Ligue des Champions

Juventus-OL : les notes du match

Longtemps mené au score suite à un but d'Higuain sur penalty, l'OL a évité l'élimination de la Ligue des Champions grâce à un but tardif de Tolisso (1-1).

Par La Rédaction FM
10 min.
Juventus FC @Maxppp

L’Olympique Lyonnais n’avait plus le choix. Pour croire en sa qualification pour les huitièmes de finale, il devait venir au Juventus Stadium avec l’ambition de s’imposer. Cela se retrouvait donc dans les choix de Bruno Genesio dans sa composition d’équipe, avec un 4-4-2 plutôt ambitieux, avec Lacazette, Fekir et Ghezzal sur le côté droit. Dans les faits, on voyait un Fekir positionné légèrement plus bas que Lacazette mais Lyon ne débarquait pas dans la peau d’une victime consentante. Pourtant, cela démarrait très fort pour la Juventus Turin avec une première alerte, signée Pjanic et sauvée par Diakhaby. L’ancien Lyonnais était finalement sanctionné d’un hors-jeu. Avec sa charnière Mammana-Diakhaby, l’OL résistait aux premiers assauts turinois et s’offrait même la première véritable occasion. Rybus, parfaitement lancé par Lacazette après un relais de Fekir, voyait sa frappe être détournée par l’éternel Gianluigi Buffon (9e). De bon augure ?

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L’espoir allait vite être douché, sur une action qui aurait dû rester anodine. A la 13e minute, Higuain déboulait côté gauche et lançait Sturaro dans la surface lyonnaise, légèrement excentré. Ce dernier était bousculé dans le dos par Diakhaby, sous les yeux de l’arbitre qui n’hésitait pas. Penalty logique suite à cette erreur de jeunesse. Higuain ne tremblait pas et transformait l’offrande (1-0, 13e). L’OL était sonné par l’ouverture du score et peinait à se montrer dangereux. Fekir et Ghezzal alternaient les pertes de balle et les mauvais choix tandis que Lacazette redescendait un peu trop pour orienter le jeu des siens. Derrière, Mammana se montrait à son tour incroyablement fébrile en se faisant chiper le ballon dans les pieds par Mandzukic, qui glissait le cuir à Higuain mais l’Argentin envoyait au-dessus de la barre transversale ce ballon en or (38e). Côté lyonnais, Ghezzal sortait alors de sa boîte pour déclencher une frappe du gauche, puissante mais non cadrée (45e). Logiquement mais sans briller, la Juve regagnait les vestiaires avec un but d’avance, tandis que Lyon était alors virtuellement éliminé en raison du but inscrit par Vietto pour Séville dans l’autre match du groupe.

Une égalisation qui change tout

Il fallait donc partir à l'attaque pour renverser le score, côté lyonnais. Pas une tache aisée au regard de la maîtrise collective de la Vieille Dame, déjà affichée au Parc OL à l'aller, et toujours aussi impressionnante. Avec le vice suffisant pour ralentir le jeu et faire les fautes qui coupent les jambes, la défense italienne paraissait infranchissable en début de seconde période. Bonucci s'offrait même une superbe passe en profondeur, à destination de Sturaro (52e) qui remettait en retrait pour Mandzukic dont la frappe ne trouvait pas le cadre. Lyon devait alors se résoudre à trouver des espaces en contre, mais menait mal les rares situations, comme celle de la 58e minute où le centre de Ghezzal n'était pas bien ajusté.

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Derrière, le scénario a ressemblé à chaque confrontation contre la Juve, avec le temps qui défile, un rythme haché et pas de grandes occasions pour l'Olympique Lyonnais. Bruno Genesio lançait Cornet puis Darder dans le bain, sans effet majeur. Chaque hors-jeu ou faute faisait gagner du temps à une Juve très tranquille mais peu inspirée offensivement, en témoigne le peu d'occasions crées sur l'ensemble du match. Mais à force de ne plus rien proposer, la Vieille Dame a laissé vivre l'espoir d'une égalisation, qui est venue ! Sur un coup-franc lointain, Ghezzal, pourtant peu inspiré par ailleurs, a déposé un ballon parfait sur la tête de Tolisso (1-1, 85e) ! Un but qui sauve l'OL de l'élimination, car Séville s'est imposé de son côté, et qui embarrasse la Juve, qui reste à portée d'un retour lyonnais lors des deux derniers matches de groupe. Lyon pourra même regretter la dernière occasion, signée Lacazette (son seul tir du match), achevée dans le petit filet de Buffon.

L'homme du match : Diakhaby (2) : il y a deux semaines, il avait été étincelant au Parc OL contre la Juventus Turin dans une défense à trois. Seul avec Mammana, ça n'a pas été la même histoire. A Lyon, il avait provoqué un penalty, à Turin, il en a concédé un, bêtement, en poussant Sturaro dans la surface. Il s'est repris en seconde période, même s'il aura pêché dans la relance durant tout le match.

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Juventus :

  • Buffon (5,5) : solide dès les premières minutes et un arrêt précieux sur une frappe à bout portant de Rybus (9e). Il n'a ensuite rien eu à faire première mi-temps, si ce n'est suivre du regard une frappe de Ghezzal (45e). Il ne peut absolument rien faire sur l'égalisation de Tolisso (85e).

  • Dani Alves (5) : Rybus lui a posé beaucoup de problèmes en début de match, le prenant souvent de vitesse sur son côté droit. Il intervient bien sur une percée de Ghezzal (26e). Il s'est toutefois montré très disponible lors du premier acte, touchant quelque 50 ballons. Un match correct de la part du Brésilien.

  • Bonucci (6) : sa qualité de relance est remarquable, tout comme sa science de placement et de l'anticipation. Il a rarement été mis sous pression par les attaquants lyonnais. Une première mi-temps très tranquille. Son ouverture pour Sturaro en une touche de balle est superbe (52e). Le patron de la défense turinoise. Tout simplement. Visiblement touché, il cède sa place à Benatia (67e), par précaution.

  • Barzagli (5,5) : comme son compère en défense centrale, il n'a pas été tellement bousculé par les attaquants lyonnais. Idem que pour Bonucci, sa qualité de relance n'a souffert d'aucune contestation. Très belle défense tout en intelligence sur un déboulé de Ghezzal (58e). Il est averti dix minutes plus tard pour un vilain tacle sur Tolisso (68e). Un dernier retour salvateur sur Lacazette (94e).

  • Evra (5,5) : l'international français a voulu montrer d'entrée de match qu'il était bien présent. Il a souvent pris le dessus sur Ghezzal et a su se montrer incisif lorsqu'il débordait. Il a su jouer avec malice pour son 106éme match en Ligue des Champions. Du bon Patrice Evra, qu'on l'aime ou pas.

  • Khedira (4,5) : flanqué de son habituel numéro 6, l'Allemand a joué avec beaucoup d'expérience, souvent bien placé dans les intervalles et appliqué dans sa qualité de transmission. Du moins en première mi-temps avant d'être beaucoup moins en vue en deuxième mi-temps.

  • Marchisio (5,5) : il a joué dans le rôle de Mario Lemina, expulsé au match aller et donc suspendu ce soir. Il s'illustre avec une belle frappe qui vient frôler le montant du portier lyonnais (25e). Il a effectué un précieux travail de l'ombre même si sa qualité technique est indéniable. Logiquement averti pour un tacle dangereux sur Gonalons (84e).

  • Sturaro (6) : cherchant davantage à s'appliquer à jouer juste, c'est lui qui obtient le penalty transformé par Higuain (13e). Il a parfois manqué d'impact au milieu en première mi-temps, en témoignent ses maigres 4 duels remportés sur 11. Il s'est néanmoins montré très disponible, n'hésitant pas à se projeter vers l'avant. Averti pour une faute en retard sur Tolisso (88e).

  • Pjanic (4) : il s'illustre d'entrée de match par un coup franc rentrant bien repoussé des poings par Lopes (2e). Ses coups de pied arrêtés s'avèrent à chaque une menace permanente. Il est le premier averti du match pour une accumulation de fautes (38e). Plus discret pas la suite, il est remplacé par Alex Sandro (68e) qui s'illustre dès son entrée par un joli débordement non conclu par Higuain (70e). Une belle activité sur son aile gauche.

  • Higuain (5) : discret en début de match, il est parfois descendu bas pour toucher le cuir. Il ouvre le score sur penalty sans trembler (13e). Il s'est ensuite montrer bien jambes, n'hésitant pas à multiplier les appels. Il gâche littéralement une occasion de en or de doubler la mise (40e). Transparent en deuxième mi-temps, il a cédé sa place à Cuadrado (83e).

  • Mandzukic (6) : discret dès les premières minutes jusqu'à cette frappe croisée qui n'a pas trompé la vigilance de Lopes (11e). Il a eu du mal à se démarquer, malgré un jeu dos au but efficace. Il joue très bien le coup pour Higuail qui vendange l'offrande du Croate (40e). Il n'a pas hésité à fournir d'importants efforts défensifs. Quitte à parfois manquer de lucidité (52e). Un match courageux.

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OL :

  • Lopes (6) : il ne peut rien faire sur le penalty de Gonzalo Higuain. Pour le reste, il s'est acquitté de sa tâche parfaitement, avec quelques belles sorties sur des ballons aériens, et finalement moins de travail que prévu sur l'ensemble du match.

  • Rafael (4) : même sans véritable ailier, la Juve est beaucoup passée sur ce côté, avec Sturaro, Mandzukic et Higuain. Le Brésilien a donc eu du travail, et il a souffert du manque d'aide de Ghezzal. Offensivement, il s'est montré bien trop timide en première période, avec du mieux en deuxième.

  • Mammana (5) : contrairement à Diakhaby, son erreur n'a pas coûté un but à l'OL. Pourtant, elle était énorme puisque l'Argentin s'est fait voler le cuir dans les pieds par Mandzukic (38e). Hormis cette incartade, le jeune joueur a affiché un visage séduisant, démontrant son sens de l'anticipation et sa finesse technique. Il lui manque cependant une once d'agressivité.

  • Diakhaby (2) : voir ci-dessus

  • Morel (4) : le positionnement de Khedira l'a souvent gêné et il a eu du mal à se positionner par moments. Quelques relances ratées et dangereuses pour son équipe et un apport offensif assez faible, pas souvent dans le bon tempo.

  • Gonalons (7) : le capitaine rhodanien a tenu son rang, et même plus, en première période. Plein de volonté et de détermination, il a impulsé de nombreuses récupérations et a bien distribué le jeu, s'offrant même quelques changements de jeu pied gauche. Dans l'impact, il était, comme souvent, au rendez-vous de ce match décisif.

  • Tolisso (6) : il n'a pas eu son rayonnement habituel dans le jeu mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir essayé. Malheureusement, il a été moins inspiré dans ses passes, pas toujours précises et n'a pas réussi à mettre Lacazette ou Fekir dans de bonnes conditions. Balloté par le milieu de terrain adverse, il n'a pas baissé les bras et a été récompensé en seconde période par l'égalisation, de la tête, à la 85e ! Une abnégation de tous les instants.

  • Rybus (5,5) : un bon match de l'international polonais. Sans génie mais solide. Il a été précieux dans le couloir gauche, et s'est offert la meilleure occasion de l'OL, dès la 9e minute mais sa frappe a été détournée par Buffon. Remplacé par Cornet (70e) qui a amené un peu de jus sur le côté gauche.

  • Ghezzal (4) : une première période catastrophique où il a été mangé physiquement par Patrice Evra. Pris dans les duels et imprécis techniquement avec beaucoup de contrôles manqués, il a été très faible. Mais il a su se reprendre en seconde période, plus tranchant et plus impliqué dans le jeu. Une frappe juste à côté à son actif (45e), et surtout le coup-franc parfaitement déposé sur la tête de Tolisso pour l'égalisation.

  • Fekir (3) : il n'est pas encore revenu à son meilleur niveau et cela se voit trop. Car quand il n'arrive pas à percuter efficacement, il ne donne pas l'impression d'avoir des solutions de rechange dans son jeu. Il a trop tardé à libérer son ballon en première période, gâchant quelques situations intéressantes. Un peu de mieux en seconde période mais encore insuffisant. Remplacé par Darder (77e).

  • Lacazette (3,5) : une première période globalement ratée même si ses décrochages, en première période, ont souvent impulsé de bons mouvements pour l'OL. Sevré de ballons, il a trop délaissé son poste et ses deux gardes du corps Bonucci-Barzagli et était trop loin du but pour peser. Pas dans un très bon soir, il n'a pas abandonné, s'est toujours battu mais n'a pas été récompensé, à l'image de son ultime occasion où sa frappe, détournée, termine dans le petit filet.

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