Info FM : plongée dans l’Allianz Riviera, ce bijou qui fait la fierté de Nice

22 septembre 2013, une date à marquer d'une pierre blanche pour les supporters de l'OGC Nice. Une page de l'histoire des Aiglons s'écrivait en effet sous leurs yeux, avec l'inauguration de l'Allianz Riviera, nouvelle enceinte de la formation azuréenne, qui quittait donc un Stade du Ray devenu trop vétuste. Et pour leur grande première, les hommes de Claude Puel n'ont pas fait les choses à moitié, en étrillant sur leurs nouvelles terres Valenciennes (4-0). Alors, environ 5 mois après cette inauguration, quel bilan peut-on faire ?

Xavier Lortat-Jacob, directeur général de Nice Eco Stadium (filiale de VINCI Concessions, de la Caisse des Dépôts et Consignations, de SEIEF et partenaire de la ville de Nice pour le financement, la construction et l’exploitation du stade) vous donne quelques clés. « Après deux ans de travaux pour construire ce stade, l'inauguration a eu lieu le 22 septembre dernier. La plus grande satisfaction, c'est l'appropriation immédiate de ce stade par l'ensemble du public. On a quitté le Stade du Ray et le poids de son histoire, et il y a eu un coup de foudre immédiat. C'est la plus grande satisfaction. On est à près de 25 000 spectateurs de moyenne (24 311, Ndlr), ce qui veut dire qu'outre la capacité, le stade attire beaucoup plus de monde, des familles, des enfants, des femmes. Chacun prend ses marques dans ce grand complexe, le niveau d'accueil du public est meilleur que sur les premiers matches ».

Les spectateurs sont donc, pour l'heure, conquis. Il faut dire que, dès le départ, tout a été fait pour que le stade soit accepté, y compris par les riverains, chose qui pose pourtant régulièrement problème : « On a été très vigilant. Bien sûr, quand on construit un stade, il y a des nuisances, de la poussière, du bruit. Mais on a pris beaucoup de mesures en phase de construction pour minimiser au maximum les nuisances autour de notre environnement, en termes de circulation, de nuisance sonores, etc. Ça s'est plutôt bien passé. Ensuite, sur les premiers matches, il y a eu un certain nombre de difficultés anticipées. Avec la ville, qui a fait un travail remarquable, on a travaillé sur l'accessibilité, car il y a eu des problèmes pour le premier match de foot ou de rugby. Aujourd'hui, le stationnement et l’accessibilité se passent mieux, même bien ».

Il faut dire que tout a été mis en œuvre pour faire de ce stade un modèle à suivre, prenant notamment en compte la problématique du développement durable. « Ce stade est cité en exemple un peu partout, parce qu'il y a une multiplication de dispositifs constructifs sur le développement durable. On a aussi mis en place des programmes d'insertion par l'emploi. Je crois que ce stade est assez exemplaire de ce point de vue ». Autre particularité de cette enceinte, celle d’être un stade connecté, permettant au client de vivre une expérience inédite. « On a une couverture 4G avec un opérateur qui existe dans les loges, les salons, les espaces sportifs et professionnels. L'idée, c'est de développer une nouvelle expérience au stade. Le client vit son expérience, son émotion, bien avant de rentrer au stade. Il faut lui proposer des services, l'accompagner, lui donner en temps réel l'information, l'accueillir, le traiter de façon particulière. L'enjeu, c'est de personnaliser le service en fonction du profil du client ».

Une enceinte multifonctions, atouts et contraintes

Mais si le client est roi, le sportif reste au cœur de ce stade, où tout est conçu pour optimiser sa performance : « Les stades de dernière génération ont vocation à bien traiter le sportif, avec une attention particulière au niveau des vestiaires, un jacuzzi dernier cri, une salle d'échauffement, une zone mixte vaste. Il y a une attention particulière portée à cette zone noble qu'est la zone sportive. Il y a eu des échanges avec le club pour améliorer les choses par rapport aux demandes initiales. Mais le cahier des charges était déjà très exigent ! » Mais résumer l'Allianz Riviera à l'aspect purement footballistique serait réducteur, ce stade ayant vocation à être multifonctionnel, et accueillir ainsi d'autres évènements, sportifs ou culturels.

« On a démarré avec une programmation assez forte puisque, dès l'été dernier, on a signé un contrat avec le RCT (Rugby Club Toulonnais, Ndlr). On a eu deux matches, un troisième qui arrive (contre le Stade Français, le 3 mai, Ndlr). On a la joie de pouvoir accueillir l'équipe de France pour son match amical contre le Paraguay (le 1er juin, Ndlr). Nos équipes travaillent pour aller auprès des fédérations, des équipes, pour proposer de les accueillir. Ensuite, ce stade étant un peu comme un palais des congrès avec beaucoup d'espaces réceptifs, les entreprises peuvent venir organiser leurs congrès dans ce lieu. On a déjà accueilli un peu plus d'une vingtaine de séminaires depuis l'ouverture. On travaille aussi sur la programmation culturelle pour accueillir de grands concerts ». Autant d'activités qui pourraient avoir de lourdes conséquences sur la pelouse, déjà meurtrie une première fois, et qui a dû être changée en janvier.

« On a construit ce stade très vite, la pelouse a été posée assez tardivement. Elle a souffert de l'usage intensif, comprenant le rugby, et a été assez éprouvée. C'est pour ça qu'on a pris la décision de la changer, pour que l'OGC ait la pelouse que l'équipe mérite. C'est l'élément central du stade, on se doit de faire les efforts nécessaires pour avoir une belle pelouse. Je crois que là, la pelouse est magnifique, alors qu'on est en plein hiver. On a fait un certain nombre d'investissements complémentaires qui produiront leurs effets dans le temps. On ventile cette pelouse par le dessous, il y a aussi un système de drainage surdimensionné qui a permis par exemple de jouer contre Ajaccio malgré des trombes d'eau, ce qui n'était pas le cas dans des stades à proximité (ce 18 janvier, OM-VA avait dans le même temps été reporté, Ndlr). On a bon espoir que cette pelouse mise à disposition en janvier tiendra correctement. Il faut accepter cette multifonctionnalité, malgré les difficultés ».

Un complexe encore en plein essor

Vous l'aurez donc compris, depuis son inauguration, l'enceinte a su séduire, et s'adapter au fur et à mesure, pour répondre parfaitement aux attentes. Pour autant, son essor n'est pas terminé, avec notamment en gestation un centre commercial, qui doit voir le jour à l'été 2015. « Effectivement, sur le flanc est du stade, toute une vallée commerciale va être construite, avec une cinquantaine de boutiques. Ce stade a toujours été pensé comme la locomotive du développement du territoire sur la plaine du Var. Ce quartier continue de se construire avec cette vallée commerciale. Mais, avant ça, l'ouverture du musée du sport va intervenir en 2014, et va drainer une population qui va naturellement venir sur le stade ». Qu'on se le dise, plus que jamais, l'Allianz Riviera a vocation à être multifonctionnelle !