Info FM, Koundé : « Poyet va s’appuyer sur les jeunes »
Titulaire depuis trois matchs avec les Girondins de Bordeaux, Jules Koundé impressionne par sa maturité sur le terrain. Le jeune défenseur central se confie pour Foot Mercato sur son ascension fulgurante au sein du club aquitain.
Foot Mercato : Jules, vous avez signé votre premier contrat professionnel en octobre dernier. Trois mois plus tard vous effectuez vos premières apparitions en Ligue 1 avec Bordeaux. Comment vit-on à 19 ans ce début de carrière en accéléré chez les professionnels ?
Jules Koundé : On est tout d’abord très content d’avoir cette opportunité même si cela arrive dans une période un peu délicate pour le club au niveau des résultats. On m’a donné ma chance et j’ai su la saisir et après cela s’est enchaîné. Je suis ravi vraiment.
FM : Vous avez joué les trois derniers matchs de championnat avec Bordeaux, comment se déroule votre découverte de la Ligue 1 ?
JK : Cela se passe plutôt bien, c’est venu crescendo. On a affronté, Troyes, Caen et Nantes samedi dernier. J’ai essayé d’aborder les matchs en me mettant une pression positive, pour ne pas être bloqué et donner le maximum de moi-même tout en montrant ce dont je suis capable. Le premier match s’est bien passé donc ensuite on engrange de la confiance et c’est plus facile par la suite.
FM : N’est-ce pas compliqué justement de démarrer sa carrière professionnelle avec son club formateur dans ces conditions si particulières ?
JK : C’est sûr que cela peut perturber même si il faut bien démarrer un jour. C’est vrai qu’on se dit que c’est toujours mieux de débuter quand les résultats sont positifs, mais dans le football il faut savoir saisir sa chance que le club marche bien ou pas. Quand on nous donne l’opportunité de jouer, il faut donner le maximum sans penser au reste.
FM : Vous découvrez le haut niveau depuis quelques matchs, et vous surprenez les observateurs par votre maturité sur le terrain. D’où provient cette sérénité si surprenante pour votre poste et à votre âge ?
JK : Cela fait parti de mon caractère, je suis assez calme dans la vie et je prends les choses comme elles viennent, sans me mettre de pression. Dans les catégories inférieures, on m’a toujours dit qu’une de mes qualités était de ne pas m’affoler, de rester serein en toutes circonstances. Cela vient aussi du fait que techniquement, même si il me reste encore beaucoup de progrès à réaliser, quand on est à l’aise dans la relance cela aide beaucoup à notre poste. On a un peu plus de temps, on voit plus vite, on peut anticiper une passe adverse.
FM : Vous avez été titulaire à trois reprises avec les Girondins, deux fois avec Paul Baysse et une fois avec Pablo. Comment jugez-vous vos associations successives avec ces derniers ? Vous ont-ils distillé quelques petits conseils ?
JK : Mon association s’est bien passée avec Paul. Je crois qu’on a eu deux ou trois séances d’entraînement ensemble avant mon premier match, pareil avec Pablo. Paul c’est quelqu’un qui communique beaucoup, et pour une première c’est rassurant d’avoir quelqu’un comme ça à ses côtés. C’est un joueur qui a beaucoup d’expérience, qui connaît très bien le championnat, le poste de défenseur central. Pour me guider c’était l’idéal, on l’a vu sur les images, on a beaucoup échangé sur le terrain, je me suis senti à l’aise. Avec Pablo on a aussi beaucoup communiqué, ça m’a permis d’être bien dans mon match malgré le manque d’automatismes entre nous.
FM : Votre petite taille (1m78) pour un défenseur central constitue-t-elle un frein dans votre jeu ? Etes-vous obligé de compenser ce déficit de taille ?
JK : Je ne pense pas que la taille soit un problème quelque soit notre poste. Même si c’est vrai qu’en défense centrale la tendance fait que les joueurs sont plutôt grands et athlétiques. Pendant ma formation, on m’a souvent dit que ma taille pouvait poser problème en fonction des entraîneurs. J’ai toujours essayé de compenser par ma technique, par la relance, c’est très important. J’ai axé mon travail sur ce point. Sur mes trois premiers matchs en Ligue 1 j’ai eu de sacrés clients avec Suk, Santini et Sala. Je n’ai pas trouvé que c’était un problème. C’est vrai que des fois au niveau de la taille on ne peut pas toujours rivaliser dans le jeu aérien mais on peut toujours gêner l’adversaire. J’ai toujours eu un bon timing, j’aime le jeu aérien et je saute relativement haut, forcément ça aide. Mais ma petite taille ne constitue pas un problème pour moi.
FM : Juste après votre victoire à Nantes, le président des Girondins Stéphane Martin annonçait l’arrivée de Gustavo Poyet. Quels ont été ses premiers mots au groupe ? La classe biberon girondine aura-t-elle son mot à dire dans cette 2eme partie de saison ?
JK : Je pense qu’il va s’appuyer sur les jeunes. C’est aussi à nous de montrer aux entraînements que nous sommes à 200%, il faut prouver. Quand il y a changement d’entraîneur, les cartes sont redistribuées. La concurrence existe, personne ne peut être tranquille. Il nous a dit qu’il n’allait pas tout chambouler d’un coup, qu’il allait procéder progressivement. Il va nous guider sur ses envies, sa manière de voir le football. Je pense qu’il va s’appuyer sur nous les jeunes. C’est à nous de faire nos preuves. C’est quelqu’un qui axe beaucoup ses séances sur le ballon. Nous n’avons fait que deux séances donc c’est difficile de juger mais on sent qu’il aime que son équipe se projette vers l’avant, qu’elle propose du jeu tout en ayant une très bonne assise défensive.
FM : Vous avez renoué avec le succès à Nantes samedi dernier, pensez-vous que ce succès soit suffisant pour ôter les doutes ?
JK : Suffisant je ne pense pas. Il va falloir lancer une série, cela passe par Lyon ce week-end. La victoire nous permet d’engranger de la confiance, surtout dans notre position actuelle. On a essayé d’être bien en place défensivement et d’exploiter au maximum les coups offensivement. Et on savait que quand Nantes est mené au score, c’est beaucoup plus difficile pour eux de faire le jeu. On a réussi à marquer ce but et on a été très rigoureux, solidaires, on faisait les efforts collectivement. Dans l’ensemble on a mérité notre succès.
FM : Comment voyez-vous la suite de la saison pour les Girondins ?
JK : Je pense que nous pouvons revenir vers des eaux plus calmes au classement. On sait que même si on a une équipe qui manie bien le ballon, à l’aise techniquement, on a besoin d’intensité dans nos efforts comme à Nantes. Le football passe par les duels gagnés, si on ne remporte pas les duels, et que nous ne sommes pas à l’aise techniquement, c’est compliqué. On a besoin d’être agressifs sur le terrain, d’harceler le porteur du ballon. Si on joue à notre véritable niveau, je pense qu’on peut remonter au classement et peut-être atteindre l’objectif fixé en début de saison.
FM : Sur un plan personnel, quels sont vos objectifs personnels pour cette fin de saison ?
JK : Quand on goûte au plus haut niveau, on a envie que cela se poursuive c’est évident. Mon objectif sera de m’imposer à cette place, de jouer le plus de matchs possibles et progresser un maximum, en me confrontant aux meilleures équipes en Ligue 1. Engranger le plus d’expérience possible sur le terrain et jouer régulièrement. Je ne suis pas effrayé par la concurrence, dans les catégories inférieures cela m’a toujours servi, cela m’a poussé à travailler davantage. Je suis dans un grand club, à Bordeaux il y a forcément de la concurrence, cela ne m’effraie donc pas.
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