OM : Pape Diouf fait des révélations croustillantes sur les dossiers Gerets et Drogba
Président de l’OM entre 2004 et 2009, Pape Diouf a conservé une belle cote de popularité auprès des supporters. Invité du Talk du Phocéen, il s’est livré à de croustillantes anecdotes sur la gestion des dossiers Gerets et Drogba. Deux dossiers qui ont laissé des traces sur la Canebière.
Ni Jean-Claude Dassier, ni Vincent Labrune ne sont parvenus à faire oublier Pape Diouf à l’OM. Il faut dire qu’en cinq saisons à la tête du club phocéen, l’ancien journaliste et agent de joueur a souvent fait l’unanimité par son charisme et ses prises de position. Parti vers d’autres horizons, ce dernier continue de suivre assidument l’actualité de son club de cœur. Invité du Talk du Phocéen, Diouf a donné son avis sur la difficile passe traversée par l’OM actuellement. Mais il en a également profité pour revenir sur deux évènements marquants de son quinquennat à la tête du club olympien, à savoir les dossiers Didier Drogba et Éric Gerets.
Concernant Drogba, Diouf connait parfaitement le dossier pour avoir géré les intérêts du buteur ivoirien. D’ailleurs, l’attaquant des Blues a joué une part prépondérante dans son choix d’accepter la présidence du club. « Par rapport à Didier Drogba, il a été l’un de ceux qui m’ont encouragé à venir à l’OM. En 2002 et 2004, j’ai dit non. Après Bouchet m’a harcelé pour que je rejoigne l’OM. Quand j’ai commencé à flancher, j’ai interrogé des amis pour savoir si je devais venir au club, dont Drogba. Didier m’avait dit, si toi tu viens à l’OM, je resterais une saison de plus au club. » Didier Drogba heureux à l’OM, son agent qui devient président du club, il n’y avait guère de chance pour le voir prendre la tangente. Oui mais voilà, la faramineuse proposition de Chelsea va tout changer en quelques jours, au grand dam de Pape Diouf. « Lorsque je suis arrivé au club, j’ai immédiatement discuté avec les supporters et ces derniers m’ont dit qu’ils espéraient qu’on ne vendrait pas Drogba. Je leur dis on ne le vendra pas sauf offre mirobolante. Moins d’une semaine après, Christophe Bouchet vient me dire que Robert Louis Dreyfus vient de recevoir une offre de 30 M€ pour Drogba. Je lui ai dit que s’il quittait le club, je partais moi aussi. Au bout d’une nuit de négociation, j’ai accepté de reprendre les négociations et j’ai finalement obtenu 37 M€ et il est parti. »
Concernant le départ d’Eric Gerets, l’ancien président de l’OM avoue avoir tout fait pour le retenir. Pour sa défense, il explique des tergiversations du clan Robert Louis Dreyfus, coupable selon lui d’avoir trop tardé pour le prolonger malgré ses mises en garde. « À la fin de sa première année à l’OM, j’ai appelé Éric pour lui dire que je voulais qu’il reste un peu plus. J’ai augmenté son salaire et je lui ai dit on se revoit en décembre. Il m’a dit que cela lui convenait parfaitement. En décembre donc, je rencontre Robert et son entourage avec notamment Labrune, je leur dis ça serait bien de prolonger Gerets. Robert me dit, non, on attend un peu. Cela survenait après un article paru dans 10 Sport où Robert nous avait mis un peu la pression. Gerets avait répondu à ça, et je pense que sa réponse n’avait pas trop plu, notamment à l’entourage de Robert, ce qui a motivé sa décision d’attendre. Quelques semaines après, Robert fait un autre papier réquisitoire dans L’Equipe, à l’encontre de moi-même, Éric et José (Anigo), en nous disant qu’on avait intérêt de se qualifier pour la C1. Il était dans son rôle, même si ça m’avait surpris, car je trouvais ça injuste. Gerets l’avait dit aussi. À ce moment, il sait que l’engagement que j’avais pris avec lui pour décembre ne pouvait pas être tenu, car le patron du club préfère attendre la fin de saison. À partir de ce moment, c’était statu quo. Au mois de mars, c’était la Gerets mania. Je rencontre alors Robert en Suisse, et je lui dis si on ne fait pas resigner Éric, on va avoir sur les bras les mêmes problèmes qu’avec Drogba. Il m’a dit : vous êtes le président, faites. J’ai dit OK. Dès mon retour, j’appelle Éric pour lui dire qu’on peut enfin revoir la situation, mais il me répond : Président, ce n’est pas de votre faute, j’aurais voulu que le club fasse confiance plus tôt et le montre, laissez-moi le temps de réfléchir, car j’ai des propositions. On avait décidé de se revoir 15 jours plus tard. J’ai eu une opération à l’œil, donc ça a finalement fait un mois. Quand je l’ai revu, il me dit : président, je crois que je vais partir, je vais accepter les propositions qui m’ont été faites. Je lui ai dit, je le regrette, mais je comprends aussi. Maintenant, ne l’ébruitons pas et finissons au mieux la saison pour aller chercher le titre. Mais l’accord a été rendu public dans L’Equipe. Ce qui a déplu à Éric, c’est qu’on ait dit que c’était un mercenaire, et que le fait qu’il nous ait dit autour d’une table qu’il avait perdu un peu d’argent ait été ébruité. »
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