OL/ASSE : Romeyer et Caïazzo poussent un énorme coup de gueule contre Aulas
Dans un long entretien accordé au Progrès, les présidents de l'AS Saint-Étienne Roland Romeyer et Bernard Caïazzo sont revenus sur le derby et ses événements malheureux, prenant à partie leur homologue Jean-Michel Aulas.
Le derby Olympique Lyonnais-AS Saint-Étienne (3-0, 13e journée de Ligue 1) a laissé des traces. Les Verts enragent encore de certains des événements survenus avant, pendant et après la rencontre, sur et en dehors du terrain. Roland Romeyer n'a pas hésité à taper du poing sur la table dans l'édition du jour du Progrès, assumant d'abord la défaite. « J’étais déçu, mais j’ai dit "félicitations, vous étiez meilleurs, bonne continuation" à Jean-Michel Aulas qui regardait déjà son feu d’artifice, puis à Bernard Lacombe», a d'abord lancé le président du directoire stéphanois avant de se montrer extrêmement déçu par le comportement des Lyonnais.
«Ce n’est pas ça le foot. Ce doit être une fête. Avant, on se lançait des piques et on en rigolait. Ce n’est pas ça que j’ai vu dimanche. Même dans la tribune présidentielle, l’ambiance était délétère. Ce n’est pas possible. Il n’y a pas de respect mais de la haine dans les yeux. Ils ne sont pas comme nous, on n’a pas la même culture. Il y a bien la culture ouvrière d’un côté, bourgeoise de l’autre. À Sainté, on a le respect des gens. On n’a pas été élevé pareil», a-t-il lancé, montrant clairement du doigt son homologue rhodanien. «Jean-Michel Aulas était suspendu et il circulait dans le couloir des vestiaires comme si de rien n’était. Qu’est-ce que sa suspension a donc changé ? Et quand on gagne, on doit le faire avec respect. (...) Il y a deux poids et deux mesures. Je suis dépité. On est en compétition, bien sûr, on veut gagner mais Jean-Michel Aulas veut abaisser les autres», a-t-il lâché, repris par son co-président Bernard Caïazzo.
Aulas pointé du doigt
« Deux cartons d’entrée, un but hors jeu, la claque sur Loïc Perrin qui aurait dû valoir penalty et expulsion, la blessure de Beric sur le tacle de Ferri, les violences contre Bereta : si cela arrive à l’OL et Lacazette, Jean-Michel Aulas va voir Obama », a-t-il ironisé, lui aussi dans Le Progrès. Romeyer regrette également de nombreux évènements survenus à Gerland. «Il y a eu des insultes, des gestes, ce n’est pas normal. Ce sont des mots… Il y a de la violence verbale mais aussi physique. À l’échauffement, Ruffier prend un pétard, puis c’est une bouteille d’eau qui est lancée avant les lasers. (...) Mais à Lyon, ils se gargarisent sur la sécurité paraît-il assurée. Et on voit Bereta agressé, un stadier qui a deux doigts arrachés par un pétard, des fumigènes, plusieurs voitures dégradées. Que se serait-il passé s’il y avait eu des supporters stéphanois ? Quand tu gagnes, tu fais le grand seigneur», a-t-il martelé avant de poursuivre.
«Le geste de Yanga-Mbiwa, ce n’est pas normal. Dès le début du match, on a vu qu’il y avait d’un côté les agneaux et de l’autre les loups. Sur la première faute, de Lemoine, ils sont tous autour de l’arbitre. Nous, il y a une faute grave sur Beric et on n’est pas allé vers M. Chapron. Et Lopes, il se prend pour qui ? Je ne conteste pas la victoire de l’OL, méritée sur le jeu, mais le premier but est entaché d’un hors-jeu et il doit y avoir penalty et rouge pour la faute sur Perrin. On est trop gentil. Bon et bête, ça commence par la même lettre», a-t-il lancé, posant des questions pour le match retour. «Qu'est-ce qu’on se dit aujourd’hui ? Vivement le retour pour qu’on se venge ? Moi je ne suis pas dans cet esprit. J’ai réuni les groupes de supporters mardi. On vit avec la peur de ce qu’il va se passer. Je ne veux pas être le président responsable d’une mort d’homme. J’appréhende ce match. Tu te croirais à la guerre. Cette haine, je ne la cautionne pas», a-t-il conclu. Le coup de gueule est passé. Aura-t-il des conséquences ? Affaire à suivre.