L’étonnant coup de gueule poussé par Florent Malouda !

Par Khaled Karouri
3 min.
Chelsea FC Florent Malouda @Maxppp

À l'heure où le côté bling-bling de certains footballeurs en agace plus d'un, Florent Malouda semble faire office d'exception. Loin des discours parfois clichés des joueurs, l'international français a décidé de pousser un coup de gueule à propos d'un sujet encore aujourd'hui tabou : le racisme.

Souvent raillés pour leurs discours souvent stéréotypés, les footballeurs n'ont pas la partie facile. Et si pour certains la langue de bois est un leitmotiv, toujours est-il que d'autres joueurs n'hésitent pas à prendre la parole pour se positionner politiquement sur des sujets de société. Loin des clichés, Florent Malouda n'hésite jamais à user de son franc-parler pour pousser des coups de gueule parfois bienvenus. Et alors qu'un certain climat pesant règne aujourd'hui sur l'Hexagone, l'international tricolore a tenu à revenir sur son adaptation à la vie française. Une adaptation loin d'avoir été facile, le joueur ayant eu bien du mal à se faire à la mentalité hexagonale.

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Dans un entretien-vérité accordé à Chelsea TV, le joueur né en Guyane livre un constat sans concession : « Chez nous (en Guyane, Ndlr), la vie est différente ne serait-ce qu'à cause du climat. Dans notre communauté, on peut aller voir nos voisins. Alors qu'en France, à partir de 17 h ou 18 h, les gens sont cloitrés chez eux. J'étais seul, livré à moi-même, donc j'avais vraiment besoin de me faire des amis pour m'intégrer. Il faut aller voir les gens, et ne pas attendre qu'ils viennent. J'ai vraiment appris beaucoup de choses à ce moment-là. J'ai dû mûrir plus rapidement pour pouvoir m'imposer. Je n'avais pas d'autres choix si je voulais faire quelque chose de ma vie. Heureusement, j'ai rencontré des gens qui m'ont aidé. J'ai demandé beaucoup de conseils à Bernard Lama, et à Darcheville aussi ».

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N'écartant aucun sujet dit tabou, le taulier des Blues n'hésite pas à s'exprimer à propos du racisme. Pour lui pas de doute possible, une meilleure connaissance de l'autre permettrait de venir à bout de ce fléau : « Il y a des fois où je me dis que je suis différent des autres. Pas du fait de ma race, mais du fait que je vienne d'Amérique du Sud. Pour moi, il n'y a qu'une race. Mais à cause d'une simple origine, les gens peuvent te dire que tu es différent. Il faut sans cesse prouver aux autres qu'ils sont dans le faux et ne pas céder. Il faut faire face à ces gens, car ils ont tort. Et même si cette bataille est rude, il faut démontrer qu'il n'y a qu'une seule race et qu'ils ont tort d'en douter. Il faut en parler, et ne pas faire comme si ça n'existait pas. Il y a encore des gens qui pensent ainsi, qui rejettent d'autres personnes à cause de leurs opinions ou de leur culture. Pour moi, c'est un problème de savoir. Les gens ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Aujourd'hui, on a internet et la télévision, donc il n'y a plus d'excuses. On ne peut plus dire qu'on ne connait pas telle ou telle religion. Il faut une éducation, c'est la clé pour battre le racisme ».

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Loin des discours préfabriqués et des clichés qui collent à la peau des footballeurs, Florent Malouda fait preuve ici d'un étonnant recul sur le monde qui l'entoure. Du haut de ses 30 ans, le natif de Cayenne prouve que son engagement va bien au-delà des terrains de football. À l'heure où les footballeurs privilégient avant tout leur image, l'ancien Lyonnais préfère quant à lui exprimer clairement ses positions, quitte à en froisser quelques-uns. Reste à savoir si le numéro 15 de Chelsea sera suivi dans sa démarche par d'autres internationaux français. Après tout, cela permettrait de redorer quelque peu le blason des joueurs tricolores.

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