Bayer Leverkusen - PSG : les notes du match
L'enjeu était de se mettre en bonne posture, mais le PSG a fait plus que cela, dans son huitième aller de Ligue des Champions en terre allemande. En s'imposant en mode démonstration sur le score de 4-0, les Franciliens peuvent déjà se voir en quart.
Si le PSG a pour objectif de conserver son titre en L1, il veut aussi, parallèlement, aller le plus loin possible en Ligue des Champions. Plus loin qu'en quart de finale, où le club avait été sorti l'an passé par le Barça. Mais avant ça, les Franciliens doivent franchir l'obstacle incarné par le Bayer Leverkusen, avec une première confrontation sur la pelouse de la BayArena. L'objectif est simple avant le coup d'envoi, marquer le fameux but à l'extérieur et limiter la casse, de manière à se mettre en position favorable en vue du match retour à la maison. Un objectif rapidement atteint : dominateur dès les premiers instants via son habituelle possession du ballon, le PSG ne met que trois minutes à trouver la faille. Lancé en profondeur par Verratti, Blaise Matuidi ne tremble pas à l'heure de placer son plat du pied pour tromper Leno (0-1, 3e). L'entame est tout bonnement parfaite, la suite relève de la gestion balle au pied, sereine.
Les Parisiens font tourner, et sélectionnent minutieusement leurs accélérations. Ils passent près de doubler la mise par l'intermédiaire de Zlatan, qui manque de profiter d'un moment de flottement dans la défense allemande (11e), mais du reste, apparaissent plus calmes face aux buts. Il faut dire que les hommes de Laurent Blanc peuvent se le permettre, avec un adversaire sans grande inspiration offensive et précision technique. Du moins, jusqu'à la 20e minute, moment où les locaux se montrent davantage dans le jeu, via des actions bien mieux construites qui inquiètent l'arrière garde parisienne, sans la faire vaciller. Et alors que la première période semblait se terminer sur cette impression de match encore ouvert, Spahic allait être sanctionné d'un tirage de maillot dans le surface sur Lavezzi, permettant à Zlatan de doubler la mise (0-2, 39e). Ce même Ibrahimovic, qui quelques secondes plus tard, se fendra de son habituel coup de génie, avec un missile du gauche envoyé en lucarne depuis l'entrée de la surface (0-3, 42e).
L'affaire semble donc entendue dès la mi-temps, reste que les Allemands semblent être revenus avec d'autres intentions à la reprise, eux qui apparaissent plus agressifs et déterminés à poser le pied sur le ballon. Seulement voilà, Spahic va quelque peu contrarier les plans de son équipe, en récoltant un deuxième jaune (59e). De quoi tuer le spectacle, la suite du match pouvant se résumer à une gestion parisienne sereine. Mis à part un but de Matuidi refusé pour une position de hors-jeu de Lavezzi (65e), aucune autre occasion ne sera entrevue... jusqu'à un dernier but parisien, signé Cabaye, à l'approche du terme. Bien servi par Lucas, la nouvelle recrue francilienne a placé un plat du pied en lucarne (0-4, 88e). Au terme de ce match, on peut donc assurer que le PSG a plus qu'un pied en quart de finale de Ligue des Champions. Avec un tel écart, qu'il s'agisse du tableau d'affichage ou du niveau de jeu, difficile d'envisager un renversement de situation au match retour.
L'homme du match : Ibrahimovic (8) : le géant suédois a frappé un grand coup ce soir avec son doublé retentissant, inscrivant au passage ses 9 et 10e but de la saison en Ligue des Champions. Impliqué sur tous les buts, son second, une frappe surpuissante dans la lucarne de Leno, est d'ailleurs le bijou de la soirée. Dans le jeu, s'il a énormément dézoné aujourd'hui, évoluant presque au milieu de terrain sur certaines phases de jeu, le meilleur buteur de L1 a une nouvelle fois beaucoup pesé sur la défense allemande. Et comme si cela ne suffisait pas, en fin de match, c'est lui qui initie l'action du dernier but parisien, inscrit par Cabaye, grâce à une passe lumineuse pour Maxwell dans la surface (88e). Qui a dit qu'il n'était pas présent dans les grands rendez-vous ?
Bayer Leverkusen :
Leno (3,5) : le jeune portier allemand, auteur de belles prestations sur cette édition de LdC, a vécu une soirée frustrante avec quatre buts encaissés sur l'essentiel des occasions adverses. Battu par Matuidi en face à face (3e), par Ibrahimovic en deux occasions (39e, 42e), puis Cabaye (88e), il n'a finalement fait qu'un seul arrêt déterminant, devant Pastore (86e).
Hilbert (3,5) : on l'aura moins remarqué négativement que son pendant à gauche, du fait d'un jeu parisien qui a plutôt penché de l'autre côté. Mais le latéral allemand n'a pas été bien meilleur que son acolyte, lui qui a souffert devant Lavezzi et Maxwell, à l'image de l'action du dernier but francilien. Ne s'est pas signalé offensivement.
Toprak (4) : l'international turc est mal rentré dans son match, en affichant un peu de laxisme sur le but Matuidi (3e). Il s'est par la suite rattrapé pour effectuer quelques sauvetages bienvenus, entre le contre de manière peu orthodoxe d'une frappe d'Ibrahimovic qui était promise aux filets (11e), ou un ballon enlevé dans les pieds de Lavezzi (53e). A souffert comme ses acolytes, mais a limité la casse.
Spahic (2) : réputé pour sa rugosité, l'ancien Montpelliérain fut, comme à son habitude, toujours à la limite de la légalité. Ce soir, ça n'est tout simplement pas passé : il a provoqué un pénalty avec un grossier tirage de maillot sur Lavezzi dans la surface (38e), et hérité d'un deuxième carton jaune avec une claque sur Lucas (59e). A plus handicapé son équipe, déjà en difficulté au demeurant, qu'agit en sa faveur.
Guardado (3) : coach Hyypiä avait fait le choix d'aligner le Mexicain plutôt que l'habituel titulaire Boenisch, de manière à répondre à la vitesse de Lucas sur le côté gauche. Raté, au regard de l'animation parisienne qui a penché sur ce flanc, et ce avec efficacité. Souvent dépassé, l'ailier offensif de formation a bien prouvé qu'il n'était pas une assurance défensive. De l'autre côté, il n'a pas non plus été efficace.
Bender (4) : il devait être l'un des dangers de la formation allemande, il est, à l'image de son équipe, resté muet. Quelques bonnes montées de balle en début de seconde période, mais aucune ouverture transcendante ni geste qui aurait pu s'avérer décisif. Bonne implication à la récupération, mais c'est réellement tout.
Rolfes (3) : le maître à jouer et capitaine de la formation allemande a vécu l'une de ses plus mauvaises soirées de la saison. Il a vécu un cauchemar dès l'entame, lui qui a perdu le ballon et affiché un certain laxisme sur l'action du premier but de Matuidi (3e). Habituel relanceur et distributeur, il n'a pas existé par la suite, son équipe ayant été privée de ballons. Remplacé à la pause par Reinartz (5), lequel a joué dans un autre registre, plus en milieu offensif que numéro 6, ce qui coïncida avec le meilleur passage du club. A néanmoins reculé après l'expulsion de Spahic.
Castro (4,5) : le milieu de terrain a été l'un des rares de la formation d'Hyypiä à avoir fait preuve de l'abnégation et de l'intensité appropriées pour un match de Ligue des Champions. Fut le joueur du Bayer le plus en vue lors des meilleures séquences du club, notamment en début de second acte. S'est éteint au fil des minutes.
Sam (3,5) : un profil de joueur remuant, les statistiques qui laissaient présager le crack, mais sur ce match, le jeune ailier allemand n'a pas existé, entre le faible nombre de ballons touchés et aucune différence offensive réalisée. Remplacé par le défenseur central Wollscheid (62e), qui sera chargé de combler les brèches après l'expulsion de Spahic.
Kießling (3,5) : devant la difficulté éprouvée par son équipe, le buteur ne s'est pas franchement signalé ce soir. Hormis sur une tête claquée en position de hors-jeu (19e), il a été invisible. Et ce, pour une double raison, d'abord le faible nombre de services dont il a bénéficié, ensuite pour la forme d'un Thiago Silva, qui a gagné l'essentiel de ses duels face à l'Allemand.
Son (2,5) : le Sud-Coréen est un habituel dynamiteur de défenses, il n'a absolument pas inquiété l'arrière garde parisienne ce soir. Son équipe n'a pas bénéficié du cuir, et sur ses rares séquences, a fait pencher son jeu sur le côté opposé. C'est à peine si le jeune homme a touché une dizaine de ballons. Remplacé à la pause par Brandt (4,5). Bien plus disponible et actif, le tout jeune élément a participé à la meilleure période des siens, et n'a pas manqué de contrarier l'arrière garde parisienne. Trop imprécis dans le dernier geste, cependant.
PSG :
Sirigu (5,5) : hormis deux arrêts, assez faciles à réaliser (35e, 76e), le portier italien du PSG a connu une soirée très tranquille, bien aidé par sa défense. En Ligue 1 ou en Ligue des Champions, Sirigu n'a pas eu encore à s'employer outre mesure jusqu'ici.
van der Wiel (6) : très disponible sur son couloir, le latéral néerlandais n'a cessé de proposé des solutions offensives et d'apporter le surnombre en attaque, notamment en première période. Moins en vue après la pause, il aura connu quelques difficultés à défendre sur Castro ou encore Brandt. Globalement, il a livré une partie très correcte.
Alex (6) : solide dans les duels et auteur de plusieurs interventions promptes et adéquates dans les pieds des attaquants adverses, le défenseur brésilien du PSG a eu peu de travail aujourd'hui. Maître des airs dans sa surface, il s'est contenté de faire le boulot. Sobrement.
Thiago Silva (7) : un peu moins impérial ces dernières semaines, le capitaine parisien, et de la Seleção, a mis tout le monde d'accord ce soir. Agressif sur le porteur du ballon, serein balle au pied, il a fait vivre un enfer aux attaquants allemands grâce notamment à un sens de l'anticipation hors-norme. Omniprésent en défense, il ne s'est tout simplement jamais fait dépassé et son excellente qualité de relance a permis aux Parisiens de construire leurs actions depuis leur propre camp.
Maxwell (6) : assez discret ce soir, le latéral auriverde n'a presque jamais emprunté son couloir pour combiné avec ses attaquants. Cantonné aux tâches défensives, il a très bien contenu Sam, que l'on a très peu vu aujourd'hui. Un match tranquille où il aura surtout brillé en fin de rencontre, se montrant plus présent et offrant un caviar à Lucas qui peut servir tranquillement Cabaye sur le dernier but.
Matuidi (8) : quel match de la part du milieu de terrain francilien ! Buteur dès la troisième minute sur un service de Verratti, il a rendu le match beaucoup plus facile pour son équipe. Passeur décisif plus tard pour le boulet de canon d'Ibra, l'international tricolore n'a cessé de quadriller le terrain, grattant énormément de ballon. Très offensif, il a également proposé beaucoup de débordements dans l'axe, déstabilisant parfaitement le bloc adverse. Averti rapidement dans cette rencontre, il est remplacé par Cabaye (67e) après l'heure de jeu. La dernière recrue parisienne s'est offert son premier but sous ses nouvelles couleurs.
Thiago Motta (6,5) : de retour dans le onze de départ pour ce rendez-vous européen, le milieu de terrain italien n'a pas déçu. Véritable régulateur du jeu parisien, il n'aura quasiment connu aucun déchet dans ses choix, que ce soit dans la transmission ou dans ses tacles. Très tranquille au milieu de terrain, il a passé son temps à distiller de bons ballons à ses partenaires et à couper les lignes de passes.
Verratti (7) : passeur décisif sur l'ouverture du score de Blaise Matuidi (3e), le petit italien a une nouvelle fois rempli à merveille son rôle de métronome de l'équipe. Alors qu'il a joué très juste aujourd'hui, il s'est montré d'une justesse technique impressionnante, à l'image de ce geste plein d'insolence dans sa surface, face à un attaquant adverse, pour relancer son équipe (30e). Au milieu de terrain, l'ancien joueur de Pescara a abattu un travail remarquable, grappillant énormément de ballon. Très précis aujourd'hui, il a réalisé une très belle prestation.
Lucas (7) : une nouvelle fois titulaire, le feu follet brésilien confirme à chaque sortie qu'il est en train de prendre une nouvelle dimension avec le PSG. Alors qu'il a proposé beaucoup de mouvement, de la percussion et qu'il a fait preuve d'une efficacité redoutable balle au pied, l’ailier francilien s'est littéralement baladé ce soir à la BayArena. Très altruiste, il a beaucoup cherché à jouer avec ses partenaires et ses dribbles chaloupés ont eu raison de la volonté des défenseurs adverses, constamment contraints de faire faute sur lui pour le stopper. Auteur d'une jolie passe décisive pour le premier but de Cabaye à Paris, il ne lui aura manqué qu'un but.
Ibrahimovic (8) : voir ci-dessus.
Lavezzi (6) : prestation mitigée pour le lutin argentin du PSG. Auteur d'une grosse occasion en début de rencontre (11e), l'ancien Napolitain s'est montré très disponible, multipliant les appels et les débordements dans le dos de la défense adverse. Un positionnement intéressant et compliqué à gérer pour les défenseurs, en témoigne le pénalty qu'il provoque. Toutefois, Lavezzi n'aura pas touché beaucoup de ballons et ne sera pas montré décisif malgré une grosse débauche d'énergie. Dommage. Remplacé par Pastore (75e), auteur d'une bonne entrée.
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