Info FM, Julian Palmieri : « je ne pardonne pas l’impardonnable »
Après six mois à Metz, Julian Palmieri est désormais libre de tout contrat. Pour Foot Mercato, le latéral gauche a balayé tout un tas de sujets dont celui de son avenir et de la rencontre polémique entre Ajaccio et Le Havre.
Foot Mercato : Julian Palmieri, comment allez-vous ?
Julian Palmieri : ça va, je suis parti sur une descente et ça, ça me fait chier. En plus, j'ai aussi une blessure assez embêtante donc fin de saison un peu compliquée, un peu galère.
FM : comment ça s'est passé à Metz ?
JP : quand je suis arrivé, c'était une ambiance d'un club avec trois points à mi-championnat donc c'était tendu. Mais je sentais quand même qu'il y avait quelque chose à faire, qu'il y avait beaucoup de joueurs de qualité. Je suis arrivé en même temps que Frédéric Hantz, le nouveau coach, et je pense en toute modestie avoir participé au fait que le groupe vivait de mieux en mieux. Dans le vestiaire j'arrivais à remettre un peu d'ambiance, je suis un mec comme ça. Ça se ressentait aussi sur le terrain. Le coach a fait son boulot footballistiquement parlant, car il y avait quand même du travail. Plus ça passait et mieux je me sentais. Malheureusement après il y a eu un petit bémol.
FM : le carton rouge contre Toulouse ?
Julian Palmieri : oui, une partie des supporters m'a insulté. Je ne l'ai pas bien pris puisque c'était les mêmes supporters qui étaient contents de mon arrivée, qui disaient que j'allais apporter ma grinta, ce qui leur manquait et après ils ont fait les surpris, ça ne m'a pas plu. Après Philippe Gaillot (le directeur général adjoint du FC Metz, ndlr) qui m'a dit en tête à tête qu'il ne montait pas à la commission de discipline parce qu'il ne voulait pas, je cite, défendre l'indéfendable. Moi j'ai dit : "il n'y a aucun souci, cette phrase-là, il faudra l'assumer. Moi même si on ne descend pas, je ne reste pas. Je ne pardonne pas l'impardonnable". C'était un tacle, certes un tacle viril, mais ça reste dans le jeu. Même la commission était surprise que je me présente tout seul. Ça a clôturé ma période messine, c'est dommage. Je me sentais bien là-bas et je m'y voyais passer un peu de temps. Mais quand il m'a dit ça, il y a quelque chose qui s'est cassé. Je l'avais dit à tout le monde, je fais ma saison de la manière la plus pro possible, mais ça, c'est inexcusable. J'ai essayé de faire mes matches. Après je me suis blessé et on a fini comme ça. Certains supporters ont pensé que c'était une blessure diplomatique, il a fallu que les réseaux sociaux s'y mettent pour leur faire comprendre que c'était une rupture des ligaments tibio-fibulaires. Il y a beaucoup de choses à la fin qui étaient très décevantes et c'était pour moi impossible d'y rester.
FM : et maintenant vous faites quoi ?
Julian Palmieri : pour l'instant je suis chez moi (à Bastia, ndlr), je me repose, mais j'ai déjà des propositions, je suis content. J'ai un club de Ligue 1 et quatre de Ligue 2. Je vais partir une semaine de vacances et ensuite je prendrai ma décision.
FM : le plus important, c'est quoi maintenant ?
Julian Palmieri : moi, je veux jouer. J'ai vécu, comme certains le savent, une saison galère par rapport au décès de ma mère. D'ailleurs, j'en profite pour remercier le FC Metz et le coach Frédéric Hantz, parce que c'est eux qui m'ont permis de me remettre dans le circuit et ce qui fait qu'aujourd'hui j'ai des clubs qui s'intéressent à moi et ça il ne faut pas l'oublier non plus, je les remercierai toujours. C'est une bonne chose et il faut que je fasse le bon choix pour moi. Je suis content aussi parce que, j'ai hâte d'une chose, que les vacances se passent pour reprendre la saison, je ne pensais pas un jour redire ça. Il y avait un moment donné où je n'avais plus faim. Là j'ai vraiment vraiment vraiment là dalle. Je suis très content de ça.
FM : est-ce que vous souhaitez dire quelque chose sur la rencontre entre Ajaccio et Le Havre ?
Julian Palmieri : c'est regrettable parce qu'en plus il y a eu beaucoup de choses, il y a beaucoup de vidéos, notamment dans le bus caillassé. Alors, ça évidemment, ce ne sont pas des choses qui se font, ça reste un match de foot. On sait tout le folklore qu'il y a autour des matches de foot, mais le bus, ce n'était pas obligé. Après le match en lui-même, ce sont les impressions que j'ai, c'est que les gens sont obnubilés par le contexte corse. Le penalty du Havre c'est une blague, une première dans le football et personne n'en parle. Après il y a eu des comportements tristes de la part des supporters ajacciens. On a vu des vidéos et on a entendu des choses qu'on ne doit pas entendre dans un stade de foot. Encore une fois, c'est partout pareil. C'est ça qui m'énerve. Encore moi, sur les réseaux, dans les messages privés je me fais insulter. "Rentre chez toi", tout ça, c'est du racisme. C'est autant du racisme que quelqu'un qui dirait à un noir "rentre chez toi". Je reçois "sale terroriste de merde retourne sur ton île de pauvre". J'en reçois tous les jours. Il y a des cons partout et l'ACA mérite de jouer ce match parce qu'ils l'ont gagné sur le terrain et normalement. Il n'y a pas eu de scandale sur le match. J'ai trouvé l'attitude du Havre petite de tout faire pour faire sauter le match sur tapis vert. C'est dommage. Ça fait de la peine de voir un club de foot tout faire pour aller faire un match de barrage en ayant perdu le match d'avant. Mais bon... il y a des réactions que chacun a et ça va se régler avec la Ligue et le foot va reprendre sa place. Si l'ACA doit rester en Ligue 2 c'est que Toulouse sera plus fort et basta.
FM : un retour en Corse c'est possible ?
Julian Palmieri : (rires). Je ne sais pas. C'est compliqué pour moi parce que je suis un enfant du Sporting. Après, je sais qu'il ne faut jamais dire jamais et que dans le football tout peut arriver. Je n’en sais rien, ça serait bizarre parce qu'aujourd'hui je ne me vois pas jouer avec un autre maillot que le Sporting.
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