OM : qui est vraiment Éver Banega ?

Comme pour Lionel Messi, tout commence à Rosario pour Éver Banega. Les deux hommes, enfants à l'époque, se sont d'ailleurs affrontés dans des matches de quartier. «Nous jouions l'un contre l'autre quand nous étions enfants, c'était le clasico du quartier, et déjà, à cette époque-là, il était au-dessus. Je l'ai ensuite rencontré à nouveau en Espagne. Je vous parle de Lionel Messi», s'est-il récemment rappelé. Comme La Pulga, c'est à Newell's Old Boys qu'il a vécu ses premières émotions de footballeur de club. Mais comme son aîné, c'est dans un autre club qu'il se révèle aux yeux du monde entier. À Boca Juniors, où il a suivi Jorge Griffa, son entraîneur à Rosario.

Chez les Xeinezes, il gravit les échelons les uns après les autres, intégrant l'équipe première au deuxième semestre 2006, sous les ordres d'Alfio Basile. Il ne la quittera plus, disputant son premier match de Primera Division contre Banfield, le 10 février 2007. Utilisé dans le cœur du jeu, il met rapidement tout le monde d'accord et décroche notamment la Copa Libertadores en 2007, aux côtés de Juan Roman Riquelme, qu'il prend comme modèle. «Je suis très content parce que Roman me parle en permanence et j'essaie de prendre ses conseils au pied de la lettre, parce que, pour moi, venant d'une star de son envergure, c'est très important», confiait-il à l'époque.

Un talent précoce mais intermittent

Tanguito, efficace balle au pied, se fait rapidement remarquer par les plus grands clubs européens, notamment lors du Mondial des Clubs 2007, au cours duquel Boca échoue en finale face à l'AC Milan (4-2). C'est finalement le FC Valence qui, au sortir de cette compétition, l'enrôle pour un montant de 18 M€, le troisième plus gros transfert d'un Argentin vers l'Europe à l'époque derrière Fernando Gago (Boca-Real Madrid) et Sergio Agüero (Independiente-Atlético Madrid). Son premier semestre est prometteur et lui permet de connaître sa première sélection, en février 2008, au Guatemala. Pour autant, le club ché décide de le prêter la saison suivante. Direction l'Atlético Madrid où l'Argentin ne trouvera malheureusement pas la continuité nécessaire pour s'épanouir (5 titularisations seulement en Liga).

De retour à Mestalla, il réalise sa meilleure saison, la plus complète (36 matches en championnat). Il peine cependant à exploser, rattrapé par des blessures, certaines parfois farfelues (il avait oublié de serrer le frein à main de son véhicule et s'était fait écraser le pied par sa propre voiture à une station service), ou des problèmes de comportement. Le natif de Rosario n'a finalement jamais su (pu ?) prendre les rênes de l'équipe comme l'espéraient les Valencians. À l'hiver 2014, ils décident donc de prêter l'international albiceleste (24 sélections, 2 buts) une nouvelle fois. Cette fois, direction Newell's, là où tout a commencé.

L'OM peut-il faire enfin exploser Éver Banega ?

Sur le plan sportif, l'opération n'est pas des plus réussies (14 apparitions, 1 but). «J'ai mis du temps à me réadapter au football argentin», a-t-il avoué. Sur le plan humain, en revanche, il s'est refait une santé. «J'ai vécu le moment présent, j'en ai profité. J'ai été très bien reçu par les supporters et le groupe. (...) J'ai aimé revenir pour aider le club», a-t-il expliqué, le jour de l'annonce officielle de son départ. Sous contrat avec Valence jusqu'en juin 2015, le champion olympique 2008, qui a été écarté de la liste des 23 d'Alejandro Sabella pour le Mondial, est à la croisée des chemins. « Il me reste un an de contrat à Valence. Après le Mondial, si je dois revenir, je reviendrai. Si je dois partir, je partirai », a-t-il confié au micro de TyC Sports.

Il est notamment annoncé à l'Olympique de Marseille, où Marcelo Bielsa pourrait être un acteur majeur dans son épanouissement. « Marcelo Bielsa est l’un des meilleurs entraîneurs du monde, alors, naturellement, le projet de l’OM est très intéressant », nous a confié son agent Marcelo Simonian il y a quelques jours. Quelques formations de Premier League seraient également intéressées à en croire Sky Sports et Super Deporte. Capable du meilleur quand il est en forme, en confiance et associé à un récupérateur pur dans l'entrejeu, Éver Banega n'a montré son meilleur visage que par intermittence jusqu'ici. Il a encore beaucoup à donner. Qui saura le relancer ?