PSG : les manoeuvres illégales de Nasser Al-Khelaïfi lors du transfert de Javier Pastore
En 2011, le Paris SG est racheté par le Qatar. Nasser Al-Khelaïfi, le nouveau président, réussit son premier gros coup en ravissant aux nez à la barbe de l'Europe Javier Pastore (Palerme). Sauf que ce transfert a peut-être été fait dans l'illégalité. Explications.
En juillet 2011, les supporters du Paris Saint-Germain peuvent sourire à nouveau. Le club est racheté par le Qatar, Nasser Al-Khelaïfi est nommé président du club et a de grandes ambitions pour le PSG. Ainsi, quelques semaines plus tard, Leonardo est nommé directeur sportif et Javier Pastore, alors à Palerme, devient le joueur le plus cher acheté par un club français. Oui, mais voilà, visiblement ce transfert est entaché de manœuvres illégales de la part du nouveau président du Paris SG.
L'Argentin signe au Paris SG le 5 août 2011 et le 28, Nasser Al Khelaïfi écrit depuis sa boîte mail au compte Hotmail confidentiel du chef de cabinet du prince héritier Tamim al-Thani, pour lui adresser un courrier manuscrit en pièce jointe, selon les informations de Mediapart. « Commission de l’agent chargé du joueur Javier Pastore et dépenses de la société Oryx QSI », est-il écrit en objet du mail. À l'époque, Marcelo Simonian est l'agent du joueur, mandaté par Palerme.
L'Émir semble avoir ordonné le paiement de l'agent
« Suite aux instructions communiquées oralement par Son Altesse le cheikh Tamim bin Hamad al-Thani, héritier du trône, que Dieu le préserve, à propos du paiement de la commission due à l’agent chargé du joueur Javier Pastore d’un montant de 2 millions d’euros, en échange de son transfert du club de Palerme au Paris Saint-Germain, auquel s’ajoutent les frais d’Oryx QSI, d’un montant de 200 000 dollars américains », écrit donc NAK. Il est écrit donc que le paiement de l'agent n'a pas été versé par le Paris SG, mais bien par le patron du PSG en personne. La LFP et la FFF ont confirmé à Mediapart que cela allait à l'encontre des règles, mais aussi de la loi puisque seuls un club et un joueur peuvent rémunérer un représentant.
« Marcelo Simonian n’avait pas le droit d’être payé par le PSG sur le transfert de Pastore depuis Palerme, en vertu des règles françaises et internationales interdisant à un agent de représenter plusieurs parties lors d’une même opération », décrit ensuite Mediapart. Parce qu'en effet, Marcelo Simonian, grâce à la tierce propriété (TPO), détenait 50% des droits du joueur et donc il a touché la moitié de la somme du transfert.
Simonian et Moulin nient, mais...
Emmanuel Moulin, un avocat français, avait été nommé par Simonian afin de négocier le transfert avec le PSG puisque l'Argentin ne pouvait pas représenter le joueur puisqu'il détenait 50% des droits et, surtout, qu'il était l'agent du club sicilien. Les deux hommes (Simonian et Moulin) ont démenti cela au média et Simonian indique n'avoir jamais été payé par le club français. Sauf que l'histoire ne s'arrête pas là puisque ce dernier dévoile que « le 15 septembre 2011, un mois après le transfert, un collaborateur de Marcelo Simonian prend contact avec Me Emmanuel Moulin au sujet de l’opération Pastore. Il lui demande de contacter le PSG pour réclamer le montant dû par le club à Simonian. L’agent est informé de cette démarche ».
Le lendemain, un collaborateur du cabinet prévient Maître Moulin et Simonian que le PSG a été contacté et que le paiement a été effectué. Déjà sous le feu - nourri - de la justice concernant l'attribution des Mondiaux d'athlétisme 2017, Nasser Al-Khelaïfi va avoir bien du mal à se défendre sur ce nouveau sujet devant la juge d’instruction du pôle financier Bénédicte de Perthuis. Il faudra ensuite probablement expliquer cela à la fédération française de football (FFF) et à la Ligue (LFP)...
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