Lorient : Gourcuff l'a toujours mauvaise et évoque son avenir
Dans les colonnes de L’Équipe, l'entraîneur emblématique de Lorient Christian Gourcuff a avoué une rupture avec sa direction après un mercato estival qu'il n'a pas compris.

Le cas Mario Lemina (20 ans) a secoué le FC Lorient. Les Merlus ont laissé filer le grand espoir à l'Olympique de Marseille, au grand désarroi de leur entraîneur Christian Gourcuff. Pour L'Équipe, le coach lorientais est revenu sur cet épisode marquant du mercato estival en Ligue 1. « Le problème n'est pas que Mario soit parti. C'est qu'on n'a pas de joueurs de son profil. Mario était absent lors de la préparation, on souffrait des mêmes problèmes. Quand il est revenu, il a transformé l'équipe. (...) Je pensais qu'on était désormais dans une autre logique et j'ai découvert qu'on devait vendre pour 5 M€ chaque année...», a-t-il regretté.
Amer, il ne comprend toujours pas les raisons de cette opération. «Lemina ? Cinq, c'est avec les bonus. À 21 heures, il me dit qu'on a trois millions pour recruter. On était obligés de vendre mais, juste après, dans l'écriture comptable, il a deux millions de bénef... C'est une fuite en avant, un raisonnement inflationniste, et ses bilans sont positifs au mois de juin en échappant à la logique et au sportif. Je le découvre et je me dis : "Merde, ce n'est pas possible !" (...) On vend Lemina, et on prend encore deux joueurs (Abdullah et Azouni). Quand Arnold Mvuemba part, Lyon nous vend Reale. Ce sont des jeux d'écriture. Ce n'est que de l'illusion comptable. Quand Aulas achète Arnold 3 M€ avec un contrat de trois ans ou plus, il y a 1 M€ par an. Il nous vend Reale 1 M€, l'opération lui revient à zéro», a-t-il expliqué avant de poursuivre.
«Il y a une lassitude. Si on n'avait pas vendu Gignac (en 2007, à Toulouse), on n'aurait pas grandi. Les départs de Gameiro (en 2011, au PSG) et Koscielny (en 2010, à Arsenal) sont logiques. Mais qu'on soit obligés de vendre Lemina... C'est comme Mvuemba, ce n'est pas Lyon qui l'a acheté, c'est nous qui l'avons vendu ! Ces transferts répondent à une logique financière, à l'encontre de notre compétitivité. Vendre trois milieux, Romao, Mvuemba, Lemina, alors que tu n'as rien en magasin, c'est te mettre en danger», a-t-il lâché. Et le classement lui donne raison, puisque les Bretons sont actuellement 18es et premier relégables.« Là, on est en état d'urgence, je dois sauver l'équipe», a-t-il lancé avant d'évoquer son avenir personnel.
Et sans le dire ouvertement, il semble penser à une fin de parcours au Moustoir. «Tout a une fin. En dix ans, l'évolution de l'équipe n'a pas été positive. (...) Mon départ correspondra à la fin d'une époque. Mais il ne faut pas se croire indispensable. (...) À mon âge, si je quitte Lorient, ce sera un projet à court terme, qui ne sera pas comparable. (...) Il faut qu'il y ait une réelle volonté d'un président. (...) Mon moteur, c'est le plaisir, construire mon équipe. (...) Je ne vais pas faire un copier-coller. Je n'ai pas le profil pour aller n'importe où. Il y a des personnes avec qui, au bout de deux jours, ça ne pourra pas marcher», a-t-il conclu. Quand on vous disait que le cas Lemina avait laissé des traces...
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