Milan : Taarabt, l’heure de l’explosion ?

Un moment déjà, que l’explosion d’Adel Taarabt semble programmée. Le talent formé à Lens et expatrié très tôt du côté de l’Angleterre n’a cependant jamais vraiment percé. Joueur irrégulier par excellence, il est de ceux qui ont la capacité d’enflammer une partie et de passer à côté des cinq suivantes. À cela, il fallait également ajouter un mauvais caractère – perceptible via de nombreuses brouilles – et une once d’arrogance, qui lui fit dire, dans un passé pas si lointain, que jouer à Milan pourrait être un bon strapontin pour rejoindre « des grands clubs comme le Real Madrid et le Barça. » Aujourd’hui, Taarabt joue bel et bien à Milan. Mais son état d’esprit est tout autre.

Avant même de penser à un éventuel transfert vers une plus grosse écurie, l’international marocain veut convaincre en Italie. Convaincre le Milan de le racheter, lui qui n’est que prêté avec option d’achat. Passé du statut de star du Loftus Road avec les QPR à celui de simple joker à Fulham, Taarabt aurait-il enfin pris conscience de ses obligations ? De l’autre côté des Alpes, on y croit. La Gazzetta dello Sport avance aujourd’hui que le joueur se serait déjà bien adapté à son nouvel environnement, entre affinités avec la colonie française de l’équipe rossonera et cours d’italien, tandis que comme le signalait sa franche accolade avec coach Seedorf à Naples, l’entente est palpable avec le staff technique. À ce sujet, il convient de signaler que le natif de Fès a marqué les esprits pour sa première en Serie A.

Taarabt fut même le seul rayon de soleil dans la triste soirée milanaise au San Paolo le weekend dernier. Meilleur milanais sur la pelouse, il inscrivit l’unique but des siens, à la faveur d’une remontée de balle de 50 mètres et d’un enroulé délicat en pleine course, pour un cuir glissé au ras du montant de Pepe Reina. Conseillé par l’ancien proprio des QPR Flavio Briatore à Adriano Galliani, Taarabt laisse pour le moment présager du très bon. Et puis, comme l’écrit la Gazzetta, « entre un joueur médiocre et une tête brûlée, Galliani choisira toujours la deuxième catégorie. On ne peut pas changer les pieds d’un joueur, mais la tête, parfois, oui. » Pour un club où des éléments comme Ibrahimovic, Cassano, Boateng ou Balotelli ont su donner leur maximum, Taarabt pourrait être un nouvel exemple probant.