Moussa Sissoko : «La meilleure décision était de rester à Tottenham»
Un sourire qui en dit long. Ce lundi, Moussa Sissoko n’a pas caché sa joie de retrouver l’équipe de France et Clairefontaine, lui qui était absent lors du dernier rassemblement de l’équipe de France. Pour Foot Mercato, le milieu international tricolore a accepté de revenir sur son mercato d’été agité, sa relation avec Mauricio Pochettino ou encore son retour chez les Bleus. Entretien.
Foot Mercato : Vous retrouvez Clairefontaine vous qui étiez absent lors du dernier rassemblement. Quel est votre sentiment ?
Moussa Sissoko : Ça me fait la même impression. Je suis toujours très heureux, très content. Comme je dis souvent, l’équipe de France c’est quelque chose de spécial. C’est important pour moi. Revenir c’est toujours quelque chose de fort.
FM : On connaît votre attachement aux Bleus. J’imagine que ça vous a titillé de ne pas avoir été appelé en septembre.
MS : Je ne vais pas le cacher ça m’a un peu chagriné parce que je suis un compétiteur et j’ai envie d’être appelé à chaque sélection. Je savais pourquoi je n’avais pas été appelé. C’était dû au manque de temps de jeu. Le sélectionneur est franc et il l’avait déjà dit que le joueur qui ne jouait pas assez ce sera difficile pour lui d’être appelé en sélection. Depuis le dernier rassemblement, j’ai eu pas mal de temps de jeu et c’est ce qu’il fait que je suis là.
FM : Didier Deschamps vous a-t-il appelé avant de ne pas vous convoquer le mois dernier ?
MS : Non, il ne m’a pas appelé au téléphone. Mais j’avais eu une discussion avec lui lors de mon dernier passage ici (à Clairefontaine). Les choses ont été claires. J’adhère totalement à ce qu’il dit.
FM : À moins d’un an de la Coupe du Monde 2018, ressentez-vous déjà une pression particulière ?
MS : Non, il n’y a pas de pression particulière. Je sais que le Mondial approche. C’est proche et loin à la fois. Ça va être à moi de faire une grande saison avec mon club et de tout faire pour être dans la liste pour le Mondial. Avant ça, il y a deux matches pour assurer la qualification et j’espère de tout cœur qu’on va bien finir le travail. Personnellement, ça va être à moi de faire une bonne saison en club. On verra bien en fin de saison ce qu’il en sera.
FM : La concurrence est féroce chez les Bleus. Êtes-vous un petit peu plus attentif à ce que font les autres ou pas forcément ?
MS : Oui, il y a beaucoup de concurrence. Ça a toujours été le cas. Tant mieux pour l’équipe de France, tant mieux pour notre pays. Ça prouve que c’est un pays avec des joueurs de qualité. Moi, je ne regarde pas forcément ce que font les autres à côté. Je me concentre sur mon propre parcours et c’est le plus important. SI je fais de bonnes performances et que j’ai régulièrement du temps de jeu, je pense que tout ira bien. Je n’ai pas besoin de regarder ce qu’il se passe autour.
Sissoko a encore été l’une des vedettes du mercato
FM : En conférence de presse ce lundi, Didier Deschamps a dit que votre expérience était un plus pour les Tricolores. Pourquoi pensez-vous qu’il vous apprécie autant ?
MS : Aujourd’hui, j’ai 52 sélections en équipe de France. Je pense que depuis le début j’ai toujours été un joueur qui a fait le devoir sur le terrain. Peut-être que certains ont contesté mes sélections. Je ne me suis pas focalisé sur ça. Le plus important est d’avoir la confiance du sélectionneur et la confiance de mes coéquipiers. Ça s’est bien passé. J’ai enchaîné les sélections, j’ai enchaîné les matches, les bons matches. J’ai obtenu la confiance du sélectionneur et de mes coéquipiers et c’est le principal. Je me sens bien dans cette équipe, dans ce groupe. Je vais essayer de continuer sur ce chemin-là, d’apporter à l’équipe. Je suis l’un des plus capés aujourd’hui. On a un groupe vachement jeune. Si à mon tour je peux apporter aux plus jeunes, même s’ils jouent déjà dans les plus grands clubs européens, je le ferais avec plaisir.
FM : La nouvelle génération est-elle réceptive à vos conseils ?
MS : Oui, ils sont à l’écoute. Même si nous sommes plus âgés, il y a aussi certaines choses qu’ils peuvent dire où nous aussi nous pouvons apprendre d’eux. C’est bien d’avoir cette mixité, cet échange. C’est ce qui permet de faire avancer ce groupe ensemble.
FM : Comme à chaque mercato, votre nom est encore sorti à la rubrique transferts. Comment avez-vous vécu cet été 2017 ?
MS : Je l’ai vécu sans pression particulière parce que j’avais eu une discussion avec mon coach en fin de saison dernière. Il avait été clair. Moi j’étais dans mon coin, j’ai préparé mes vacances tranquillement. Je savais que j’allais reprendre à Tottenham. Après, si un club se manifestait, on allait voir et en discuter pour prendre la meilleure décision possible. Finalement, on a décidé de rester à Tottenham. J’en avais discuté avec mes proches, avec mon oncle qui est mon agent. La meilleure décision pour nous était de rester à Tottenham. Pour le moment, on est très content de ce choix et on va tout faire pour réaliser une grande saison.
FM : Avez-vous pensé à partir à un moment ? Cela a-t-il fait partie de votre réflexion ?
MS : J’ai douté à un moment. Tout le monde sait que j’ai vécu une saison difficile l’an passé. Je ne voulais pas revivre la même saison. À partir du moment où on a eu cette discussion, on s’est dit que plusieurs joueurs par le passé ont eu du mal lors de leur première saison. Ça a été le cas pour moi l’an passé. Cette saison, on s’est dit que ça allait être différent, qu’il fallait travailler encore plus. J’ai eu la chance cette année d’avoir une pré-saison, ce qui n’avait pas été le cas lors de la précédente. J’étais arrivé le dernier jour du mercato. Cette année, je pense que d’avoir fait une pré-saison, ça aura un effet.
FM : Partir un an seulement après votre arrivée chez les Spurs aurait été un échec…
MS : Oui, en tant que compétiteur quand on va dans un autre club on veut réussir, on veut jouer beaucoup de matches et enchaîner. Ce qui n’a pas été le cas pour moi parce que je suis toujours là aujourd’hui. Je suis content d’avoir fait le choix de rester à Tottenham.
Sissoko évoque sa relation avec Pochettino
FM : La presse anglaise a souvent décrit votre relation avec Mauricio Pochettino comme étant compliquée. Qu’en est-il vraiment ?
MS : Ma relation avec lui est une relation simple entre coach et joueur. Il me parle pour m’exprimer les choses sur le terrain, pour m’expliquer comment jouer. Par moment, il y a des discussions en dehors du football. On a un échange assez simple, comme avec la plupart des joueurs.
FM : Vous l’avez dit, vous avez eu une discussion avec lui en fin de saison dernière. Avez-vous parlé du fait que vous ne vouliez pas revivre la même saison que la précédente ?
MS : La petite discussion a eu lieu en fin de saison dernière, pendant une tournée à Hong Kong. Je voulais en savoir plus sur mon avenir et sur comment allait se dérouler cette nouvelle saison. On a eu un échange, tout était clair pour lui comme pour moi. À partir de ce moment-là, on a fait le choix de rester à Tottenham.
FM : Votre nom a été cité dans pas mal de clubs dont l’Olympique de Marseille. Y avait-il vraiment un intérêt des Phocéens pour vous ?
MS : On connaît le mercato. On parle de beaucoup de joueurs et de clubs. Après moi, personnellement, je n’ai jamais rien dit dans les médias. Ce sont plus eux qui ont fait du bruit. Il y a eu un petit intérêt, mais rien de concret. À partir de là, tout était clair.
FM : Que pensez-vous du projet de l’OM ? Aurait-il pu vous intéresser ?
MS : Leur projet a l’air intéressant. Ils essaient de reconstruire quelque chose. Pour le moment, ça se passe assez bien même s’ils ont connu une période difficile. Ils se reprennent bien. Ils sont troisièmes du championnat, ils jouent l’Europa League. Leur travail est en progression. Je leur souhaite bon courage. Peut-être que le projet de l’OM aurait pu me plaire. Mais comme je l’ai déjà dit, aujourd’hui je ne suis pas un joueur de Marseille. Ma tête est focalisée sur Tottenham.
Sissoko juge la Premier League
FM : Vous êtes un habitué du mercato. Y a-t-il encore des chances que l’on parle de Moussa Sissoko cet hiver ?
MS : Je pense qu’on en entendra parler. Après, ça ne va rien changer dans ma tête. Je suis serein. Je sais ce que je veux, où je veux aller. Le reste ne va pas m’importuner. Je ne me prends pas la tête avec ça.
**FM : Vous évoluez aux côtés d’un joueur monstrueux, un certain Harry Kane. Que pensez-vous de lui ?
MS** : Je n’ai pas besoin de le décrire. C’est un joueur magnifique. C’est un très grand buteur. Il fait partie des meilleurs du monde. J’espère de tout cœur qu’il fera une grande saison. J’en suis persuadé. On a des objectifs. J’espère qu’il va nous aider à les atteindre.
**FM : L’un des objectifs est la Premier League. Antonio Conte (Chelsea) a dit que le championnat était de plus en plus dur chaque année. Êtes-vous d’accord avec lui ?
MS** : Tout à fait, il a totalement raison. D’année en année, on voit le championnat s’améliorer. Il y a de plus en plus de grands joueurs qui arrivent. C’est bien, c’est qui fait le charme de ce championnat. Je suis très content de faire partie du meilleur championnat du monde. Chaque week-end, je vais essayer de prendre un maximum de plaisir et profiter.
**FM : Votre ancien club Newcastle réalise un bon début de saison. Que cela vous inspire-t-il ?
MS** : Je suis très content pour eux car Newcastle est un club qui mérite d’être où il est actuellement. Ils font un bon début de saison, même si les deux premiers matches ont été compliqués. Mais ils se sont bien repris. Hier, ils ont fait 1-1 contre Liverpool. Je leur souhaite bon courage. Ils prennent des points. Ils sont bien situés au classement. J’espère qu’ils feront une belle saison et qu’ils se maintiendront pour l’an prochain avoir de meilleurs objectifs.
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