OL : la communication de Jean-Michel Aulas fait jaser
Sale soirée pour l'Olympique Lyonnais hier avec une élimination en demi-finale de la Coupe de France face à Rennes et une conférence de presse incroyable menée par un Jean-Michel Aulas remonté contre la presse et désolé pour Bruno Genesio.
Surréaliste et lunaire. Voilà les deux adjectifs qui reviennent le plus pour définir le drôle de numéro auquel s’est livré Jean-Michel Aulas mardi soir après l’élimination de l’Olympique Lyonnais en demi-finale de Coupe de France face à Rennes (2-3) à domicile. Le président rhodanien était attendu pour dévoiler publiquement la décision du club quant à l’avenir de Bruno Genesio, entraîneur contesté par une partie des supporters et en fin de contrat à l’issue de la saison. Après une première question sur la déception liée à la rencontre, le président a été lancé sur le sujet Genesio et s’est livré à un monologue de 20 minutes où il a surtout été question de donner tort à la presse.
Rappelons le, plusieurs médias avaient fait part d’une prolongation actée (pour deux ans) de Bruno Genesio si les objectifs fixés étaient atteints. Les fameux objectifs ne faisaient guère de doute, à savoir : une place sur le podium et donc en Ligue des Champions en fin de saison et une qualification pour la finale de la Coupe de France. L’élimination contre Rennes a donc poussé Jean-Michel Aulas à remettre en cause la prolongation de son entraîneur, qu’il appelait de ses vœux. Une question se pose toutefois : si l’OL s’était qualifié, aurait-il annoncé la prolongation de son entraîneur alors que la place qualificative en Ligue des Champions n’est pas encore mathématiquement assurée ?
Rien ne s'est passé comme prévu
Une chose est certaine, la communication du club en a perdu plus d’un en route. Car JMA avait laissé entendre que le match prévu mardi soir n’aurait pas d’incidence sur l’annonce prévue après le match… « Une soirée d’enfer(s) », titre en tout cas L’Équipe pour qualifier les événements du soir. « Échec et psychodrame » pour le quotidien régional Le Progrès, pour lequel « rien ne s’est passé comme prévu ». Pour Bruno Genesio, la soirée a dû être difficile. Entre le scénario désastreux de la rencontre (l’égalisation de Dembélé à la 76e minute puis le but de Bensebaini à la 81e), les chants « Genesio démission » principalement entendus après le coup de sifflet final et la conférence de presse de son président au cours de laquelle il était assis à ses côtés, l’entraîneur pouvait avoir la mine grave.
Comment interpréter les propos de son président ? Aulas a clairement expliqué que Bruno Genesio pouvait répondre favorablement à d’autres potentielles offres en raison de la non-décision prise hier soir. Ne pouvant lui garantir le poste à l’OL la saison prochaine, le président rhodanien ne veut pas faire de coups bas à un homme qu’il estime. Mais à travers cette déclaration, il laisse surtout penser que le nouveau délai qu’il s’accorde pour la décision finale ne sera quoiqu’il arrive pas favorable à Bruno Genesio. Alors qu’il n’avait pas contacté le moindre entraîneur ces dernières semaines, Aulas pourrait profiter du flou savamment entretenu pour commencer à défricher le terrain et à véritablement mettre en concurrence Genesio avec d’autres candidats pour le poste.
Reste à savoir comment l’entraîneur lyonnais va pouvoir gérer le sprint final dans cette atmosphère. Les joueurs ont déjà semblé abattus après le 3e but rennais, ne montrant pas de ressources mentales suffisantes pour revenir, encore une fois, au score. Et ce sont les mêmes qui devront tenter de gratter la deuxième place à Lille (4 points devant l’OL) ou au minimum empêcher le retour de Saint-Etienne ou de l’OM sur le podium. Un drôle de défi pour un entraîneur dont l’avenir est plus que jamais flou.
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