Entretien avec… Grégory Coupet : « Que l’image du PSG redevienne celle d’un grand club »
Sextuple champion de France et trois fois quart de finaliste de la Ligue des Champions, Grégory Coupet possède l'un des plus beaux palmarès du football français. Du haut de ses 37 ans, le gardien de but a encore et toujours de l'énergie à revendre. Pour Foot Mercato, l'international français revient sur la saison passée, ses ambitions pour l'année à venir et donne également son point de vue sur le fiasco des Bleus.
Foot Mercato : Tout d'abord Grégory, comment allez-vous ?
Grégory Coupet : Ça va super bien merci.
FM : Comment se passe la préparation ?
GC : Très bien. On bosse super bien malgré la chaleur. On souffre pas mal mais tout va bien. Moi, j'adore cette période parce que c'est un moment où tu peux bosser librement, où il n'y a pas de matches ou de compétitions à avoir en tête. Les matches de préparation, ce n'est pas la même chose. J'aime beaucoup.
FM : Le Paris Saint-Germain a connu une saison compliquée en championnat. Comment l'expliquez-vous ?
GC : Je pense qu'on n'a pas été à la hauteur de nos ambitions et de nos qualités techniques. On n'a pas joué au niveau espéré et après, les choses se sont compliquées avec les histoires extra sportives. Mais bon, ça reste une saison où en fin de compte on a une ligne de plus au palmarès.
FM : Vous avez longtemps été blessé l'an passé, donc impuissant face à cette situation. Est-ce que cela a été dur à vivre ?
GC : En fait ça va parce que, quelque part, la blessure fait partie intégrante de la vie d'un sportif de haut niveau. Il n'y a pas eu de soucis. Le principal, c'est de ne pas perdre de temps. Donc ça m'a permis de connaître encore mieux les personnes qui travaillent dans le club et de travailler fort. Ça m'a permis aussi de savoir si j'étais prêt à relever un défi supplémentaire. Et j'ai réussi à répondre à cette question.
FM : Vous êtes-vous senti particulièrement soutenu en interne durant cette période ?
GC : Ah oui, énormément ! Il y a eu un élan de générosité, aussi bien de la part des supporters que des dirigeants. Je me suis senti énormément soutenu.
Une saison à attaquer avec de l'ambition
FM : Grâce à votre victoire en Coupe de France, vous disputerez l'Europa League cette saison. Comptez-vous la jouer à fond, alors que de nombreux clubs français ont tendance à la délaisser ?
GC : Oui, je pense qu'on la jouera à fond. Rien que pour l'expérience que ça peut nous apporter. Sans oublier le bonheur que ça peut apporter pour les supporters. C'est sûr que l'entame en championnat sera déterminante pour nous permettre de voir si on peut avoir des ambitions en Coupe d'Europe. Mais je pense qu'on ne va pas galvauder cette compétition, loin de là.
FM : Quelles sont vos ambitions pour la saison à venir, que ce soit à titre individuel ou collectif ?
GC : L'ambition, c'est déjà de faire mieux que la saison dernière. Il faut essayer de trouver une cohésion tout au long de la saison. On s'entend super bien et ça ne s'est malheureusement pas vu tout au long de la saison. Et individuellement, c'est surtout d'arriver à faire une saison pleine. L'objectif est là, de ne pas se blesser, d'être épargné par les blessures et de pouvoir m'exprimer du début jusqu'à la fin en étant apte.
FM : Que pensez-vous des initiatives prises par Robin Leproux pour redorer l'image du Parc des Princes ?
GC : On espère que ça marchera en tout cas. En ce moment, le football défraye la chronique. Il faut replacer le football à sa juste valeur. Donner un côté familial au Parc, c'est tout à l'honneur du président. C'est un président qui est en train de faire beaucoup, aussi bien pour son club que pour le football. Je suis donc derrière sa cause.
FM : En tant que joueur du PSG, l'atmosphère régnant autour du Parc est-elle difficile à vivre ?
GC : Oui, c'est assez lourd de voir qu'à chaque fois qu'on parle du PSG, c'est pour ce qui est de la sécurité. On n'est pas des voyous et on aimerait que l'image du PSG redevienne celle d'un grand club qui a fait vibrer les gens, et non pas l'image d'un club qui défraye la chronique dans les faits divers.
FM : Quel regard portez-vous sur les recrues, Mathieu Bodmer et Nenê ?
GC : Ce sont de superbes valeurs ajoutées. Techniquement, ils nous montrent durant les entraînements que c'est un ton au-dessus. Il y a beaucoup de qualité chez les deux. Maintenant, je pense que leur intégration est facilitée du fait qu'il existe une belle ambiance dans le groupe. En tout cas, on les sent plutôt libérés et heureux d'être là.
FM : Le discours d'Antoine Kombouaré a-t-il changé depuis ces arrivées ?
GC : Le coach est toujours le même. Il est intransigeant sur la rigueur, sur la discipline. Il nous demande d'avoir de l'ambition dans la mesure où le groupe n'a pas beaucoup changé. On se connaît donc parfaitement bien.
FM : Il y a quelques joueurs dont l'avenir est incertain, notamment Stéphane Sessegnon et Clément Chantôme. Sont-ils toujours impliqués dans la vie du groupe ?
GC : Complètement. On s'entend vraiment bien dans notre groupe. Ce n'est vraiment pas un problème de rester au PSG, d'évoluer dans cette équipe-là. Ceux qui sont toujours là sont heureux d'être là.
FM : La concurrence avec Apoula Edel est-elle facile à gérer ?
GC : Oui, complètement. Les ambitions d'Edel sont légitimes. C'est un garçon que j'aime beaucoup et avec qui il n'y a pas de problèmes. Suivant le rôle que j'aurai à jouer cette saison, je me battrai pour le club et avec lui. C'est un très bon gardien. En plus, il a la chance d'être dans un club ambitieux et qui peut lui apporter un vrai regard sur le monde du football. Il a tout pour grandir.
FM : Si jamais Antoine Kombouaré décidait de vous attribuer le rôle de doublure, un départ serait-il alors envisageable ?
GC : Non, je ne crois pas. Ce n'est pas à l'ordre du jour pour moi. Je pense que, quoi qu'il arrive, j'honorerai ma dernière année. On discutera après. Il me reste un an de contrat. Mais je n'ai pas de velléités de départ.
Une carrière riche d'expériences
FM : Vous avez connu un club à l'étranger, l'Atlético Madrid. Que retenez-vous de cette expérience ?
GC : En un mot, magnifique. Je retiens beaucoup de bonheur, un enrichissement personnel, mais aussi familial. En fait, je suis très, très nostalgique de Madrid.
FM : Vous avez longtemps joué à l'OL. Quel regard portez-vous sur ce club ?
GC : Je suis très heureux de voir qu'ils ont franchi le cap des quarts de finale de la Ligue des Champions. Cette saison, ils ont l'ambition légitime de jouer le titre. Je crois que ça, c'est l'Olympique Lyonnais que tout le monde attend, que tout le monde connaît. Je suis très content de voir Lyon avec une telle envie, une telle faim.
FM : Que pensez-vous d'Hugo Lloris, votre successeur chez les Gones ?
GC : C'est un monstre ! Il est fabuleux. Je le trouve extraordinaire. Je pense qu'il sera amené, très certainement, à devenir l'un des meilleurs au monde.
FM : Vous qui avez 34 sélections en équipe de France, arrivez-vous à comprendre ce que l'on a vu en Afrique du Sud ?
GC : Je crois que c'est difficile d'expliquer l'inexplicable. On a tous été un peu abasourdis par le comportement des Bleus. Il est temps maintenant de passer à autre chose.
FM : Vous connaissez parfaitement la plupart des joueurs présents lors du Mondial. Le terme «caïd», utilisé par la Ministre des Sports Roselyne Bachelot, est-il approprié ?
GC : C'est difficile à dire. On n'est pas à l'intérieur pour savoir ce qui a vraiment été dit, ce qui a vraiment été fait. Mais je pense que dans ce cas de figure là, tout le monde doit être mis en cause. Il ne faut pas dire que certains sont plus des caïds que d'autres. Pour ce qui est de Gourcuff, c'est quelqu'un qui m'a l'air sain de corps et d'esprit et plutôt sur la réserve. Je ne vois pas comment il aurait pu être l'élément déclencheur de tout ça.