Premier League

Sir Alex Ferguson juge Deschamps, Blanc… et Domenech !

Avec Deschamps et Blanc, la France tient deux entraîneurs prestigieux capables de s'imposer partout. C'est du moins l'avis de Sir Alex Ferguson, beaucoup moins tendre avec Raymond Domenech.

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Manchester United FC Lassana Diarra @Maxppp

C’est une légende vivante. À 69 ans, Sir Alex Ferguson continue de visiter les bancs de touche d’Angleterre et d’Europe pour mener Manchester United à la victoire. La prochaine étape l’amène au Stade Vélodrome mercredi soir. Au-delà de la double confrontation avec l’OM, club qu’il craint, l’entraîneur écossais a profité d’un entretien accordé àL’Equipe pour dire tout le bien qu’il pensait de Didier Deschamps.

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« Il a du charisme, de l’expérience, il respire le football. Il a l’étoffe d’un grand d’Europe. Ses campagnes européennes comme joueur avec Marseille ont été remarquables. Il y a puisé de la confiance et du savoir. C’est aussi le capitaine des champions du monde 98, des champions d’Europe 2000. Il a aussi vécu une aventure fantastique avec Monaco pour ses débuts comme entraîneur. Amener cette équipe en finale de la Ligue des Champions en 2004, cela parle pour lui. Et puis, il n’a que 42 ans », indique-t-il. Dès lors, il lui apparaît sensé d’imaginer le Français sur un banc de touche de Premier League, comme Liverpool par exemple, qui l’a approché l’été dernier. « Si tu réussis à Marseille, tu ne crains plus rien. Les attentes là-bas sont énormes. (…) Deschamps a les tampons nécessaires sur son passeport pour s’imposer n’importe où », pense Sir Alex.

Mais s’il y a un entraîneur français que l’Écossais souhaite voir réussir, c’est bien Laurent Blanc. Les deux hommes sont restés en très bons termes après avoir collaboré 2 ans à MU, entre 2001 et 2003. Et Blanc n’a pas hésité à lui demander conseil au moment de choisir de prendre en main l’équipe de France. « Je lui avais conseillé de poursuivre son aventure d’entraîneur de club. Je n’ai pas changé d’opinion. Mais il était indispensable, à la France, de s’offrir un homme de charisme, au-dessus de toute polémique. Le football français a pesé de tout son poids pour convaincre Blanc. Il fallait effacer le traumatisme et l’image que le foot français avait montrée à la Coupe du Monde 2010 », affirme Ferguson, avant de revenir sur le triste épisode Raymond Domenech.

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« Il fallait effacer l’image de l’ancien sélectionneur. Ce dernier ne semblait pas populaire auprès des joueurs, auprès des médias, auprès des fans. Il agissait comme un individu inflexible, têtu. Ca peut être une qualité, mais, le plus souvent, cela confine au handicap… Je sais de quoi je parle. Je peux être têtu. C’est un moyen de s’affirmer, de s’imposer, mais ce ne doit être qu’une phase de transition. Une fois ton environnement convaincu, tu peux changer. Domenech était tellement têtu qu’il n’a jamais pu se remettre en question. (…) Là, c’était fini pour lui. Aucune chance de s’en sortir. » Comme quoi la réputation de Domenech a allègrement dépassé les frontières françaises…

Toujours est-il que Ferguson croit beaucoup plus en Laurent Blanc, à qui il loue de nombreuses qualités. « Il a une dimension internationale. Une présence. Un calme. Une distance. Mais bon, il aurait dû continuer à entraîner un club… Même si je reconnais que ça se passe bien avec les Bleus. Il a inversé le sens de l’histoire. Il obtient des résultats avec une génération de joueurs qui n’est pas exceptionnelle. Nous sommes loin de la génération fantastique des années 1998-2000 », explique Ferguson. A le lire, on pourrait penser que Ferguson a fait du Français une option très sérieuse pour sa succession à Manchester United. C’est peut-être bien à Old Trafford que Laurent Blanc retrouvera le costume d’entraîneur de club.

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