OL : Juninho tape du poing sur la table !
Face à la crise qui secoue l'Olympique Lyonnais, Juninho a décidé de prendre la parole après la défaite face au FC Nantes. Et le directeur sportif a fait passer quelques messages...
Juninho est venu en première ligne. Depuis le début de la crise qui secoue l'Olympique Lyonnais, Sylvinho était bien seul au front. Le technicien brésilien était le seul à prendre la parole avec les joueurs. Souhaitant prendre du recul sur le sportif, Jean-Michel Aulas s'est fait un peu plus rare dans les médias. On attendait que Juninho, nommé directeur sportif cet été, prenne le relais. Mais l'ancien numéro 8 de l'OL s'est fait très discret. Hier, il est sorti du silence dans un court entretien accordé à la chaîne de télévision officielle du club. Ce samedi, "Juni" s'est présenté pour la première fois de la saison en zone mixte face aux médias. La mine grave, il a semblé touché après la nouvelle défaite des Gones face au FC Nantes (0-1). Il a confié : «Je suis venu vous voir par respect pour l'institution par respect pour les supporters. Avec une telle série, c'est mon rôle aussi. On est tous déçus. Je n'ai pas le droit de partir aujourd'hui sans passer par ici pour répondre à vos questions. On continue à enchaîner une série de matches assez décevants. Même si aujourd'hui on a réussi à se créer quelques occasions avant le but de Nantes. C'est pauvre, c'est très pauvre ce que l'on fait avec le ballon. Quand on n'a pas le ballon, j'ai la sensation que n'importe quel adversaire de n'importe quel niveau va réussir à jouer contre nous. On ne voit pas de tacles, on ne voit pas de partenaires qui font les efforts ensemble».
Juninho fait son autocritique
Puis il a ajouté : «Je ne dis pas qu'individuellement ils ne font pas d'efforts parce que les joueurs jouent, s'entraînent bien. Mais quand arrive le moment du match, il y a toujours un joueur qui presse et un autre qui arrive avec un temps de retard, tu perds les duels au milieu de terrain (...) C'est à nous tous de nous remettre en question. J'ai déjà dit au président que c'est à lui de prendre toutes les décisions. Les décisions les plus importantes. L'institution passera toujours devant n'importe quel joueur qui joue sur le terrain ou qui est déjà passé au club. On va discuter ce soir. Il n'est pas content non plus bien sûr. C'est lui qui est là depuis 33 ans et on verra quelle décision il va prendre». JMA pourrait-il décider de se séparer de Sylvinho ? Tout est envisageable pour Juninho « Nous tous, nous sommes un staff. C'est vrai que le coach c'est le premier (à être mis en avant), c'est la loi du foot. C'est lui qui est sur le banc, c'est lui qui a le dernier mot. Mais ce n'est pas juste non plus de ne pas penser à tout un staff qui est là depuis un bon moment aussi. Nous sommes tous ensemble. Bien sûr, quand tu ne gagnes pas, si tu es à la place du président, tu aurais fait la même chose je pense non? C'est comme ça que ça marche le foot. Ça ne veut pas dire qu'on va changer, mais ça veut dire qu'on va se remettre en question nous tous. Est-ce que le message va passer si on continuer à insister ? Que ce soit mon message, celui du coach ou du staff».
Il a ajouté : «Cette semaine, on a un match très difficile en Champions League face à une équipe qui ne te laisse pas respirer. Ensuite, il y a un derby qui sera important pour les supporters. Je n'ai rien à dire concernant le comportement de nos supporters aujourd'hui. C'est ce que j'ai dit aux joueurs qui sont parfois inquiets avant le match quand ils pensent qu'il va y avoir des sifflets. Je leur dis que c'est le droit des supporters de siffler. C'est une chose qu'on ne contrôle pas et aujourd'hui les supporters ont été encore derrière nous, même après avoir encaissé le but (...) On va attendre quelques jours, discuter avec le président. Il me l'a déjà demandé, comme il n'est pas content. On aura des discussions en tête à tête et on verra la suite». Si Sylvinho est dans le viseur et sur la sellette, Juninho, qui l'a choisi pour coacher l'OL, peut-il lier son avenir à celui de son entraîneur ? «Pas à 100%, mais c'est moi qui ai choisi le coach. Je vais prendre mes responsabilités aussi. J'ai donné l'idée. Depuis un moment, on avait un entraîneur de la maison. Il y a eu Rémi (Garde), Hubert Fournier puis Bruno (Genesio). Comme ça ne s'est pas très bien passé, je ne critique pas les méthodes, je parle du fait que les supporters avaient envie de voir autre chose. Donc c'est pour ça que j'ai eu l'idée de prendre un jeune coach qui a fait sa préparation depuis un moment. C'est un bosseur. C'est quelqu'un qui est très attaché à tous les détails. Mais malheureusement, le message ne passe pas à 100%. Je ne dis pas que c'est le moment de changer. Je dis juste que ça peut arriver dans le foot».
Le directeur sportif met tout le monde face à ses responsabilités
«Tout a commencé à partir de Montpellier. Le seul reproche que je peux faire au coach c'est qu'on a mis un peu de temps à faire tourner l'équipe, à donner un peu plus d'opportunités à certains. Il faut travailler avec 15-16 joueurs qui sont toujours prêts à jouer. Il y a certains joueurs qui ne peuvent pas passer trois, quatre matches sans jouer. Je respecte ses choix. Mais ça a commencé à partir de là. On a perdu à Montpellier après avoir mis trois fois la même équipe en début de saison et on a un groupe où souvent les joueurs réclament des places (...) En général, l'attitude du groupe n'est pas bonne quand il y a des choix. Quand on fait des changements, les joueurs qui entrent ne marquent jamais. Quand tu fais les changements, c'est pour apporter quelque chose. C'est sur cette question qu'on va travailler. Mais bien sûr que je vais prendre mes responsabilités car c'est moi qui ai choisi le coach et c'est au président de prendre la meilleure décision pour l'institution. Ça ne veut pas dire que je vais lâcher. Jamais de la vie (...) Je ne peux pas dire que je suis content et satisfait. J'étais un compétiteur lorsque j'étais joueur et je vais continuer comme ça. Je fais partie du résultat».
Le directeur sportif est enfin revenu sur le mercato d'été où l'OL a beaucoup dépensé pour se renforcer. Mais cette formation rhodanienne manque cruellement d'un leader. Ce qu'a reconnu Juninho. «Ce sont des questions qu'on se pose. Est-ce que l'on devait aller chercher des joueurs de plus de 30 ans ? Des joueurs peut-être plus expérimentés pour apporter un équilibre à l'équipe. Mais je n'ai pas les réponses là maintenant. Bien sûr qu'on commence à penser à ça aussi. Mais c'est l'équipe que l'on a, il faut que l'on fasse confiance aux joueurs. Il y a certains qui sont très engagés, qui donnent satisfaction. Mais il y a aussi une coïncidence, on ne voit jamais toute l'équipe bien jouer les jours de match. Il y en a qui jouent très bien, trois ou quatre qui passent bien à côté du match. Ce sont des questions que nous devons nous poser. Je remercie les supporters pour leur confiance et on ne va pas lâcher. On va continuer à travailler très fort». D'autant que l'OL va aborder une semaine très importante avec deux déplacements. Le premier à Leipzig mercredi en Ligue des Champions. Le second à Saint-Étienne dimanche prochain pour le derby. Une semaine pour se remettre la tête à l'endroit !