Naples - FC Barcelone : les notes du match
Naples et le FC Barcelone se sont quittés sur un match nul 1-1 ce soir à San Paolo. Largement dominateurs en termes de possession, les Catalans ont cependant eu énormément de mal à se créer des occasions face à des Napolitains bien en place derrière.
Le grand jour est arrivé pour Quique Setién. Du haut de ses 61 ans, l’entraîneur du FC Barcelone dirigeait son premier match de Ligue des Champions. Et ça se passe plutôt bien pour lui en Liga puisque son équipe a repris la tête du championnat. Pour ce premier grand test, face à des Napolitains qui ont également changé de coach en cours de saison et remontent la pente, le tacticien espagnol a misé sur une composition avec quatre milieux de terrains pour accompagner Griezmann et Messi. On notait aussi la titularisation de Samuel Umtiti en lieu et place de Clément Lenglet. En face, une équipe italienne qui a réussi à grimper jusqu’à la sixième marche du classement en Serie A, mais Gattuso, débutant lui aussi, était privé de sa référence derrière : Kalidou Koulibaly, blessé. Callejon, Insigne et Mertens composaient la ligne d’attaque des Partenopei ce soir. Au final, ce premier déplacement officiel de Messi à San Paolo s’est conclu sur un match nul 1-1.
Comme c’était à prévoir, Naples adoptait une attitude assez défensive dès le coup d’envoi de la partie. Et c’était assez efficace, puisque le FC Barcelone se cassait les dents sur le mur napolitain. Avec ses lignes bien repliées, l’équipe locale neutralisait totalement les Barcelonais et espérait avoir une opportunité intéressante en contre-attaque. Et sur une erreur de Junior Firpo, Zielinski récupérait, puis servait Dries Mertens côté gauche. Le Belge enchaînait sur une superbe frappe enroulée qui se logeait dans la lucarne gauche d’un ter Stegen impuissant (1-0, 30e). Les Catalans étaient en grande difficulté et Manolas (42e) était à deux doigts de doubler la mise après cette bonne remise de Callejon.
Antoine Griezmann, un mauvais match… mais un but décisif
De la possession stérile et inoffensive en somme, et on attendait logiquement du mieux au retour des vestiaires. Quique Setién décidait de ne faire aucun changement, à la surprise générale, et il fallait attendre la 55e minute pour qu’Arthur prenne la place d’un Ivan Rakitic encore très moyen. Mais le Barça était un peu mieux dans son match, et sur cette passe laser, Busquets trouvait Semedo dans la surface. Le Portugais décalait pour Griezmann qui, plein de rage, propulsait le cuir au fond des filets (1-1, 57e). Mais le Barça ne pouvait pas se reposer sur ses lauriers, et Ter Stegen sortait une intervention plus que décisive devant Callejon (63e). Auparavant, l’Allemand avait déjà répondu présent face à Mertens (62e).
L’entrée d’Arthur faisait du bien au Barça et il y avait de plus en plus d’espaces dans le match, puisque Naples commençait à se découvrir après l’égalisation catalane. Sur ce corner botté par Messi, Samuel Umtiti, à un mètre des cages, ne parvenait pas à cadrer sa tête (76e). Les locaux avaient encore des situations intéressantes sur contre-attaque, comme cette frappe d’Insigne dans la surface, mais l’Italien avait un peu trop ouvert son pied (84e). En toute fin de partie, Arturo Vidal écopait d’un double jaune après un gros tacle sur Mario Rui, puis une prise de tête avec le Napolitain (89e). Dans la foulée, Gerard Piqué se blessait à la cheville (90e+2). Un match nul qui fait tout de même les affaires du Barça, mais au retour, Setién devra composer sans Busquets, averti ce soir et donc suspendu pour le match à Barcelone, ni Arturo Vidal.
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L’homme du match : Busquets (6,5) : la plaque tournante du milieu barcelonais aura réalisé un match plutôt satisfaisant, étant le meilleur élément de l’entrejeu de son équipe. Il a ainsi souvent pris le jeu à son compte, tentant de créer un peu d’animation, ce que les joueurs placés devant lui n’ont pas su faire. On notera cependant un peu plus de déchet qu’à l’accoutumée, notamment lorsqu’il a tenté de briser des lignes via des ballons en hauteur, ce qui ne l’a pas empêché d’être à l’avant-dernière passe sur le but de l’égalisation. Un amour de ballon pour Semedo (57e) qui a ensuite offert le but à Griezmann. On peut le dire, il a tenu le milieu à lui seul ce soir.
Naples
Ospina (5) : l’ancien portier d’Arsenal n’a pas beaucoup été sollicité face au Barça et sa possession relativement stérile. Le Colombien s’est contenté de ressortir proprement les ballons en faisant preuve d’une bonne qualité de relance. Vigilant (34e, 45e), il est parfaitement intervenu dans les pieds de Messi (65e). S’il n’a pas été impérial dans le jeu aérien, à l’image de ce duel perdu avec Umtiti (76e), l’ancien Niçois ne peut rien faire sur le but de Griezmann (57e).
Di Lorenzo (5,5) : le latéral droit de 26 ans a livré un bon match au San Paolo. Il a parfaitement muselé Griezmann dans son couloir tout au long de la rencontre. L’ancien d’Empoli a constamment cherché à jouer vers l’avant, notamment dans le dos de la défense adverse, et à se projeter. Sa superbe sortie pleine de confiance a crée le déséquilibre dans le camp blaugrana et a été à l’origine de l’ouverture du score du Napoli (30e). Malheureusement pour lui, il couvre Semedo, passeur pour l’égalisation de Griezmann (57e).
Maksimovic (6) : l’international serbe a pris des risques dans la relance sans que le danger ne pèse finalement sur l’arrière-garde de Naples. Il n’a pas eu grand-chose à faire face à l’apathie du Barça, notamment en première période, mais est intervenu correctement à plusieurs reprises (19e, 24e, 47e, 75e, 83e), quand il le fallait. Un match sérieux et globalement appliqué de sa part.
Manolas (5) : le défenseur central grec a été correct dans la défense de Gennaro Gattuso. Auteur de plusieurs interventions de qualité (5e, 16e, 27e), il n’a pas été loin de faire le break juste avant la pause mais sa tentative a fui de peu le cadre de ter Stegen (43e). L’ancien joueur de la Roma est en revanche un peu court sur l’égalisation de Griezmann (57e), ce qui ternit forcément sa prestation.
Mario Rui (4,5) : le Portugais de 28 ans a réalisé un match courageux. Vigilant défensivement (19e, 39e, 47e), il a fait preuve d’intelligence dans son placement et dans l’anticipation. Généreux dans l’effort et dans l’impact, l’ancien de l’AS Rome s’est en revanche un peu moins montré offensivement. Il est toutefois fautif sur l’égalisation de Griezmann (57e) puisqu’il est pris dans son dos par Semedo, passeur décisif. Averti en fin de rencontre pour une altercation avec Arturo Vidal (89e).
Fabian Ruiz (6) : l’international ibérique a été très bon dans l’entrejeu du Napoli. Sa qualité technique lui a permis de sortir proprement son équipe de certaines situations pourtant mal embarquées. Il a également gratté quelques ballons. Globalement, l’ancien joueur du Betis Séville a montré pourquoi il intéresse les cadors européens. Il s’est toutefois un peu éteint en fin de rencontre.
Demme (5) : l’international allemand a été important dans son rôle défensif, notamment dans la prise à deux sur Lionel Messi et son pressing sur le porteur de balle dans sa zone a été effectué sans bavure. Il a récupéré quelques ballons potentiellement dangereux (54e). Offensivement, il a laissé tout le soin à Fabian Ruiz et Zielinski de s’illustrer. L’ancien milieu du RB Leipzig n’a pas fait preuve d’une grande justesse dans ses transmissions vers l’avant. Remplacé par Allan (79e), auteur d’une entrée moyenne.
Zielinski (6,5) : quel match réalisé par le Polonais ! Le numéro 20 des Partenopei a fait parler sa qualité technique. Il n’a jamais tremblé face au pressing imposé par les Blaugranas et que ce soit dos au but, avec son jeu de corps, ou face au jeu, l’Aigle Blanc a fait preuve d’une précision impeccable dans ses transmissions. Il est surtout passeur décisif sur l’ouverture du score de Mertens (30e) après avoir chipé le ballon dans les pieds de Junior Firpo.
Callejon (4,5) : l’ancien attaquant du Real Madrid a rendue une copie intéressante. Très mobile et disponible dans son couloir droit, il a bien embêté Junior Firpo. L’ailier espagnol n’a pas été avare d’efforts défensifs pour aider Di Lorenzo. Son face à face raté remporté par ter Stegen, sa seule véritable occasion, pourrait coûter cher aux Napolitains (63e) au match retour. Remplacé par Politano (74e), qui a manqué de justesse dans le dernier geste pour apporter la folie que réclamait le public du San Paolo.
Insigne (5,5) : le feu follet napolitain a été un véritable poison pour la défense du FC Barcelone au San Paolo. Très utile sur le plan défensif, son petit gabarit ne l’a pas empêché de distribuer le jeu, même en se trouvant souvent dans un rôle de pivot dos au but. Ses accélérations ont fait mal à Busquets et à ses partenaires. Il a manqué de justesse dans ses frappes, à l’image de ce tir du capitaine napolitain au ras du sol ayant trouvé ter Stegen (61e) ou encore de ce ballon pas assez travaillé dans la surface (84e). Mais il est important de préciser que son appel dans la surface libère l’espace à Mertens sur l’ouverture du score des locaux (30e). Averti à la 62e minute.
Mertens (6,5) : le langage corporel du Diable Rouge dans les premières minutes de ce 8e de finale aller en a dit long sur sa frustration ce mardi soir. Mais ça ne l’a pas empêché de faire les efforts défensifs demandés par son coach et imposés par la domination balle au pied du Barça. Il a fini par être récompensé sur le plan offensif en trompant ter Stegen d’un amour de frappe enroulé à l’entrée de la surface catalane, sur un bon service de Zielinski (30e). Une 121e réalisation avec Naples le faisant devenir co-meilleur buteur de l’histoire de son club, à égalité avec un certain Marek Hamsik. Auteur de courses intensives à répétition, son corps a fini par lâcher. Touché au pied, il a été contraint de céder sa place à Milik (54e). L’attaquant polonais a été intéressant dans son style, différent du Belge. Sa passe pour Callejon aurait pu être décisive (63e).
FC Barcelone
Ter Stegen (6) : il ne peut pas grand chose sur la frappe de Mertens qui donne l’avantage aux Italiens, puisqu’elle est parfaitement placée (30e). Globalement, il a eu assez peu de boulot, ce qui rend peut-être encore plus méritoire son intervention décisive devant Insigne (62e), avant de récidiver devant Callejon (63e), empêchant le but du 2-1. Rien de plus à signaler.
Semedo (5) : on attend toujours de comprendre pourquoi le FC Barcelone a autant misé sur lui à l’époque. Et ce n’est pas ce match qui va nous apporter les réponses nécessaires, puisque le Lusitanien a encore été assez moyen, sans forcément être mauvais. Un peu plus en vue offensivement que son pendant à gauche, il se sera montré assez imprécis. Cette passe décisive pour Griezmann (57e) maquille pas mal sa prestation.
Umtiti (5,5) : il était préféré à son compatriote Clément Lenglet ce soir, probablement pour laisser l’ancien de Séville au repos avant le Clasico. L’ancien de l’OL n’a pas toujours dégagé une véritable sensation de sécurité, étant parfois un peu hésitant, mais aura finalement rempli son rôle sans faire d’erreurs. Peu inquiété par les joueurs offensifs napolitains, il a ensuite été très propre à la relance, jouant assez haut qui plus est.
Piqué (5,5) : le numéro 3 du FC Barcelone a livré une prestation assez correcte. Face à une équipe de Naples qui n’a pas vraiment joué l’attaque, il aura comme son camarade tricolore été relativement tranquille, si ce n’est sur quelques transitions rapides où il n’a jamais été mis en difficulté. Le match s’est cependant mal terminé pour lui, avec une blessure à la cheville qui devrait l’empêcher de jouer le Clasico (90e+2). Clément Lenglet l’a remplacé.
Junior Firpo (2,5) : prestation très compliquée de l’ancien du Betis. Offensivement, il a été bien trop timide, et s’est la plupart du temps contenté de jouer en retrait pour ses milieux de terrains. Bien tenu par ses vis-à-vis, il n’aura donc rien apporté sur les offensives du FC Barcelone, et il aura en plus commis l’erreur qui a permis aux Napolitains de prendre l’avantage (30e).
Busquets (6,5) : voir ci-dessus.
Frenkie de Jong (4,5) : prestation moyenne du Néerlandais, sans plus, surtout lorsqu’on sait de quoi il est capable habituellement. Le manque de solutions devant lui, et de joueurs sur lesquels s’appuyer, en plus d’une certaine timidité dans le jeu, auront donc rendu sa performance du soir tout au plus correcte. Quelques ballons mal négociés aussi, comme cette contre-attaque où il aurait pu mieux faire (72e).
Rakitic (3) : le Croate a, comme souvent, livré une prestation aussi médiocre qu’insipide. Il n’a bonifié aucun des ballons qu’il a reçu, se contentant de jouer de façon latérale la plupart du temps ou perdant le cuir les rares fois où il se sera projeté vers l’avant. Arthur a pris sa place à la 55e minute. L’entrée du Brésilien a fait du bien et a permis de fluidifier un peu le jeu. On a vu la différence de niveau entre les deux joueurs.
Vidal (2) : très isolé sur le côté droit du milieu, le Chilien a traversé la rencontre sans peine ni gloire. Très imprécis, surtout lorsqu’il a dû combiner dans les petits espaces, sa participation dans le jeu était juste anecdotique. Lorsque Messi a voulu tenter des une-deux avec lui dans la surface, on a bien compris que ce n’est pas dans ce type de configuration que l’ancien de Leverkusen a l’habitude de briller. On se demandait même ce qu’attendait Setién pour le remplacer en deuxième période. Une disasterclass ponctuée par un carton rouge en toute fin de match après un gros tacle sur Mario Rui et une prise de tête avec le latéral (89e).
Messi (4) : il avait été accueilli comme une rock-star dans la ville du sud de l’Italie, avec cette comparaison avec Maradona qui est revenue de façon incessante. Mais La Pulga a clairement déçu en première période, et on a enfin commencé à le voir de façon plus régulière quand Naples a laissé des espaces. Rien de bien transcendant si ce n’est quelques slaloms dans la défense rivale, qui ont créé quelques frissons mais ont abouti sur pas grand chose.
Griezmann (5) : match compliqué pour le champion du Monde. Englué dans la défense très basse de Naples, il n’a pas pu faire d’appels et n’a reçu aucun ballon. C’est simple, on ne l’a tout simplement pas vu dans les derniers mètres adverses lors des premières 45 minutes. Au retour des vestiaires, il y a eu du mieux, et il a même réussi à expédier le ballon au fond, en renard des surfaces après un centre de Semedo (57e). Insuffisant encore, mais il aura au moins mis ce but ô combien important à l’extérieur. Ansu Fati a pris sa place à la 87e mais n’a pas vraiment pu se montrer.
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