Voici l'histoire de quatre clubs français ambitieux qui ne se sont pas donné les moyens de recruter cet été l'élément qui leur aurait évité de passer quelques soirées difficiles. Oui mais voilà, entre difficultés économiques, prises de risques inconsidérés et départs non prévus, l'OM, l'OL, le TFC et Rennes doivent regretter leur frilosité estivale. Qu'ils se rassurent, dans moins de deux mois débute le mercato hivernal, de quoi procéder à un recrutement non pas utile, mais nécessaire à l'équilibre même de chacune de ces formations.
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé", affirme Alphonse Lamartine. Cette citation prend tout son sens lorsque l'on analyse les carences de quatre clubs français et non des moindres. Ainsi, l'OM, l'OL, le TFC et Rennes n'ont pas jugé utile de se renforcer à des postes clés. Une prise de risque inconsidéré que ces quatre formations paient cash actuellement.
Les ombres d'Alou Diarra et de Laurent Bonnart planent sur Marseille et Lyon
À tout seigneur tout honneur, commençons par l'OM. Face au PSG dimanche, l'absence d'Édouard Cissé s'est révélée désastreuse. Si certains doutaient de l'importance de l'ancien Monégasque au poste de sentinelle devant la défense, la prestation fantomatique de Charles Kaboré a conforté le statut de titulaire par défaut de Cissé. Pourtant, cet été, Didier Deschamps n'a cessé de réclamer Alou Diarra. Dur sur l'homme, capable de ratisser de nombreux ballons, précieux dans le jeu de tête, le milieu bordelais était l'élément manquant de l'OM face au PSG durant ce clasico. Plus que jamais, les dirigeants marseillais vont devoir plancher rapidement sur le recrutement d'un milieu défensif de caractère et d'expérience capable de venir concurrencer Édouard Cissé. Les noms de Mahamadou Diarra (Real Madrid) ou de Jean II Makoun (OL) pourraient rapidement ressurgir dans les travées du Vélodrome.
Autre cas qui pose problème, celui de latéral gauche à Lyon. Si Aly Cissokho est indiscutable et indiscuté, sa relative faiblesse physique cette saison handicape sérieusement le club rhodanien. Ainsi depuis plusieurs semaines, Claude Puel doit regorger d'ingéniosité à ce poste. Mais ni Dejan Lovren, ni Kim Kallstrom, ni le jeune Timothée Kolodziejczak n'ont convaincu, bien au contraire. Sachant que Michel Bastos ne souhaite pas évoluer à ce poste, l'OL doit absolument recruter une doublure à Cissokho sous peine de grosses désillusions. Et dire que Lyon n'a pas jugé utile de recruter Laurent Bonnart, sans club et qui avait le profil idéal...
Un recrutement offensif en question à Toulouse et à Rennes
Après les problèmes défensifs, place à l'offensive avec deux clubs qui sont partis tambour battant en Ligue 1 cette saison et qui font actuellement du surplace, la faute à un manque de réalisme offensif criant. Toutefois, si Rennes et Toulouse sont très clairement offensivement limités, les raisons sont différentes. Le club breton, qui a laissé filer Asamoah Gyan à Sunderland durant la dernière quinzaine du mois d'août, ne pouvait se permettre de refuser une telle offre (environ 16 M€). Mais le départ d'Ismaël Bangoura en toute fin de mercato à contrarier les plans rennais qui n'ont pu s'offrir un attaquant d'envergure. En partant avec le seul Victor Hugo Montaño, le risque était grand et bien évidemment quand celui-ci s'est blessé, Rennes a accusé le coup. Ni le jeune Camara ni Kembo Ekoko ne possèdent pour l'instant le profil type du serial buteur. Après avoir abandonné l'idée de recruter un joker, le club breton pourrait s'offrir un renfort de poids cet hiver, fort de l'argent récupéré grâce à Gyan et Bangoura. La merveille norvégienne de Brann Bergen, Érik Huseklepp qui avait tant fait mal à l'équipe de France en août dernier serait en pole position.
Du côté de Toulouse, si le résultat est sensiblement le même, c'est clairement la politique de recrutement estival qui a échoué. En perdant André-Pierre Gignac, le TFC ne s'est pas donné les moyens de briller en recrutant deux jeunes attaquants (Yannis Tafer et Federico Santander). Deux jeunes buteurs prometteurs, mais qui ne pouvaient pas remplacer un joueur tel que APG. Résultat, ces deux recrues n'ont pas convaincu et n'ont pas encore marqué le moindre but. Si le début de saison a fait illusion grâce au talent de Braaten, le club haut-garonnais n'y arrive plus et plonge doucement dans le milieu de tableau. Un renfort offensif de poids est nécessaire pour Toulouse, qui ne pourra pas compter éternellement sur des buts de la tête de ses défenseurs, d'un exploit de Moussa Sissoko ou de son ailier norvégien. Vous l'aurez compris, ces quatre clubs ne peuvent se payer le luxe de passer à côté du mercato hivernal pour se renforcer. Il en va de l'avenir de leur saison. Reste à savoir s'ils auront les moyens de leurs ambitions ou s'ils se contenteront de recruter petit bras comme ils l'ont malencontreusement fait cet été.