Chelsea : Tiémoué Bakayoko, une adaptation qui pose question
Arrivé l'été dernier à Chelsea, Tiémoué Bakayoko avait des ambitions plein la tête. Mais sa première année chez les Blues n'est pas de tout repos.
«J’ai pour ambition de jouer le plus de matches possible, de progresser le plus possible avec un coach comme Antonio Conte, et j’ai ensuite l’objectif de jouer la Coupe du Monde à la fin de la saison ». Le 16 juillet dernier, quelques heures après l'officialisation de son transfert à Chelsea, Tiémoué Bakayoko ne cachait pas qu'il avait de très grandes ambitions cette année. Une année charnière pour le milieu de terrain âgé de 23 ans parti découvrir la Premier League au sein du club champion en titre. Depuis son arrivée, l'ancien joueur de l'AS Monaco a joué 37 rencontres toutes compétitions confondues (25 en championnat, 5 en Ligue des Champions, 3 en FA Cup et 4 en League Cup). Il a même été titulaire plus d'une vingtaine de fois (29 reprises). Ce qui est déjà beaucoup pour un joueur qui fait ses premiers pas à l'étranger. Mais les prestations du Frenchy ne font pas totalement l'unanimité. Pour Salim Baungally, journaliste à SFR Sport et spécialiste du foot anglais, son manque de régularité explique sa première saison en dent de scie.
«C'est un peu les montagnes russes. Il y a des matches où il a été tellement fort et particulièrement encensé par Antonio Conte lui-même. Et puis il y en a d'autres où il est passé tellement à côté. Je pense à la défaite à West Ham (9 décembre) où il est sorti à la mi-temps ou encore l'humiliation à Watford début février (5 février) où il a pris un rouge qui a coulé l'équipe». Les supporters des Blues ne l'avaient d'ailleurs pas manqué puisque des chants anti-Bakayoko lui étaient adressés (*« Tu es une put de mer »). Ancien de la maison, Frank Lampard avait aussi taillé le Français. « Il dort. Sa concentration saute. À ce niveau, si tu dors pendant une seconde, c’est un but facile pour l’adversaire. Il doit progresser mais Antonio Conte a des options. Danny Drinkwater peut jouer aussi. Mais je suis sûr que Bakayoko finira par progresser ». Depuis son arrivée à Londres, Tiémoué Bakayoko est souvent la cible des critiques.
Un joueur en apprentissage dont on attend plus
William Gallas, passé aussi par le club anglais, a tenu à apporter son soutien au jeune homme. «Je lui dirais d'ignorer ce que les gens ont dit. Peut-être ont-ils raison, et peut-être qu'il doit travailler plus, mais il ne faut pas laisser les gens vous rabaisser parce que vous jouez au football», a-t-il expliqué à Goal avant de poursuivre. «C'était ton rêve de jouer au football et tu as fait beaucoup de sacrifices pour être là où tu es. Ne laisse pas les gens te rabaisser et prends la critique de façon positive. Essaye de bien finir la saison et sois prêt pour l'année prochaine». Auteur de onze matches en 2018, le milieu de 23 ans alterne le bon et le moins bon depuis son arrivée chez les pensionnaires de Stamford Bridge. Passer après Nemanja Matic, auteur d'une bonne saison l'an dernier, était un challenge difficile. «Il a beaucoup lutté lors de cette première saison. Remplacer Matic a Chelsea été difficile pour lui. Mais c'est encore un jeune joueur», nous avoue Ed Aarons, journaliste pour le Guardian.
De son côté, Salim Baungally nous explique. «En début de saison, quand Drinkwater est arrivé blessé, on voyait tous la paire Kanté-Bakayoko se former parfaitement. Mais c'est Bakayoko qui a du mal. La solidité de Kanté ne suffit pas. C'est pour ça que Drinkwater et Fabregas sont utilisés dans ces rôles-là. Ce que n'apporte pas Bakayoko. Conte aime ce profil mais donne l'impression de ne plus lui faire confiance. Le départ de Conte en fin de saison lui donnera peut-être un nouvel élan». Le technicien italien, qui l'a fait joué deux matches (48 minutes) depuis son rouge face à Watford (entré 3 minutes contre Crystal Palace le 10 mars et sorti à la mi-temps face à Leicester en FA Cup), a indiqué qu'il comptait sur son joueur. «Il a la bonne mentalité pour devenir un joueur important de Chelsea. J'espère évidemment que ce sera dans le présent, mais aussi dans le futur. Nous travaillons avec lui de la même manière que nous travaillons avec les attaquants, avec Christensen, avec chaque joueur. Je dois continuer, insister et lui faire confiance». Il aura l'occasion de le montrer dimanche lors du derby face à Tottenham.
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