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Info FM, Strasbourg, Khalid Boutaib : « C’est ma saison la plus aboutie »

Après une saison avec le Gazélec Ajaccio en élite, Khalid Boutaib a retrouvé la Ligue 2 cette saison. Mais le Marocain a troqué le maillot du club corse contre celui du Racing Club de Strasbourg. Un club où l'attaquant âgé de 29 ans enchaîne les buts. Pour Foot Mercato, le Lion de l'Atlas évoque sa saison, ses ambitions mais aussi la Coupe d'Afrique des Nations dont il garde un excellent souvenir. Entretien.

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Strasbourg Khalid Boutaïb @Maxppp

Foot Mercato : Vous avez signé à Strasbourg l'été dernier. On imagine que vous ne regrettez pas du tout votre choix...

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Khalid Boutaib : Bien sûr que non. De toute façon, je regrette rarement mes choix. Quand je fais des choix, ce sont des choix réfléchis. Ça a toujours été comme ça sauf à Istres car j'étais motivé à l'idée d'avoir un contrat pro.

FM : Que pensez-vous du club de Strasbourg ?

K.B : Il faut juste venir au match pour comprendre. Quand on vient au match ou même aux entraînements, il y a du monde. On sent qu'il y a quelque chose de particulier. J'ai joué dans beaucoup de stade de Ligue 1 et il n'y avait pas cette ambiance. J'avais un meilleur souvenir de Strasbourg, quand j'étais venu jouer ici en National, que de certains clubs de L1 où le stade est grand mais vide. Je ne parle pas de Lyon, Paris, Saint-Étienne ou Marseille. Ce sont de grands clubs et il y a toujours de l'ambiance. Mais on est allé dans des endroits où il n'y avait pas du tout la même ferveur.

FM : Vous avez suivi Thierry Laurey qui était votre entraîneur au Gazélec Ajaccio. Comment se passe votre relation avec lui ?

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K.B: Ça se passe très bien. Je le sens plus relâché, plus tranquille. Il n'a rien à voir avec le Gazélec. Dans nos rapports, c'est le jour et la nuit par rapport au Gazélec. Il y avait beaucoup de tensions. Mais là franchement, c'est très bien. On rigole, il est tranquille. Après bien sûr parfois il faut qu'il nous engueule. Quand on joue mal, c'est normal. L'ambiance générale est excellente. On a une très bonne relation et j'en suis ravi.

FM : Strasbourg figure parmi les équipes pouvant jouer la montée en Ligue 1. Est-ce votre objectif ?

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K.B : On peut monter. Mais l'objectif prioritaire est le maintien. C'est ce que je dis toujours aux journalistes. Eux me disent que c'est un discours officiel. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes promus et croire que nous allons monter chaque année. On prend les matches les uns après les autres. On fera le point à la fin quand ce sera le sprint final. Si on est bien placé, on jouera le coup. Si on a été lâchés, on préparera la saison prochaine tout simplement.

FM : Individuellement aussi vous réalisez une très belle saison (12 buts, 3 passes décisives en Ligue 2). Vous êtes-vous fixé un objectif de buts ?

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K.B : Non, pas du tout même. C'est en y pensant pas que je fais ma meilleure année. Ce n'est que ma troisième année en pros, mais je n'avais jamais dépassé les 6 buts au Gazélec. Pour l'instant, ce n'est que du bonus. Je ne m'attendais pas à être à ce niveau-là. Tant mieux. Chez les professionnels, c'est ma meilleure saison. Après je ne peux pas comparer avec une année en CFA où j'avais mis 14 ou 15 buts. Bien sûr, pour le moment c'est ma saison la plus aboutie (...) Pour l'instant je suis parmi les meilleurs buteurs du championnat en L2 (il est le 2e meilleur buteur). C'est bien. Mais je ne me focalise pas là-dessus. Il ne faut pas oublier que j'ai marqué 4 pénalties. J'ai raté aussi des occasions toutes faites. Je ne m'attendais pas à être à ce niveau-là statistiquement. Tant mieux. Mais je préfère que l'on gagne comme ça on n'a pas une fin de saison compliquée. J'espère que même si on ne monte pas, on sera dans le peloton de tête le maximum de temps possible. Je ne parle pas forcément de monter. On veut rester dans le haut de tableau le maximum de temps possible.

La Ligue 1 lui manque

FM : On sent vraiment que vous vous éclatez à Strasbourg cette année.

K.B : Je prends beaucoup de plaisir cette saison. On a un groupe de collègues. Tout se passe bien entre nous. Il n'y a aucun problème. Je suis en réussite cette année, je marque des buts, je joue mes matches et je continue à être appelé en sélection. Tout roule ! Je suis épanoui. Quand tu joues devant un tel public, une telle ambiance, c'est un vrai plaisir. Avant, j'aimais bien jouer à l'extérieur pour découvrir des ambiances. Mais là d'avoir une ambiance de feu un week-end sur deux chez toi, c'est un pur régal.

FM : Même si on voit que tout marche bien pour vous, est-ce que la Ligue 1 ne vous manque pas malgré tout ?

K.B : Oui, c'est obligé. Avant, on ne savait pas ce que l'on ratait. Mais après y avoir goûté, on sait ce que l'on rate. Mais en Ligue 2, il y a aussi de sacrés joueurs. Après c'est sûr que tu ne peux pas comparer quand tu joues en Ligue 1 contre le PSG, l'OL, l'OM, ou jouer contre Fekir, Boufal, etc..C'est de la régalade. La L1 reste la L1. C'est déjà très bien d'être là où je suis. Je savoure le moment. Il y a encore 4 ans, j'étais en National. Je ne pensais pas du tout qu'il allait m'arriver ça. C'est que du bonheur, du bonus, tous les mots que vous voulez (rires).

FM : On le sait, beaucoup de clubs de Ligue 1 viennent recruter en L2. Avez-vous été approché ?

K.B : Je n'ai pas trop suivi ça cet hiver car j'étais à la CAN avec le Maroc. J'ai voulu couper avec tout cela. Mon objectif était de faire la Coupe d'Afrique des Nations. Je l'ai atteint, même si je n'ai pas trop joué. Je sais que le président de Strasbourg a fait une interview où il a dit qu'il avait reçu plusieurs appels pour moi et qu'il avait tout refusé. Je n'en ai pas parlé directement avec lui. Il y a dû y avoir des sollicitations, mais je suis tombé dans un bon club. J'avais dit que même s'il y avait de bonnes opportunités cet hiver, je ne voulais pas partir au clash. Je ne suis pas dans cet état d'esprit. Je suis dans l'état d'esprit de savourer cette saison et d'aider le club à faire du mieux possible. Ce qui doit arriver, arrivera cet été. Si je dois rester à Strasbourg, que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue 2, je resterais. Je ne me prends pas la tête.

FM : Vous parliez justement de la CAN. Quels souvenirs en gardez-vous ?

K.B : Franchement, ça a été une expérience de folie. On m'a dit que par le passé, il y a eu parfois des clans en sélection. Je ne peux pas en parler car je ne l'ai pas connu. Mais je peux vous dire que je suis tombé dans un groupe exceptionnel. Tout le monde s'entendait. Récemment, j'en parlais avec certains joueurs de la sélection, on se disait que ça nous manquait. Même si les conditions n'étaient pas les meilleures, personne n'a fait de manières. L'essentiel était d'être ensemble. Même ceux qui ne jouaient pas, et j'en faisais partie puisque j'ai joué 3 minutes, tout le monde était heureux. Il n'y avait pas de jalousie. Je suis très content de l'avoir vécu, même si j'ai peu joué. Si j'ai l'occasion d'en faire une autre, de défendre les couleurs du Maroc, ce serait avec un grand plaisir. Si je n'en ai pas l'occasion, j'en garderais un très bon souvenir.

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