Info FM, Jean-Michel Aulas : « 0,01 chance de battre le PSG »

C'est à Klagenfurt, en Autriche, que se tiendra le Trophée des Champions. Le 6 août, et comme l'année dernière, l'Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain se retrouvent pour se disputer la première coupe de l'exercice. Il y a un an, les Franciliens avaient nettement dominé les débats pour s'imposer 2-0 et soulever le premier de leurs quatre trophées sur la saison. Un match qui avait donné le ton de l'année, et mis en évidence la large domination de Zlatan Ibrahimovic sur la Ligue 1 quand les Gones devaient eux cravacher pour obtenir la deuxième place, à 31 points du club de la capitale... Pour ces retrouvailles, l'objectif du club rhodanien sera donc de faire mieux, pour enfin apporter une contradiction au PSG sur la scène nationale. Jean-Michel Aulas, s'il se montre fier de disputer ce Trophée des Champions, apparaît néanmoins lucide quant aux chances de son équipe.

« Nous, on pense que jouer le Trophée des Champions est un honneur. On pense aussi que, aujourd'hui, la Fédération et la Ligue ont pris un risque à déséquilibrer trop le championnat parce que ça fait deux années que Paris gagne tout et quatre années qu'ils gagnent le championnat. Qu'on aille à un Trophée des Champions en imaginant que, de toute façon, on a aucune chance de le gagner, ce n'est pas se mettre dans les meilleures conditions pour créer l'exploit. Statistiquement, on a 0,01 chance de pouvoir battre le PSG, et c'est bien embêtant. On a l'ambition de rattraper progressivement le PSG, mais notre message risque de ne pas devenir crédible à la suite du Trophée des Champions. Quand nous on augmente notre budget et qu'on annonce un chiffre d'affaires de 218,1 M€, le PSG va annoncer 550-600 M€. L'écart continue d'augmenter même si nous on double notre chiffre d'affaires d'une année sur l'autre », nous lance-t-il.

Aulas espère « ne pas être ridicule » face au PSG

Difficile dans ces conditions de rivaliser, mais il va pourtant bien falloir trouver les ressources nécessaires pour, si ce n'est faire tomber le PSG, se montrer en tout cas au moins à la hauteur de l'évènement : « Le message, c'est de ne pas être ridicule pour ne pas se mettre dans une situation qui serait irrémédiable et préjudiciable à tout le football français. Canal et beIN ne sont pas dans leur meilleure forme non plus sur le plan des droits, donc on a besoin d'un championnat compétitif qui soit disputé jusqu'au bout. Il faut qu'en principe Lyon et Monaco puissent apporter une contradiction dès le début. Ceci étant, l'alternative la plus crédible est Lyon, mais on est vraiment perplexe car on pense qu'il serait prétentieux et présomptueux de dire qu'on va bousculer le PSG. On a l'envie de se rapprocher du PSG, mais une lucidité qui nous oblige à être prudent ». Pourtant, avec déjà trois recrues arrivées dans la capitale des Gaules et aucun départ majeur à signaler pour l'heure hormis celui convenu de Samuel Umtiti, Lyon présente un effectif de qualité. JMA en a conscience, mais...

« Pour les titiller, il faudrait arriver à bien débuter, d'où la préparation depuis plus de cinq semaines, les arrivées de joueurs expérimentés comme Rybus et Nkoulou et d’authentiques espoirs internationaux comme Mammana. On estime avoir une équipe compétitive tant sur le plan des titulaires que des remplaçants qui sont d'ailleurs des titulaires bis. On a deux internationaux à chaque poste, une Académie qui pousse, le recrutement que l'on souhaitait. On a un nombre important de solutions, une équipe très forte et probablement la plus forte qu'on ait jamais eue ces 4-5 dernières années. Il est donc important de faire un coup pour ce Trophée des Champions, mais je ne sais pas comment on va le faire », poursuit-il, avant d'asséner : « Je ne sais pas si Bruno (Genesio) va arriver à galvaniser son équipe, équipe que j'ai vu faire un très bon match à l'extérieur samedi dernier face à une très bonne équipe du Sporting CP. Je suis prudent, le PSG peut désespérer plus d'un investisseur et plus d'une équipe conquérante comme on voudrait l'être, mais il peut toujours y avoir le petit éclair qui fait que sur un match nos joueurs peuvent se transcender et ne pas être comme moi, c'est-à-dire un peu défaitiste face au PSG ». Simple posture ou véritable dépit ? Aulas doit se rappeler que la dernière fois que les deux équipes se sont affrontées, c'était le 28 février dernier au Parc OL en championnat, et Lyon s'était imposé 2-1. Alors...