Ligue 1

Lacombe livre ses vérités sur Dhorasoo, Nenê, le PSG et son avenir

Dans un long entretien accordé à L’Équipe, Guy Lacombe est revenu sur sa carrière d'entraîneur, et notamment sur ses célèbres brouilles avec quelques-uns de ses joueurs.

Par Alexis Pereira
3 min.
Guy Lacombe en toute sincérité @Maxppp

Libre de tout contrat depuis son départ de l'AS Monaco, Guy Lacombe a pris du recul, même s'il reste un passionné de football. Dans les colonnes de L’Équipe, le technicien a souhaité laver son image souvent contrastée. «On me fait un procès injuste. (...) On ne fait jamais parler les joueurs avec qui ça s'est bien passé, toujours ceux avec qui j'ai eu des problèmes», a-t-il regretté. Ces problèmes, le coach à la moustache est revenu dessus sans détour, à commencer par le cas Vikash Dhorasoo, licencié par le Paris SG en 2006 alors qu'il en était l'entraîneur.

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«Dans un autre club que le Paris SG, cette histoire aurait fait trois lignes dans les journaux. (...) Vikash est revenu très démotivé de la Coupe du monde 2006 qu'il croyait jouer. Ce n'était plus Vikash, celui qui sortait d'une finale de Coupe de France extraordinaire. Il était en train de lâcher. J'aurais dû plus l'entourer. Je l'envoie en CFA. Le docteur me dit qu'il est sorti, blessé au mollet. Je le met donc en réhabilitation. Il se lève dans le vestiaire et dit : "je ne suis pas blessé". Je me trompe ? Possible. En fait, je n'en sais rien. J'ai décidé en fonction des données tangibles fournies par le médecin. J'arrive à l'entraînement et qu'est-ce que je vois ? Les dix-huit joueurs, plus Vikash !», a-t-il expliqué avant de poursuivre.

«Tu fais quoi là, face à ce rapport de forces qui s'installe ? Je me suis retiré. Pedro Pauleta est venu me voir dans mon bureau et Vikash est parti. Alors qu'il s'était engagé à se taire jusqu'au match du samedi, il a parlé dans la presse. Le président Cayzac l'a alors écarté. Ce n'est pas Guy Lacombe qui l'a viré. C'est une décision présidentielle. Et il n'y a que moi qui l'ai pris dans la gueule !», a-t-il raconté, confiant que le club de la capitale était à l'époque miné par des problèmes internes. «Rothen refusait de serrer la main de Pancrate. Un entraîneur n'est rien sans courroie de transmission. Or, Déhu, Heinze et Sorin partis, il n'y avait plus de leader. (...) Alors qu'il fallait changer 60 % de l'effectif, c'est le président qui a changé, et le budget a baissé de 20 %», a-t-il lancé.

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Pour autant, il réfute l'idée qu'il ne sait pas gérer les égos, l'exemple Nenê à l'appui durant son passage sur le banc monégasque (2009-janvier 2011). «À Monaco, j'avais une armé mexicaine de 42 joueurs et j'ai insisté pour reprendre Nenê à son retour de prêt de l'Espanyol Barcelone (en 2009). On le jugeait ingérable, alors qu'il était en quête de reconnaissance. J'en ai vu, des bons joueurs. Mais des gauchers comme lui... Nenê, c'est un joueur, dans le sens pur de l'étymologie. J'ai d'ailleurs été le roi des cons de ne pas avoir tapé du poing sur la table pour le faire resigner en novembre 2009. Et vous savez pourquoi ? Mieux vaut un joueur qui a du caractère qu'un mouton. Car c'est le premier qui va devenir un grand joueur et te faire gagner», a-t-il confié.

Alors, cette mise au point au sujet de certains épisodes de sa carrière convaincra-t-elle un président de lui offrir les clés de son équipe ? Il l'espère. «Si on me propose un projet intéressant, c'est-à-dire une relation avec des gens qui croient et font confiance au bosseur que je suis, oui. J'ai fait débuté soixante-neuf joueurs et j'en ai aidé une quarantaine. Je suis très fier de ma carrière. Mais ce dont je suis le plus fier, ce n'est pas d'avoir lancé "Yaz" (Zinedine Zidane). C'est d'avoir donné la chance à des joueurs de gagner leur vie», a-t-il conclu. À bon entendeur.

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