Les statistiques décevantes du MU version Mourinho
José Mourinho est devenu cet été le pilote de la formule un Manchester United. Mais le Portugais affiche-t-il de bon temps de passage ? Gros plan.
27 mai 2016. Après des semaines d'attente, de rumeur, José Mourinho est officiellement devenu l'entraîneur de Manchester United. Une belle opportunité pour l'entraîneur portugais libre depuis son départ de Chelsea quelques mois auparavant. Pour les pensionnaires d'Old Trafford cela a également été une chance à saisir. Ils avaient déjà approché, sans succès, le Special One en 2013 afin de prendre la succession de la légende Alex Ferguson. Les Red Devils n'ont d'ailleurs pas très bien géré la période de transition après 27 ans de règne de la part de l'Ecossais. Mais ils comptaient sur la venue du charismatique Mourinho pour redonner de l'allant à l'un des clubs mythiques de la planète football. L'attente était donc très importante autour du MU version Mourinho. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Après 8 journées de championnat, Man U est 7e avec 14 points (4 victoires, 2 nuls et 2 défaites). L'équipe de Mourinho possède 5 points de retard sur Manchester City et Arsenal, co-leaders avec 19 points. Si l'on compare avec son prédécesseur, le Portugais est en retard sur les temps de passage de la saison dernière.
En 2015-2016, les Red Devils étaient 3e au même stade de la saison, avec un succès en plus (5 victoires, 1 nul et 2 défaites). Ils possédaient 16 points, soit 2 de plus que l'an dernier. Si le Special One est en retard sur Louis van Gaal qui était alors à la tête de Manchester United pour la 2e année, Mourinho fait en revanche mieux que ses prédécesseurs pour sa première année d'un point de vue comptable. Avec Moyes en 2013-2014, MU était 8e avec 11 points. Avec Van Gaal en 2014-2015 (sa première année), le club anglais était 6e avec 12 points. Malgré tout, avec 14 points en 8 journées, le Manchester United de Mourinho est globalement en deçà des attentes. Le coach lusitanien a d'ailleurs obtenu son plus faible total de points après 8 journées au sein de son nouveau club, depuis son passage à L'UD de Leiria (10 points, 2001-2002). En terme de stats, le MU de Mourinho (13 buts marqués et 8 encaissés) fait mieux que celui de Van Gaal (12 buts marqués, 8 encaissés). Mais l'équipe mancunienne n'est pas toujours spectaculaire au niveau du jeu. Hier face à Liverpool, MU a eu 35% de possession de balle, le pourcentage le plus bas de son histoire en Premier League selon la presse anglaise.
MU déçoit pour le moment
Pourtant en une saison, le style de jeu mis en place a changé comme nous l'explique Salim Baugally, journaliste à SFR Sport : «Là où van Gaal a tenté de nombreux systèmes l'an dernier, Mourinho lui reste invariable dans son système en 4-2-3-1. Même si hier avec le choix des joueurs on aurait pu croire à un 4-3-3 (Fellaini et Herrera sur la même ligne). Le changement des hommes est donc notable. Rooney a été éjecté, Pogba est plus haut voire trop haut hier. Ce que n'a pas fait souvent Louis van Gaal. Mourinho tente de jouer plus par les côtés. Ce qui est logique avec ce système là. Là où van Gaal était plus vertical et cherchait plus facilement l'attaquant de pointe. On peut se dire qu'avec Ibra, on peut jouer ainsi. Mais il n'a pas la vitesse donc c'est délicat». Mais plus que le jeu mis en place, d'autant que van Gaal lui aussi été critiqué, ce sont sur tout les individualités qui ne sont pas forcément à la hauteur des espoirs fondés en elles. Cet été, MU n'a pas hésité à mettre la main à la poche en déboursant un peu plus de 180 millions d'euros en 2016 pour s'attacher les services d'Eric Bailly (38 millions d'euros), Henrikh Mkhitaryan (42 millions d'euros) et Paul Pogba (plus de 100 millions d'euros). A cela, il faut ajouter l'arrivée de Zlatan Ibrahimovic (libre), qui a dû logiquement toucher une belle prime à la signature.
Si Mourinho a été gâté, son prédécesseur Louis van Gaal lui aussi avait bénéficié d'une belle enveloppe. A son arrivée en 2014, le Hollandais avec dépensé 195 millions d'euros. Di Maria était notamment arrivé pour 75 millions d'euros. La saison suivante, en 2015-2016, il avait déboursé 182 millions d'euros dont 80 pour le seul Anthony Martial. Si Mourinho a dépensé quasiment autant que LvG, les joueurs venus dans le nord de l'Angleterre sont d'un autre calibre. Alors que Bailly a séduit, Mkhitaryan lui a été blessé et a peu joué (4 matches de PL). Devenu le joueur le plus cher de l'histoire, Paul Pogba a alterné le bon et le moins bon comme hier face à Liverpool. Mourinho a avoué attendre plus de lui hier. Ibra lui a claqué 4 buts en 8 matches. Mais son influence se fait moins ressentir nous confie Salim Baungally: «On ne sait pas qu'il est là. C'est à se dire même que si c'était Rashford devant, ce serait plus dangereux, comme en deuxième partie de saison l'an dernier». Mais les recrues ne sont pas les seules à blâmer. On peut citer Martial, arrivé pourtant l'an dernier, qui les rares fois où il joue n'est pas très bon. José Mourinho a donc encore beaucoup de pain sur la planche pour ramener Manchester United vers les sommets.
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