Comment l’OL s’est réinventé en défense

L’OL a presque tout changé. Cet été, les pensionnaires du Groupama Stadium ont lancé un vaste chantier en défense. Sur les neuf défenseurs utilisés par Bruno Genesio l’an dernier, cinq sont partis durant l’intersaison ! En effet, Nicolas Nkoulou (prêt au Torino), Emanuel Mammana (Zénit), Christophe Jallet (Nice), Maciej Rybus (Lokomotiv Moscou) et Jordy Gaspar (Monaco, prêt au Cercle Bruges) ont pris la poudre d’escampette. Seuls Rafael, Jérémy Morel, Mouctar Diakhaby et Mapou Yanga-Mbiwa sont restés. Mais pour chacun d’entre eux, la situation a changé. Rafael doit faire face à la forte concurrence de Kenny Tete, qui a plus joué pour le moment. Latéral gauche à la base, Morel, lui, a été décalé définitivement dans l’axe. Révélé l’an dernier au plus haut niveau et titulaire en fin de saison, Diakhaby est passé troisième dans la hiérarchie des centraux. Enfin, Yanga-Mbiwa a été mis de côté. L’ancien joueur de Montpellier s’entraîne avec le groupe pro, mais il a été envoyé avec la réserve lorsqu’elle évoluait à domicile le week-end.

Un mercato pour presque tout changer

Au niveau des arrivées, Marcelo, Kenny Tete, Fernando Marçal et Ferland Mendy ont été recrutés pour apporter un nouveau souffle à une défense qui ne donnait plus totalement satisfaction. Avec 48 buts encaissés l’Olympique Lyonnais n’était que la 10ème meilleure défense de Ligue 1 en fin de saison dernière. Les Gones ont vraiment insisté sur la refonte de ce secteur de jeu. Et après des débuts compliqués, il semblerait que la mayonnaise prenne, même si tout est encore loin d’être parfait. À ce stade de la saison, les Rhodaniens ont encaissé 18 buts en 17 rencontres toutes compétitions confondues, dont 15 en 13 journées de championnat de France (7ème meilleure défense de L1). Il faut toutefois préciser que 9 buts ont été encaissés en trois matches (trois nuls 3-3 face à Bordeaux, Dijon et Angers). L’année dernière à la même époque, Lyon avait pris 19 buts toutes compétitions confondues (sans compter le Trophée des Champions), dont 16 en Ligue 1 (11ème meilleure défense).

Si au final les Gones sont plus ou moins dans les mêmes temps de passage que l’an dernier, ils sont dans une bonne dynamique actuellement puisqu’ils restent sur une série de 5 clean-sheets (7 au total cette saison), soit 471 minutes sans encaisser de but. De quoi donner plus de sérénité aux défenseurs, bien aidés par Anthony Lopes (51 arrêts et 22 ballons détournés en L1) et par un milieu plus solide qu’au début de saison lors de la mise en place du 4-2-3-1. Présent en conférence de presse mercredi, Mouctar Diakhaby veut poursuivre sur cette lancée sans pour autant en faire une obsession. « C’est sûr qu’on engrange de la confiance, au niveau défensif, on va essayer de ne pas encaisser de but demain contre Limassol. On ne se fixe pas de challenge. On essaie de ne pas encaisser de buts. Quand on est défenseur, on se doit de penser dans nos têtes qu’on ne doit pas encaisser de buts. Mais il n’y a pas de challenge». Un discours qui doit plaire au staff lyonnais. Si la plupart des hommes ont changé cet été à Lyon, c’est surtout l’état d’esprit qui a évolué à écouter le jeune défenseur, interrogé après le match de dimanche face à Montpellier.

La défense, une mission collective

«Par rapport à l’année dernière, là tout le monde se met à défendre, que ce soit du premier attaquant au dernier défenseur. L’année dernière, on avait plutôt l’habitude de défendre à cinq voire six sur certains contres. Cette année, les ailiers font les efforts et ça va mieux». Son entraîneur Bruno Genesio abonde dans son sens. «On a beaucoup insisté à l’intersaison sur l’animation défensive. Sur les premiers matches, on a eu des difficultés notamment sur les matches à dix. C’est un ensemble, ce n’est pas uniquement dû à nos quatre défenseurs. C’est dû au bloc équipe, au travail des joueurs offensifs, qui forment le premier rideau défensif. C’est un équilibre plus important. Ce qui n’était pas le cas l’an dernier. On avait un jeu plus à risque, sans réelle compensation à la perte de balle (…) Quand on est solide défensivement, on a plus de chance de gagner un match. On a eu des soucis à ce niveau en début de saison. C’est important d’avoir cette solidité, de dominer sans être en déséquilibre comme en début de saison. Comme pour l’animation offensive, la défense est le travail de tous. Nos attaquants font le premier travail». Il est vrai que l’on voit régulièrement des éléments comme Fekir, Traoré voire Mariano s’atteler à cette mission. L’OL défend plus en équipe, un point qui fait donc la différence pour les Lyonnais.

Pourtant, Bruno Genesio n’hésite pas à faire de plus en plus tourner dans ce secteur de jeu. Toutefois, «l’efficacité reste la même : la rotation, les joueurs appelés par le coach font de bonnes performances, ce qui permet à l’équipe de garder une stabilité défensive», assure Diakhaby. Sur les côtés, Kenny Tete (12 apparitions) et Rafael (7 matches) à droite, et Marçal (11 matches) et Ferland Mendy (9 matches) à gauche, tournent. Morel (13 apparitions), Diakhaby (7 apparitions) et Yanga-Mbiwa (1 match, joué aux côtés de Diakhaby) se partagent le temps de jeu dans l’axe avec Marcelo (16 matches). Le Brésilien a été le défenseur le plus utilisé cette saison. Il n’a raté qu’une seule rencontre (9ème journée, suspendu). Expérimenté et solide, l’ancien de Besiktas, qui s’est affirmé comme un leader défensif, fait déjà l’unanimité. «Il amène énormément de choses, selon Diakhaby. Il a de l’expérience, il a joué dans de nombreux clubs. J’apprends de lui, il a une certaine expérience qui m’amène certaines choses, au quotidien j’apprends. On communique en anglais et puis il y a le langage du football on va dire». Avec un peu moins de 20 millions d’euros investis, l’OL s’est offert un lifting en défense. Pour le moment et même s’il reste encore beaucoup de travail, ce secteur est en amélioration. Lyon aura l’occasion de poursuivre sur sa belle lancée jeudi soir contre Limassol en Europa League.