Clément Grenier, symbole de la nouvelle politique menée à bien par l'OL
Le jour et la nuit, voilà comment pourrait-on résumer les performances de Clément Grenier depuis la fin de saison dernière et le début de cet exercice. Peu en vue sous l'ère Claude Puel, le milieu de terrain rayonne désormais entre Rhône et Saône. Retour sur l'ascension du petit prodige lyonnais.
C'était le grand pari de l'Olympique Lyonnais cette saison. À défaut de disposer des liquidités suffisantes pour mener un mercato tambour battant, les Gones ont pris le parti de laisser filer certains cadres et de miser avant tout sur leur centre de formation. Et avec seulement un peu plus de 4 M€ investis sur le marché des transferts pour conclure les arrivées de Bakary Koné, Mouhamadou Dabo et Gueïda Fofana, Jean-Michel Aulas a suivi comme convenu sa ligne de conduite, récupérant par ailleurs quelques deniers en laissant filer Jérémy Toulalan et Miralem Pjanic. Du coup, ce sont bien les jeunes pousses formées entre Rhône et Saône qui viennent désormais sur le devant de la scène en équipe première.
Et, outre Maxime Gonalons, Clément Grenier est l'un des symboles forts de cette nouvelle politique lyonnaise. Annoncé depuis de nombreuses années comme étant l'un des plus grands espoirs du club septuple champion de France, le milieu de terrain n'avait jusque-là jamais vraiment convaincu chez les professionnels. Si Claude Puel l'avait aligné quelques fois, notamment en fin de saison dernière à Auxerre, son comportement parfois dilettante en agaçait plus d'un, à l'image d'un Cris qui n'avait pas hésité à le tacler sèchement à l'entraînement, sans même s'excuser sur le coup. Parti à la Coupe du monde U20 sur la pointe des pieds et dans un rôle de remplaçant, celui que beaucoup comparent à Kaka a finalement su renverser la vapeur en Colombie pour devenir titulaire en cours de compétition.
Revenu entre Rhône et Saône avec un moral gonflé à bloc, le numéro 7 rhodanien a pu compter sur le soutien de Rémi Garde, désireux de lui offrir du temps de jeu. Et c'est un Clément Grenier métamorphosé que le public du Stade de Gerland retrouve désormais. Ayant profité des absences conjuguées de Yoann Gourcuff et de Lisandro Lopez pour obtenir une place dans le onze de départ, le natif d'Annonay rayonne de mille feux. Serein, l'élégant maître à jouer régale grâce à une aisance technique assez bluffante et à une vision du jeu au-dessus de la moyenne. Auteur de très bonnes prestations contre Marseille, Bordeaux ou bien encore en Ligue des Champions contre le Dinamo Zagreb, le joueur prouve qu'il est bien plus qu'une simple solution de secours pour le staff lyonnais. Dans les colonnes du Progrès, le joueur savoure ce début de saison parfait :
« C’est vrai que Rémi Garde m’a fait confiance quand je suis rentré du mondial des vingt ans, et j’ai donc essayé de lui rendre cette confiance. En plus c’est très bien, car il m’a fait évoluer à mon poste habituel derrière l’attaquant. J’ai bien mordu dans la saison, je me suis investi à 100 %. J’ai encore beaucoup de choses à améliorer. Je ne vais pas vite par exemple. Je travaille la vitesse, et sinon je recherche toujours la perfection dans les gestes. J’aurais pu marquer contre Zagreb, on peut toujours mieux faire, après mon contrôle, j’ai bien vu le gardien, mais il est sorti très vite aussi. Je crois que j’ai passé un palier sur le plan mental. Mais c’est aussi lié au fait que l’entraîneur m’a donné du temps de jeu, m’a fait confiance. C’est bien de pouvoir jouer dans son club formateur qui est de surcroît un grand club européen. J’ai beaucoup bossé pour arriver là, même si cette blessure fait mal. J’apprécie le fait que Rémi Garde considère les jeunes du club comme tout le monde. Car parfois, les gars formés ici peuvent être considérés comme les éternels jeunes. Là, il n’y a pas d’étiquette, c’est appréciable ». Les retours sous peu de Lisandro, Gourcuff et Ederson promettent en tout cas de sacrés maux de tête pour Rémi Garde. Mais comme le veut l'adage : abondance de biens ne nuit pas.
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