienvenue en enfer » a constitué l'accueil du joueur au centre d’entraînement de Formello, et ses premiers pas à l’Olimpico ont été accompagnés de sifflets.
Naples, et le match où tout a changé
En dépit du climat hostile dans lequel il a débarqué, Candreva est parvenu à inverser la tendance, et mettre tout le peuple laziale de son côté. Et ce, de par ses performances abouties. En cela, une date spécifique est à retenir, celle où tout a changé : nous sommes le 7 avril 2012, la Lazio reçoit le Napoli, duel qui flaire bon la lutte européenne. Les locaux l’emportent, notamment grâce à la nouvelle recrue Candreva, auteur de l’ouverture du score dès la 9e minute de jeu, d’une belle frappe instinctive dans un angle fermé. La réaction du joueur est alors inattendue : il saute les panneaux publicitaires, et va fêter son but sous la Curva Nord. La joie y a alors surpassé la haine, Candreva a changé la donne. Depuis lors, le joueur a tout fait pour entretenir cet amour mutuel.
Explosion dans un nouveau rôle
Edy Reja fut le coach le plus déterminant dans l’explosion de Candreva. C’est l'entraîneur frioulan, qui a eu l’idée de le placer durablement au poste de milieu/ailier droit. Jusqu’alors, le Romain n’avait jamais vraiment su élire son poste préférentiel. Né numéro 10, par la suite positionné en milieu reculé, c’est finalement sur le côté qu’il a su exploiter au mieux son talent. Et ce n’est pas le départ du mentor à l’été 2012 qui a contrarié sa croissance. Candreva a véritablement explosé sous le mandat de Petkovic, avec une campagne 2012/2013 dantesque – 6 buts et 7 passes décisives en 35 rencontres –, couronnée par un succès en Coupe dans un inédit derby en finale.
Une saison dantesque en « franchise player »
Candreva a explosé la saison dernière, mais il a franchi une nouvelle étape sur l’exercice qui vient de s’écouler. Les blessures répétées de Miroslav Klose ont achevé de faire de lui l’homme à tout faire de la Lazio. Créateur, passeur, finisseur, il a tout fait – quitte à parfois s’attirer les foudres de par son individualisme –, ce qui se ressent bien d’un point de vue statistique, lui qui est passé près du « double double » – 12 buts et 9 assists en 37 rencontres. Fort d’une toute nouvelle confiance, l’ancien Juventino a également su se montrer influent lorsqu’il a été amené à dépanner à d’autres postes. Un caractère complet qui a notamment fait de lui l’un des inamovibles de Prandelli en sélection, et l'une des cibles estivales du puissant PSG.
La frappe de loin comme signature
Complet, voilà le terme qui définit le mieux Antonio Candreva. Il a évolué à bon nombre de postes, a explosé en ailier, mais en pleine bourre, a su répéter ses performances dans de nombreuses positions. Bon dribbleur, rapide et technique, il sait faire des différences. Mais là où il s’illustre encore le mieux, c’est dans le registre de la frappe lointaine. Sur coup de pied arrêté ou dans le jeu, le Laziale s’est fendu de quelques pétards notables. Contre Palerme, la Roma, ou encore le Milan, il a prouvé qu’il en avait sous la semelle. Pourra-t-il gratifier le Parc des Princes de pareils artifices ?
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