L'étrange stratégie de communication de Gignac

« Pour être franc, je préfère être remplaçant que me retrouver dans l’axe. Je l’ai d’ailleurs dit au coach en lui demandant d’éviter de m’y mettre. Je ne suis pas un faux cul, je préfère lui dire la vérité plutôt que de penser à tout prix à ma place. Je me sens beaucoup mieux sur cette aile gauche, où je peux partir de loin et surtout évoluer souvent lancé alors que dans l’axe je suis trop souvent arrêté ». Il y a un mois, André-Pierre Gignac était sûr de son fait : il se sentait mieux à gauche et revendiquait une place de titulaire à ce poste. Une déclaration étonnante, pour celui qui a été recruté pour évoluer en pointe contre la coquette somme de 16 M€.

Et d'ailleurs, à trop vouloir exprimer son ressenti dans les médias, APG semble s'être brûlé les ailes. Muet depuis la 31ème journée de championnat, l'ancien Toulousain est aujourd'hui remplaçant. Dans l'axe, c'est Jordan Ayew qui lui est préféré, le jeune minot faisant souffler un vent de fraîcheur sur la Vélodrome. Et à gauche, c'est André Ayew que Didier Deschamps titularise. Auteur d'une saison monumentale, le Ghanéen a renversé la concurrence pour devenir l'un des hommes de base de l'effectif phocéen. Vous l'aurez donc compris, Gignac fait les frais de l'émergence des frères Ayew et apparaît désormais comme une simple doublure, aussi bien en pointe que sur le côté. De quoi pousser APG à tenir un nouveau discours ? Au micro du Canal Football Club, l'attaquant de l'Olympique de Marseille avoue effectivement vouloir retrouver l'axe :

« Je pense que je suis un buteur. Je suis même sûr que je suis un buteur. Je me sentais bien à gauche, j'enchaînais les buts. Donc à ce moment-là, je préférais. On ne va pas polémiquer encore sur ça. S'il (Didier Deschamps, Ndlr) veut me remettre dans l'axe, il peut me remettre dans l'axe. Moi, je suis un attaquant axial, il n'y a aucun problème. Je sais les efforts que le club a fait pour me faire venir ici. Je n'ai pas dit que je ne rejouerai plus jamais dans l'axe. J'ai dit que dans ce système de jeu, je me sentais plus à l'aise à gauche parce que j'arrivais à me retrouver devant le but, à faire mes appels. Tandis que quand je suis devant le but avec deux défenseurs sur le dos, c'est plus difficile pour moi de me retourner. Je préfère être face au jeu, simplement. Mais en aucun cas j'ai dit que je ne jouerai plus jamais dans l'axe, c'est mon poste ». C'est ce qui s'appelle faire une pirouette pour retomber sur ses pattes.